La Gauche européenne à l’heure des premiers bilans

lundi 29 juin 2009.
 

Parlement européen . Le groupe de la Gauche unitaire européenne réunira 35 eurodéputés, contre 41 précédemment. Lothar Bisky, président du PGE, a tenu une conférence de presse.

Après le coup de barre à droite du 7 juin et la débâcle de la social-démocratie dans son ensemble, l’heure des comptes est arrivée pour la Gauche unitaire européenne-Gauche verte nordique (GUE-GVN) du Parlement européen. Des députés du Parti de la gauche européenne, composante majeure de la GUE-GVN se sont retrouvés à Bruxelles le 12 juin pour faire le point sur leurs « premières impressions ». Le groupe doit se réunir à partir d’aujourd’hui pour élire son président.

La « catastrophe » italienne

En sa position de président du Parti de la gauche européenne, Lothar Bisky tire ainsi un constat amer : la gauche dans son ensemble a de moins en moins d’influence. « Ce ne sera pas facile pour nous ces cinq prochaines années à Bruxelles et Strasbourg », reconnaît-il. En Allemagne, les grands vainqueurs sont précisément ceux que Die Linke a combattus durant la campagne, à savoir les « néolibéraux ». Malgré tout, la GUE-GVN parvient à se maintenir. Au Portugal, le groupe recueille cinq députés contre trois sous la précédente législature, alors que la France fournit aussi un contingent important avec ses cinq membres du Front de gauche. Les Allemands de Die Linke ne connaissent qu’un « petit succès » et remportent huit sièges.

Une déception demeure : la perte « catastrophique » des camarades italiens qui, trop divisés, ne sont pas parvenus à dépasser le seuil fatidique des 4 % - cadeau de Silvio Berlusconi quatre mois avant les élections. Ils étaient sept au sein de la GUE. Lothar Bisky est « sûr » qu’ils se relèveront mais, en attendant, il va falloir compter sans ces alliés de poids. Les communistes tchèques, qui disposaient quant à eux de six députés, redescendent à quatre. Au final, le groupe conserve 35 élus contre 41 jusqu’alors mais tous les groupes du Parlement, sauf les Verts, perdent des sièges car l’assemblée passe de 785 à 736 membres. Reste à savoir si les Verts, gonflés d’enthousiasme par leur succès du 7 juin, n’iront pas chercher à ramener vers eux les membres de la fraction Gauche verte nordique. Peu probable pour Christine Mendelsohn, membre du PCF au Parti de la gauche européenne, car des divergences de vue fondamentales persistent, notamment le fait « qu’en soutenant le traité de Lisbonne les Verts ne remettent pas en cause la circulation à court terme des flux financiers ».

« Une orientation plus sociale »

Ces prochaines semaines, la GUE-GVN va se battre pour porter à la tête de la Commission un candidat « avec une orientation plus sociale » que le conservateur portugais José Manuel Barroso, qui brigue un second mandat. « Nous serions prêts à travailler avec d’autres » pour trouver une personnalité alternative issue des Verts ou des sociaux-démocrates, indique Lothar Bisky. Et un libéral comme le Belge Guy Verhofstadt ? « Je pourrais l’imaginer mais je peux imaginer beaucoup de choses. »

Célia Sampol


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