Répression anti-syndicale dans les entreprises : EN PLEINE DICTATURE SOCIALE

mercredi 21 novembre 2007.
 

L’élection de Sarkozy à la présidence de la République accélère de manière dramatique la mise en coupe réglée de la totalité de notre société.

Depuis son élection, ses grands amis du patronat (MEDEF et CGPME), la totalité des médias TV et radios, l’essentiel de la presse écrite utilisent leurs énormes moyens techniques pour nous convaincre qu’il n’y a qu’une seule politique possible, celle de Sarkozy.

Ceux qui pensent différemment, et qui de loin en loin arrivent à passer sur les écrans TV ou sur les ondes, ne sont que des archaïques, des ringards, des passéistes, contre le progrès et de mauvaise foi ou pire, des égoïstes.

Après ce déferlement aussi gigantesque de propagande, il n’est pas étonnant que notre peuple en soit complètement tourneboulé. Sans compter, qu’à de rares exceptions près, les chefs d’entreprises (petits ou grands) font de leurs entreprises de véritables zones de non-droit où règne la précarité et donc la peur, avec l’aimable soutien de Sarkozy et la complicité de la plupart des juridictions sociales.

Si bien qu’apparemment, même les victimes des mauvais coups de Sarkozy semblent le soutenir.

Forts de cet apparent soutien, Sarkozy et ses séides tentent de discréditer tous les opposants. C’est tout juste si les grévistes ne sont pas considérés comme des ennemis de l’intérieur, peu soucieux des intérêts de notre pays face à la concurrence mondiale. Un véritable rouleau compresseur, vous dis-je.

A bien des égards, ce climat pesant renvoie à une période terrible de l’histoire de notre pays : celle de l’Occupation de 39 à 45.

A cette époque aussi, la droite régnait en maître et le peuple, apeuré ou chloroformé, soutenait très majoritairement Pétain. Les maîtres du moment se prévalait, d’ailleurs, de ce soutien majoritaire pour imposer le silence aux opposants par les moyens les plus criminels.

Et pourtant, des combattants minoritaires : chrétiens, communistes, gaullistes et socialistes, ont héroïquement décidé de résister. Aurait-il fallu que, se soumettant à la loi de la majorité, ils renoncent à résister ? Non, évidemment. La suite des événements a prouvé qu’ils avaient raison.

Nous en sommes-là aujourd’hui, l’occupant (voire) et la violence criminelle en moins.

Rien n’empêchera des hommes et des femmes, même minoritaires à un moment donné, de s’opposer à l’entreprise de démolition sociale en œuvre aujourd’hui.

Rien n’empêchera des hommes et des femmes de continuer à se battre pour l’instauration d’une véritable démocratie dans tout le pays, y compris à l’intérieur des entreprises. De telle manière que la fameuse Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen soit transposée dans les entreprises pour devenir la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen... à l’Entreprise,

Toujours au nom de la loi de la majorité, tous les dévots de Sarkozy, en viennent également à nier la représentativité des syndicats de salariés et donc la légitimité des grèves auxquelles ils appellent, parce que, disent-ils, il n’y a que 7 à 8 % de salariés syndiqués.

A ce compte là, les partis politiques ne sont pas plus représentatifs. Ils ont encore moins d’adhérents. Et pourtant, personne ne discute leur représentativité, résultat de leur élection à l’Assemblée nationale, dans les Conseils régionaux, généraux et municipaux. Il en va de même pour les syndicalistes élus, par l’ensemble des salariés de leur entreprise (là où sont organisées des élections), à des postes de délégués du personnel et/ou de membres du Comité d’entreprise.

Le scandale, c’est que dans nombre d’entreprises, surtout les petites, les employeurs ne respectent pas l’obligation légale d’organiser des élections professionnelles dans leur entreprise.

La vérité, c’est que s’il y a si peu de syndiqués dans notre pays, c’est parce que, dans énormément d’entreprises, les salariés qui ont des velléités de monter une section syndicale dans leur entreprise, ou de réclamer l’organisation d’une élection professionnelle, sont immédiatement menacés dans leur avancement ou pire dans leur emploi, par leur employeur ou ses représentants.

Patronat et gouvernement tirent d’ailleurs parti de cette situation d’impuissance des salariés du secteur privé, qu’ils ont délibérément créée, pour exiger des salariés des services publics, encore fortement syndiqués, qu’ils acceptent les mêmes renoncements.

S’il en était ainsi, la dictature sociale déjà réelle dans les entreprises privées, le deviendrait aussi dans le secteur public. Tel est l’objectif des puissants et l’un des enjeux du conflit présent.

Robert Mascarell

le 15 novembre 2007


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