Un élu RN traite ses opposants de « sous-hommes » (concept nazi bien connu) : le RN ne le suspend pas et reste les bras croisés

dimanche 21 avril 2024.
 

Jeudi 11 avril 2024, les élus du Rassemblement National en Bourgogne Franche-Comté (menés par Julien Odoul) ont provoqué deux interruptions de séance au conseil régional. Un membre de leur groupe a qualifié ses opposants de « sous homme ». Thomas Lutz, le mis en cause, se justifie péniblement auprès d’InfosDijon : « Pour moi, ce n’est pas un terme nazi, c’est un terme allemand. ».

Jeudi 11 avril 2024, les élus du Rassemblement National en Bourgogne Franche-Comté (menés par Julien Odoul) ont provoqué deux interruptions de séance au conseil régional. Un membre de leur groupe a qualifié ses opposants de « sous homme ». Thomas Lutz, le mis en cause, se justifie péniblement auprès d’InfosDijon : « Pour moi, ce n’est pas un terme nazi, c’est un terme allemand. ».

En parallèle, les élus RN ont déployé des banderoles en soutien à des activistes d’extrême droite du groupe Némésis, visés par une plainte pour incitation à la haine raciale. A la tête des opérations : Julien Odoul, ce député RN qui s’est fait connaître en se moquant du suicide d’un agriculteur et en humiliant une mère voilée. Deux opérations qui marquent un retour aux sources pour le RN, parti fondé par par des Waffen-SS et des traîtres à la patrie. Notre article.

Ce soutien du RN à des actes racistes assumés

Après les pancartes (« Violeurs étrangers dehors » et « Libérez-nous de l’immigration ») et la banderole (représentant une femme blonde aux yeux bleus, la bouche masquée par des mains de personnes noires, prétendant qu’une application stricte des Obligations de Quitter le Territoire Français « épargnerait »les femmes françaises) déployées au carnaval de Besançon par des membres de Némésis, les mêmes pancartes ont été brandies au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté par les élus d’extrême droite.

À leur tête, on retrouve Julien Odoul : ce député RN s’est fait connaître en humiliant une mère voilée et en se moquant du suicide d’un agriculteur. Un habitué des outrances racistes et xénophobes. D’aucuns sont alors surpris de le voir défendre une responsable locale de Némésis (la section locale ne compterait pas plus de 3 membres) mise en garde à vue ce mardi pour incitation à la haine raciale.

Après un long monologue où la militante Némésis est qualifiée de « lanceuse d’alerte », « muselée » par la plainte de la maire EELV de Besançon, les élus régionaux RN brandissent les mêmes pancartes « Violeurs étrangers dehors ».

Parmi ces élus, on a aussi vu Géraldine Grangier, députée RN et elle aussi conseillère régionale. Elle aussi a fièrement arboré sa pancarte et a apporté son soutien aux deux membres de Nemesis sur Twitter, au nom de la « liberté d’expression » et « d’opinion » (opinion visée, on le rappelle, par une plainte pour incitation à la haine raciale). Pourtant, la liberté d’expression la dérangeait davantage lorsqu’un militant insoumis lui a rappelé que le RN était (est toujours) un parti « d’imposteurs et de fachos ». Pour ces mots, ce militant a été attaqué en justice par Mme Grangier, procès qu’elle a lamentablement perdu. Pas une si grande défenseure de la liberté d’expression en fin de compte.

En réaction, la présidente de région Marie-Guite Dufay (PS) a suspendu la séance et annonce déposer plainte pour « incitation à la haine ».

Un élu lepéniste reprend un vocabulaire nazi

Quelques minutes après, la séance au conseil régional est de nouveau interrompue. Un élu socialiste accuse un élu RN d’avoir prononcé le mot allemand « untermensch ». Ce terme a été popularisé sous le régime nazi en Allemagne, qui distinguait les « übermenschen » (« sur-hommes », appartenant à la « race aryenne », et les “untermenschen” (« sous-hommes », regroupant les « races inférieures » : juifs, slaves, homosexuels…

La séance est suspendue et la présidente de région Dufay a déposé une deuxième plainte auprès du procureur de la République. Deux versions s’opposent : soit l’élu RN, Thomas Lutz, a dit hors-micro « les untermensch ça suffit », soit il aurait dit « vous nous considérez comme des untermensch » à propos de la majorité socialiste qui n’aurait pas respecté leur temps de parole. Dans les deux cas, l’emploi du terme est gravissime. On a senti Julien Odoul bien mal à l’aise face aux références douteuses de son grognard. Celui-ci s’est contenté de rejeter la faute sur… la majorité PS.

Thomas Lutz, le mis en cause, se justifie péniblement auprès d’InfosDijon : « Pour moi, ce n’est pas un terme nazi, c’est un terme allemand. (…) C’est un mot qui n’avait aucune connotation ni raciste, ni antisémite, ni de penser que Madame Dufay est une nazie ». En somme, sa défense est : « c’est marrant, c’est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle ». Mais sa référence montre au mieux un manque flagrant de culture politique, au pire des sympathies idéologiques.

Cela n’aurait rien de surprenant venant de M. Lutz. Sur la liste qui l’a fait élire conseiller régional, un de ses colistiers était déjà épinglé pour ses accointances néonazies, sans que cela dérange le RN à l’époque, ni M. Lutz. De quoi sérieusement contredire le récit de la « dédiabolisation » du Rassemblement National.

Pancartes xénophobes du RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté : ce que l’on sait (OUEST FRANCE)

Des élus du Rassemblement national ont brandi des pancartes associant les immigrés à des violeurs en plein conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté ce jeudi 11 avril 2024. La présidente a également condamné l’usage d’une expression nazie « Untermensch » (sous-homme) et annoncé son intention de porter plainte pour incitation à la haine. Voici ce que l’on sait.

La séance plénière du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, ce jeudi 11 avril 2024, a été largement perturbée par les élus du Rassemblement national (RN). Après avoir brandi des pancartes xénophobes, ciblant les immigrés, un des conseillers régionaux du parti d’extrême droite a même utilisé une expression empruntée au vocabulaire nazi signifiant sous-hommes :

La présidente socialiste, Marie-Guite Dufay, après avoir suspendu la séance à la suite de l’action des élus RN, puis après l’utilisation de l’expression, a annoncé son intention de porter plainte pour « incitation à la haine ».

Des pancartes en soutien au collectif identitaire Némésis

Ce jeudi 11 avril, se tenait l’assemblée plénière du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Besançon. Dans la matinée, après une intervention de leur chef de file, le député Julien Odoul, les élus du Rassemblement national ont chacun brandi une pancarte, sur laquelle était écrit un message similaire : « Étrangers violeurs dehors ».

Une action en soutien aux militantes du collectif Némésis, se revendiquant « féministe et identitaire », qui avaient brandi des pancartes similaires lors du carnaval de Besançon, le 7 avril dernier, rappelle le quotidien régional L’Est Républicain. La maire écologiste de la ville, Anne Vignot, avait porté plainte pour incitation à la haine raciale.

Comme le précise Franceinfo, le procureur de Besançon avait ouvert une enquête préliminaire pour « provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou d’une prétendue race ». L’une des militantes, âgée de 19 ans, avait été placée en garde à vue pour quelques heures lundi 8 avril.

La présidente dénonce des « amalgames nauséabonds » : première interruption de séance

En réponse à l’action du Rassemblement national, la présidente du conseil régional, Marie-Guite Dufay, a suspendu la séance. « Il faut arrêter avec ces amalgames nauséabonds. Les affiches qui ont été brandies et les propos répétés associant immigrés et viols sont intolérables en tous lieux et encore plus dans une enceinte républicaine », a-t-elle déclaré solennellement.

« J’ai donc décidé de saisir le procureur de la République […] J’ai également l’intention de déposer plainte pour incitation à la haine », a souligné l’élue avant la pause méridienne.

Sur les réseaux sociaux, le collectif Némésis a réagi en remerciant les élus du RN. Le député Julien Odoul justifiant lui l’action sur sa page Facebook et sur le réseau social X : « Parce que la gauche et l’extrême gauche de Bourgogne Franche-Comté financent l’immigration sauvage, parce que la maire de Besançon veut censurer la parole des femmes qui refusent l’intolérable, les élus du RN rappellent qu’un violeur étranger doit être expulsé ! »

Un élu RN emploie un mot emprunté « à l’idéologie nazie »

Plus tard, la présidente de la région a de nouveau suspendu la séance après l’intervention de l’élu du parti d’extrême droite Thomas Lutz, prononçant le mot allemand « Untermensch », une expression que Marie-Guite Dufay a dénoncé, plus tard dans la journée, dans un communiqué, comme un mot emprunté « à l’idéologie nazie » et signifiant « sous-homme ».

Dans le communiqué, la présidente de la région annonce son intention de porter plainte auprès du procureur de la République à la suite des événements survenus lors de l’assemblée plénière. « Nous ne devons jamais laisser passer les provocations et les outrances du Rassemblement national sans réagir. Emprunter au vocabulaire nazi est extrêmement grave, et donne un aperçu clair de ceux qui composent aujourd’hui un parti pourtant en quête de respectabilité », a déclaré Marie-Guite Dufay.

L’élu RN Thomas Lutz reconnaît une utilisation « très malheureuse » du mot

L’élu RN Thomas Lutz s’est fendu, en réponse, de son propre communiqué, reconnaissant avoir prononcé ce mot, et regrettant une utilisation « inadéquate, inappropriée et très malheureuse » afin de « qualifier le statut des élus de l’opposition ». « Il est bien évident qu’à aucun moment je n’ai voulu faire un parallèle avec le martyr du peuple juif », a-t-il ajouté.

Sur le réseau social X, la présidente de la région a reçu une vague de soutien après les faits, comme celui de la secrétaire nationale du Parti socialiste (PS) et première secrétaire du PS Nord, Sarah Kerrich-Bernard, ou encore celui du président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard.

« Des insultes et bras d’honneur dans l’hémicycle en Bretagne au vocabulaire nazi en Bourgogne Franche-Comté, le RN montre son visage, écrit-il. Derrière les sourires et les images travaillées il y a la réalité : le nationalisme, l’individualisme et un méchant penchant pour la violence. »


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