Interview d’Eric Coquerel (Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale) par un camarade de PRS lors de la fête de l’Humanité

vendredi 22 septembre 2006.
 

PRS : On s’est connu pendant la campagne du non au référendum. Penses-tu que le travail du 29 mai est terminé ?

"On a réussi à dire « non » ensemble, maintenant il faut dire ce pour quoi nous sommes. C’est certainement le plus compliqué, car cela suppose de passe au stade électoral, et c’est plus compliqué !

Mais très sincèrement, il se passe quelque chose en ce moment qui me fait penser que le dynamisme et la force de propulsion du 29 mai sont toujours là, et chacun est dans ses responsabilités.

PRS : Aujourd’hui on fête les 70 ans du front populaire et on remarque que les avancées sociales sont toujours marquées par une dynamique unitaire et un rassemblement large. PRS mène la campagne « la droite doit partir, la gauche doit s’unir », es-tu d’accord avec ces deux affirmations ?

Je suis d’accord avec la première. Et je suis d’accord avec la seconde, à partir du moment où c’est sur un réel programme antilibéral. Ça ne peut pas être seulement la gauche doit s’unir, parce que sinon ça nous conduirait à l’alternance - qui serait peut être un moindre mal face à Sarkozy, mais on sait que sur la durée, ce serait le retour de la droite assurée. Puisque tu me parles de PRS, on a soutenu un amendement de René Revol aux assises du 10 septembre, qui dit en gros que les sociaux libéraux ne peuvent pas unir la gauche sur un programme de changement, c’est nous qui le pouvons, et ça j’en suis absolument persuadé.

PRS : Hormis les luttes indispensables pour résister, comment les valeurs de gauche antilibérales peuvent elles arriver au pouvoir ? Les comités unitaires constituent un début, mais on voit que le LCR est assez réticente, parce qu’elle veut l’indépendance totale vis-à-vis du PS. Comment arriver à lever les obstacles stratégiques ?

La première chose, c’est de ne plus attendre et se mettre en campagne. Je sais que ça pose des problèmes, notamment pour des camarades comme vous, puisque votre ligne est assez claire en ce sens que vous êtes dans les deux tactiques (à l’intérieur du PS et à l’extérieur) pour que ce soit un candidat d’union des gauches qui gagne. Mais je dirais que maintenant, il faut se lancer dans la campagne parce que plus on attend, plus ce que nous pouvons mettre au centre de la bataille politique nous allons le laisser à d’autres. Nos thèmes ne seront pas abordés : l’Europe, la démocratie, les préoccupations sociales, le niveau de vie, le chômage. Il ne faut plus attendre, il faut se lancer. Si la direction de la LCR ne veut pas venir, eh bien tant pis. Mais je pense qu’elle le paiera parce que s’il y a une majorité potentielle dans ce pays pour un autre programme, on ne peut pas rester sur le bord de la route et prétendre seulement témoigner. Donc maintenant il faut y aller.

PRS : S’agissant du processus pour désigner le candidat unitaire, ce n’est pas facile car il y a plusieurs orgas. Comment arriver à le choisir ce candidat ?

On s’est mis d’accord sur une stratégie, à mon sens on peut se mettre d’accord sur un programme si chacun n’essaie pas d’y mettre son programme. Moi j’entends les médias, qui demandaient il y a deux ou trois semaines « est-ce que la gauche antilibérale peut s’unir ? », aujourd’hui ils demandent « qui va représenter la gauche antilibérale ? ». Nous ne pouvons pas prendre la responsabilité que cela ne marche pas à cause d’un problème d’individu. Ce que j’observe pour l’instant c’est que personne n’a fait de préalable, tant mieux, et on peut continuer, et on y arrivera.


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