En campagne à Pau, l’ex-PS Mélenchon poursuit son rêve d’une gauche de gauche unie (dépêche AFP)

vendredi 29 mai 2009.
Source : Dépêche AFP
 

PAU (AFP) — Jean-Luc Mélenchon, "stimulé à mort" par la campagne européenne qu’il mène depuis trois mois dans le Sud-Ouest et dopé par les derniers sondages, continue de rêver à une gauche de gauche unie, malgré le refus d’Olivier Besancenot (NPA) de le rejoindre.

Cette campagne "me stimule à mort", lance sur une route béarnaise, entre deux rencontres sur le terrain, le fondateur du Parti de gauche qui a claqué la porte du PS en novembre, après y avoir milité 31 ans.

Evoquant une "renaissance socialiste" avec le Front de gauche, alliance scellée avec le PCF, il fustige le PS qui ne fait que "gérer son patrimoine électoral", mais n’en fait pas un adversaire.

"Secoué" en 2005 par la campagne du référendum contre le Traité constitutionnel européen où il était côte à côte avec le leader du NPA, Marie-George Buffet (PCF) et l’altermondialiste José Bové (aujourd’hui face à lui pour Europe-Ecologie), il confesse son regret de n’avoir pas pu rallier Olivier Besancenot sous "prétexte" de futures alliances avec le PS.

"J’ai tellement cru que j’allais arriver à le convaincre... Sur le terrain, les gens du NPA sont les mêmes que nous, c’est complètement con".

Les derniers sondages qui les donnent désormais au coude à coude (entre 5 et 7%), lui font friser les moustaches, y voyant "l’illustration de la fable passionnante de La Fontaine : le lièvre et la tortue".

Mais c’est le conseil d’un autre Lafontaine, l’allemand Oskar Lafontaine, fondateur de Die Linke (la Gauche) en Allemagne, qu’il médite : "le meilleur argument que t’auras (pour l’unité), c’est de réussir" ces européennes. Un bon résultat du Front de gauche et le NPA devra revoir sa position, juge M. Mélenchon.

"Nous, on n’est pas là pour gesticuler, on peut prendre le pouvoir à gauche dans ce pays", dit-il citant en exemple l’Amérique latine.

Alors, "Méluche", sauveur d’un PCF à l’agonie après la présidentielle 2007 (1,93%) ? "Chacun apporte à l’autre quelque chose", se contente-t-il de répondre. "Mélenchon, ça aide, mais les communistes sont tous là aussi", souligne Cathy Daguerre, numéro 2 communiste sur sa liste.

"Plein d’espoir" sur son entrée au Parlement européen après avoir hésité à se présenter, M. Mélenchon explique : "on ne peut pas dire +la révolution par les urnes+ et ne pas y aller".

Et le sénateur de l’Essonne de réfuter tout parachutage. "Je suis dans le décor", argue-t-il, tutoyant et interpellant d’un "camarade" ses interlocuteurs. Le Sud-Ouest, affirme-t-il, lui sied à merveille : "mélange de laïcité ardente, de communisme enraciné, de socialisme jauressien", avec un "fort esprit de résistance", "saupoudré de républicanisme espagnol".

A 57 ans, M. Mélenchon qui suit un régime protéiné "ostentatoire" à base d’oeufs durs et jambon blanc, reconnaît une "campagne épuisante" avec ses quelque 20 meetings enchaînés de Nîmes à Bordeaux, secondé par un "camion-estrade" sillonnant les routes.

Ce jour-là, devant les salariés d’EDF-GDF à Thèze, à 30 km de Pau, dont le site est menacé de fermeture, il plaide "pour la renationalisation". Face aux enseignants de l’université paloise, il se prononce contre "un marché de l’Education".

Le soir, en plein meeting, devant quelque 500 sympathisants, une panne de courant interrompt son discours sur la défense des services publics. M. Mélenchon s’époumone alors sans micro ni lumière. Alors que des coupures ont été opérées ces derniers jours comme à Cannes mardi, ici, personne n’a songé à accuser les agents EDF. L’orage tonnait en Béarn.

De : Julie DUCOURAU


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