Concert néonazi en Isère : aucune poursuite enclenchée, que fait la Police ?

mercredi 29 novembre 2023.
 

300 personnes ont assisté à un concert néonazi, dans un restaurant en Isère dans la nuit de samedi à dimanche. Vous avez bien lu. Le tout, sous couvert d’une soirée privée, dans un restaurant privatisé, à Saint-Quentin-Fallavier. Leur concert avait pourtant été frappé de deux interdictions préfectorales. Le concert de musique était intitulé « Rock Anti Wokisme ». En tête d’affiche, notamment, le groupe Bunker 84, connu pour ses morceaux à la gloire du IIIᵉ Reich et chantant les gloires des cadres nazis. La salle du restaurant était un plan B, prévu depuis plusieurs mois par l’organisateur de la soirée.

Renaud M., l’organisateur, se dit « pro-Zemmour », « skinhead », ayant rejoint cette mouvance pour « combattre la racaille » (France 3 Régions). Lui et les autres organisateurs sont affiliés au mouvement nationaliste révolutionnaire Troisième Voie, dissous en 2013 après l‘assassinat du militant antifasciste Clément Méric par des néonazis. De son côté, le gérant de l’établissement, Arthur Munsch, affirme avoir été berné par les organisateurs sur la véritable nature de l’évènement. Si le concert en lui-même était interdit, Arthur Munsch a remarqué avant son départ une « petite scène improvisée (…) avec quelques instruments ». Notre brève.

Pas de poursuites déclenchées après un concert néonazi, que fait la Police ? Que fait la Police, au lieu de poursuivre des néonazis ? Elle a mieux à faire. Ce matin, elle a convoqué Guillaume Meurice pour l’interroger. L’humoriste est sous les tombereaux de boue depuis une blague sur le Premier ministre (et criminel de guerre) israélien Benjamin Netanyahou. Plus sérieusement, la préfecture de l’Isère a déclaré ne pas engager de procédures pour poursuivre les organisateurs du concert. « Aucune poursuite n’est envisagée eu égard au caractère privé du lieu et à l’absence d’infraction constatée », a-t-elle déclaré. Le Parquet de Vienne n’a pas ouvert d’enquête.

Une nouvelle complaisance préfectorale avec les évènements néonazis ?

Rappelez-vous, le 6 mai 2023, environ 500 militants nostalgiques d’Allemagne nazie ont manifesté dans les rues de Paris avec l’autorisation de Laurent Nunez, préfet de Paris. Au programme de ce défilé dans les rues de la capitale : croix celtiques, cagoules, gants coqués, intimidation de journalistes et slogans fascistes. Les parlementaires insoumis dénonçaient alors un deux poids deux mesures, entre la répression contre les casserolades contre la retraite à 64 ans et la complaisance vis-à-vis de nostalgiques du IIIᵉ Reich.

« Nous nous demandons si des moyens conséquents, dont des moyens de renseignements, vont être mis en place pour faire face à la menace généralisée des actions violentes de l’extrême droite ainsi qu’aux démonstrations racistes et ouvertement débridées ? », alertent les députés insoumis Gabriel Amard, Thomas Portes, Élisa Martin, les Jeunes insoumis Nord-Isère et Allan Brunon, co-animateur du pôle des juristes insoumis.


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