Suisse : la droite et l’extrême droite suppriment le salaire minimum

jeudi 22 décembre 2022.
 

Depuis cette semaine, les salariés de la restauration, de l’hôtellerie, de la coiffure, de Genève, du Jura ou du Tessin, maudissent Erich Ettlin, sénateur centriste du canton d’Obwald. Cet expert fiscal de 60 ans a déposé une motion intitulée « Protéger le partenariat social contre des ingérences discutables ». Les « ingérences discutables », ce sont, selon ce parlementaire alémanique, les cantons, principalement latins, qui ont voté un salaire minimum (le premier est entré en vigueur à Neuchâtel en 2017). Dorénavant, « les dispositions d’une convention collective de travail (CCT) étendue, qui concernent le salaire minimum, le 13e salaire et le droit aux vacances l’emportent sur le droit cantonal ».

En juin 2022, le Conseil des États (le Sénat) avait déjà voté cette motion. Il a été rejoint cette semaine par le Conseil national (l’Assemblée nationale), par 95 voix contre 93 et 4 abstentions. Une courte victoire, mais une victoire symbolique pour la droite et l’extrême droite, ainsi que pour le patronat, qui ont toujours estimé qu’un salaire minimum crée une « insécurité juridique ».

Dans La Tribune de Genève, Vincent Subilia, directeur général de la chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (et par ailleurs député libéral-radical au niveau local), assure que la suppression du salaire minimum rendra au canton un élément de compétitivité perdu. « Des entreprises ont renoncé à engager, d’autres ont favorisé un développement dans d’autres cantons », affirme-t-il.


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