Dominique Baudis, tête de liste de l’UMP dans le Sud Ouest aux européennes de 2009, mène grand train aux frais de l’Institut du monde arabe (enquête de Bakchich.info)

lundi 6 avril 2009.
 

Tête de liste de l’UMP dans le Sud Ouest aux européennes de 2009, Dominique Baudis ne veut pas abandonner la présidence de l’Institut du Monde Arabe. A voir ses notes de frais on le comprend.

L’institut du Monde Arabe. Dans ce superbe palais de verre et d’acier qui domine de mille feux les bords de la Seine, Dominique Baudis a découvert, depuis sa nomination à la présidence début 2007, les plaisirs et les arabesques du monde arabe. Dieu et Allah réunis savent combien cette institution, financée pour moitié par le Quai d’Orsay et censée incarner le rêve franco-arabe à Paris, a été depuis sa création un puits financier sans fonds. En 2006 et 2007, des rapports de l’Inspection des finances et de la Cour des comptes tiraient déjà la sonnette d’alarme...

Près de 350000 euros par an pour la Présidence

Inscrit dans l’airain du budget 2009, une hausse sensible des dépenses du boss : 180000 euros de missions et réceptions, (contre 150000 en 2008), 92 800 euros de frais de transports. L’Orient il est vrai est lointain… Dominique Baudis dispose en outre d’une carte de crédit, qui a chauffé fort. Près de 55000 euros de frais ont été dépensés en 2008 et autant en 2007. Simple partie émergée de l’iceberg ? D’après certaines indiscrétions de la direction financière, le patron disposerait d’autres cartes de crédit.

Généreux, Baudis ne se lasse pas non plus d’organiser de petites sauteries dans les splendides locaux de l’IMA pour ses amis de l’UMP. Et on n’évoquera pas la revalorisation du traitement mensuel du président de l’IMA de quelque 6 000 euros à désormais 10 000 euros par mois. Dès son arrivée, Dominique Baudis réclame un tel salaire, égal, explique-t-il, à ce qu’il touchait au CSA. Dans une note confidentielle, le directeur général adjoint, François Baudet, émettait quelques réserves. Deux ans plus tard, Baudis parvient à ses fins.

La situation était tellement tendue en fin d’année dernière que les gestionnaires de l’Institut ont été sommés, au dernier moment, de trouver quelques rustines pour combler le trou ainsi creusé. Quelques dizaines de milliers d’euros avaient été pris, in extremis, sur le service des relations humaines !

Ysabel Baudis, star du monde arabe !

Les équipes de Bakchich on pu regarder à la loupe les confortables notes de frais de Dominique Baudis : voyages de madame à Damas, Tunis, Abou Dhabi, Louxor ; escapades du président dans les bons hôtels de Tunisie plusieurs fois durant le même été ; remboursements de multiples frais de restaurants (jusqu’à 755 euros dans un resto chinois, sans justificatifs).

La carte bleue "corporate" de l’IMA finance un peu plus que les faux-frais de Dominique Baudis. Elle autorise certaines libertés au dirigeant de l’UMP :

1- les allers-retours entre Paris et Toulouse -avec Air France- de sa femme Ysabel

2-les notes de restaurant du XVIe arrondissement, où il réside. Avec un petite préférence pour le "joyeux dragon", une gargotte où il a réussi à claquer 755 euros en un repas…

3- Des séjours à l’hôtel Sinbad d’Hammamet, où il conforte les relations franco-tunisiennes...

Interrogé par Bakchich, Dominique Baudis se montre sans états d’âme. Les voyages de Madame ? « Ecoutez, mon épouse a écrit un livre décisif sur la chanteuse Oum Kalsoum, mes interlocuteurs dans le monde arabe réclament sa présence ». Ysabel a écrit aussi un ouvrage sur les 1001 nuits, mais qui, apparemment, a moins marqué son cher époux, qui ne l’évoque pas. Ysabel Baudis s’avère une star dans le monde arabe, et on l’ignorait !

Les frais de restaurant, innombrables, sont facturés souvent dans des établissements de Toulouse, dont il était maire, ou encore dans le seizième arrondissement, fort loin de l’IMA, mais où il réside. Quant aux frais de voyage à Taiwan et la note salée chez Divellec, un des plus grands restos de Paris, pour les diplomates asiatiques, ils seraient justifiés par un projet d’exposition, explique Baudis à Bakchich, sur « les liens ancestraux » entre la Chine et le monde arabe. Un sujet d’actualité, ou on n’y connaît rien.

Amoureux de la presse, le patron de l’IMA achète les journaux où qu’il soit, à Toulouse ou dans le seizième arrondissement où il réside. Et se fait rembourser à l’euro près. 80 euros par ci, 10 euros par là, il n’y a pas de petites économies !. « Les contrôleurs de la Cour des Comptes, se justifie-t-il, n’ont rien trouvé à redire ». Et peu importe que la plupart des salariés de l’IMA lisent, eux, la presse sur place !

Toulouse, capitale arabe !

Plus surprenant encore, on découvre de multiples allers-retours entre Paris et Toulouse, payés par l’IMA. Là encore les déplacements de Dominique Baudis seraient dus au projet d’exposition entre la ville de Toulouse et l’IMA. Est-il normal, pour autant, que les voyages de madame soient payés par l’IMA ? « Les voyages de mon épouse, affirme tranquillement monsieur Baudis, n’ont jamais été imputés sur la maison ». Les notes de carte bleue que Bakchich s’est procurées prouvent évidemment le contraire.

par Nicolas Beau

Pour lire la suite de l’article et éplucher les photocopies des notes de frais signalées ci-dessus, cliquez sur l’adresse URL de Bakchich.info, portée en source de cet article (en haut de page, couleur rouge).


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