Georges Papandréou, président du Pasok et de l’Internationale socialiste, a appelé les fascistes au gouvernement ! Honteux !

mardi 29 novembre 2011.
 

Pour faire passer coûte que coûte l’austérité le président du Pasok et de l’Internationale socialiste n’a pas hésité à accepter d’intégrer des ministres de l’extrême droite.

Du jamais-vu  ! Avec l’aval des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, Georges Papandréou, président du Pasok et de l’Internationale socialiste, ex-premier ministre, a intégré l’extrême droite dans le gouvernement « d’union nationale » (Pasok, Nouvelle Démocratie, Laos), dirigé par Lucas Papademos. Dans l’École polytechnique d’Athènes, où les étudiants célèbrent les événements de 1973, c’est l’indignation  : « Que des ministres du Laos soient dans le gouvernement montre la volonté du système de s’unir pour empêcher qu’une autre politique soit menée », explique Petros Santamouris, vingt-quatre ans. Une preuve « de la volonté du pouvoir de devenir plus dur » pour ce membre des jeunes de Synaspismos. Giorgos Skouroulis, vingt-trois ans, est au secrétariat du MAS, le « front de lutte des étudiants » du KKE  : « Le nouveau gouvernement va continuer dans l’impasse politique. » Eux, comme de nombreux Grecs, seront dans les rues, aujourd’hui. Ils défileront pour se souvenir, mais aussi pour dénoncer la participation de l’extrême droite au pouvoir – une première depuis 1974  !

Le pedigree des deux ministres du Laos (parti Alarme populaire orthodoxe et Laos, signifiant « peuple ») inquiète aussi. Makis Voridis, ministre des Infrastructures et des Transports, est un avocat qui fut secrétaire général de l’organisation de jeunesse du parti d’extrême droite Epen, longtemps proche du Front national français. Epen (Union politique nationaliste), qui revendiquait l’héritage de la dictature des colonels, a été dissous dans les années 1990, engendrant la création de plusieurs groupuscules. Adonis Georgiadis, nommé secrétaire d’État au Développement et à la Marine, est coéditeur d’un pamphlet antisémite.

Lorsque Georges Karatzaferis est exclu de ND (Nouvelle Démocratie) en 2000, il crée le Laos. Ce journaliste, à la tête d’une chaîne de télévision, a acquis une aura médiatique. Il va alors « fédérer » différents groupuscules, dont ceux issus d’Epen. Le Laos aura d’abord 2,4% des voix aux élections, puis 4%, puis 5,6% en 2009. En 2011, un groupe qui lui est proche, Christi Avghi (la croix de l’aube), a effectué des rafles anti-immigrés dans Athènes.

Pour l’instant, aucun député du Pasok n’a dit qu’il ne voterait pas l’investiture du gouvernement en raison de la présence de l’extrême droite.

Fabien Perrier, L’Humanité


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