Sarkozy au coeur des embrouilles (Petites nouvelles du dimanche)

vendredi 26 juin 2009.
 

1) Comment Nicolas Sarkozy a couvert une opération financière opaque puis comment ont été contournées les lois anti-corruption financière, pourtant peu contraignantes ?

Dans l’affaire de financements occultes via le Pakistan, le nom de Nicolas Sarkozy était cité depuis le 5 mars 2007 dans un rapport de la Division nationale des investigations financières :

« Une chronologie fait apparaître que la création de la société Heine au deuxième semestre 1994 s’est faite après accord de Nicolas Bazire, directeur de cabinet d’Edouard Balladur, et du ministre Nicolas Sarkozy, et fait un lien entre ces faits et le financement de la campagne électorale de Monsieur Balladur pour l’élection présidentielle de 1995..."

Le 4 juin 2008, l’ancien directeur financier des Constructions Navales confirme que Nicolas Sarkozy avait chapeauté la création de Heine avec son ami Nicolas Bazire. Et le cadre donne des précisions : sur le prix de 3 sous marins (840 millions d’euros), le Pakistan devait rétrocéder 4%, soit 32 millions de commissions occultes à un certain Takieddine, via sa société panaméenne Mercor Finance. Que deviennent ensuite ces 32 millions ? En 1997 par exemple, 6,74 millions d’euros transitent par la coquille du Luxembourg : la société Heine citée ci-dessus.

Soudain, catastrophe... l’OCDE impose une convention qui interdit de graisser la patte à des ministres ou fonctionnaires étrangers. Les créateurs de Heine dissimulent alors les mouvements de fond au travers d’une nouvelle société Eurolux "« Après 2002, Eurolux a servi à contourner la mise en place de la convention OCDE de lutte contre la corruption » (témoignage d’un des mis en examen dans l’affaire).

La même année, les services secrets pakistanais assassinent 11 ingénieurs français en représailles d’un arrêt du versement de rétrocommissions à des dirigeants pakistanais. Là, une certitude, c’est Jacques Chirac qui a fait stopper ces "rétrocommissions".

L’affaire prend alors une autre dimension avec 11 cadavres dans le placard. Facile ! les investigations de la police et de la justice sont dirigées pendant sept ans vers Al Qaida, avant qu’un document de 1994 ne soit découvert lors de l’enquête, découvrant le pot aux roses.

« La piste Al-Qaïda est totalement abandonnée. Le mobile de l’attentat apparaît lié à un arrêt des versements de commissions » de la France au Pakistan dans le cadre de la vente de sous-marins Agosta, a expliqué Me Olivier Morice, à l’issue d’une rencontre des juges antiterroristes Marc Trévidic et Yves Jannier avec les familles des victimes à Cherbourg.

« Ces commissions ont été arrêtées à l’arrivée de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995, afin que des rétrocommissions » destinées à financer la campagne d’Edouard Balladur, Premier ministre avant l’arrivée de Chirac à la présidence « ne soient pas versées ».

« Il s’agit d’une affaire d’Etats impliquant la France, le Pakistan et l’Arabie Saoudite, bailleur de fonds du Pakistan », a ajouté Magali Drouet, fille d’un salarié de la DCN, tué dans cette affaire.

Ventes d’armes au Pakistan, commissions occultes, assassinats... Nicolas Sarkozy est-il impliqué dans l’affaire ?

2 Les funérailles de Bongo comme tableau de fond

Au moment où l’affaire de financements occultes par le Pakistan éclatait, Omar Bongo avait la bonne idée de décéder pour que ses funérailles permettent des retrouvailles touchantes : Sarkozy, Kouchner, Chirac, Le Floch-Prigent (l’ancien dirigeant d’Elf qui a fait de la prison pour des affaires de corruption liées entre autres à Bongo), Balkany, l’ancien maire de Levallois. Que du beau monde !

Le plus drôle, ou le plus cynique, on ne sait pas, ce sont les immenses couronnes de fleurs envoyées notamment par Axa, Total, Bolloré à ces obsèques.

3 La Cour de l’Elysée coûte de plus en plus cher

Pour les dépenses de l’Elysée, Nicolas Sarkozy fait exactement l’inverse de ses préconisations habituelles en matière de dépenses publiques.

Comme annoncé dès sa prise de fonction, son traitement personnel de Président de la République (295.000 euros annuels) a augmenté de 125%.

Les charges de fonctionnement 2008 (26 millions d’euros) - réceptions, fournitures, téléphone, téléphone… - ont doublé par rapport à 2007.

Selon les calculs du député (apparenté PS) René Dosière, le budget du Château - 113 millions d’euros - a grimpé de 18,5 % l’an dernier. Cependant, beaucoup de dépenses de l’Elysée sont camouflées en les portant sur d’autres budgets.

Les frais de déplacement (16,3 millions d’euros) - +26% par rapport à 2007 - sont laissés à la charge des ministères des affaires étrangères et de l’intérieur. "Et aucune indication n’apparaît concernant le futur avion présidentiel A 330-200 dont l’achat et le réaménagement sont évalués à 180 millions d’euros. Pourtant dès lors qu’il est réservé à son usage personnel, il serait cohérent que son coût figure dans le budget de l’Elysée."

Quant aux effectifs de l’Elysée (1.031 agents le 31 décembre 2008), ils dépendent à 80% d’autres ministères qui mettent leurs agents à disposition de la présidence de la République.

4) Vers des baisses de salaires pour maintenir les profits ?

Lors de la crise économique de 1929 1935, diverses entreprises et états avaient imposé non seulement un blocage des salaires mais parfois des baisses de salaires.

On peut se demander si nous n’allons pas devoir affronter la même situation :

* La compagnie aérienne britannique British Airways propose à ses salariés de travailler « une semaine ou deux, au maximum un mois »… gratuitement !

* En Californie, l’actuel gouverneur et ancien acteur Schwarzenegger a proposé de réduire le déficit en abaissant les salaires de tous les fonctionnaires de 5%.

* Autre méthode pour faire baisser la masse salariale au profit des actionnaires : licencier. Le groupe Michelin vient d’annoncer plus de 1 000 suppressions de postes dans trois usines en France. Au même moment, nous connaissons le montant partagé par les actionnaires de cette entreprise : 145 millions d’euros. A l’automne 2008, le principal gérant du groupe Michelin, avait prévenu : « Il n’y a pas de raison que les actionnaires soient privés de dividendes au titre de l’exercice en cours ».

5 De drôles de commissaires aux comptes pour l’IUMM

L’IUMM (syndicat des patrons de la métallurgie) vient pour la première fois de son histoire de dévoiler ses comptes à des commissaires aux comptes. Conclusion des commissaires : tout est régulier … à l’exception d’une somme de 15 millions d’euros qui dormait dans deux associations liées à l’IUMM. Associations dont il est difficile de définir le rôle et encore plus les responsables.

Pour les patrons, 15 millions camouflés, c’est une bagatelle. C’est dire combien on pourrait trouver si tous les comptes étaient vraiment ouverts et contrôlés par la population.

Source : site de Lutte ouvrière

6) La pire crise de l’emploi depuis 1945 pour l’INSEE

Ce 20 juin 2009, l’Insee a publié son analyse de la situation économique : la crise en cours produit une récession « jamais vue depuis 1945 », et ce seront au total quelque 700 000 emplois qui seront détruits en France cette année.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message