Notre seul candidat, la sixième République ! (communiqué Gauche Républicaine et Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale)

mardi 1er août 2006.
 

Chacun le sent : l’écart entre les aspirations du peuple et l’offre politique traditionnelle est devenu un gouffre. La crise sociale, la crise économique, la crise des valeurs, la crise de l’intégration traduisent une crise politique majeure, une crise de la démocratie, une crise de la République elle-même.

Ainsi nous nous apprêtons, au printemps prochain, à nous exprimer dans un cadre institutionnel discrédité et obsolète. La monarchie présidentielle est en loques tandis que la représentation parlementaire, vidée de tout pouvoir législatif effectif, se trouve affligée d’un mode de scrutin incapable de traduire les aspirations de la Nation.

Le risque est imminent dans pareilles conditions d’éloigner durablement du champ politique les citoyens les plus meurtris par la mondialisation du capitalisme financier , voire de dévoyer leurs colères et leurs frustrations vers le national-populisme. Le camp de la gauche antilibérale dont le collectif national pour des candidatures unitaires peut fédérer les forces, n’échappe pas complètement à cette crise. Ainsi, après la victoire contre les forces dominantes, lors de la bataille référendaire de 2005, après le recul de la droite sur le Contrat Première Embauche, nous ne sommes pas, nous-mêmes, épargnés par la personnalisation du débat politique, ni par la pression médiatique, autant de phénomènes largement aggravés par l’inversion des échéances électorales qui, en privilégiant le scrutin présidentiel, aggrave encore la dérive monarchique du système.

Jouer avec de telles règles, c’est jouer perdant.

Nous le savons, vous le savez, la solution à la crise majeure que nous traversons ne peut venir ni d’une femme, ni d’un homme providentiel flanqué d’une majorité parlementaire au garde à vous. Changer les institutions devient la condition même de tout changement. Les défis lancés par la mondialisation financière ne peuvent être relevés que par la mobilisation et la participation citoyenne, portées par la volonté politique de changer les choses.

C’est donc à nous, femmes et hommes de la gauche antilibérale de donner l’exemple en montrant la voie. Et d’abord en nous appliquant les principes sur lesquels repose le projet que nous proposons à la société. C’est dès l’ouverture de la campagne présidentielle que nous devons signifier notre engagement total pour changer de République.

Pour notre part, notre choix est fait, notre candidat(e) : c’est la VIe République. Celui ou celle qui nous représentera aura donc, en cas de victoire, à œuvrer avec la nouvelle majorité parlementaire à la mise en place d’un processus constituant. La toute première étape, une révision constitutionnelle, visera à mettre l’Assemblée Nationale au cœur des pouvoirs législatif et exécutif.

Dans ces conditions notre candidat ne devra pas se contenter de porter « l’ambition » d’être le dernier président de la République élu au suffrage universel, il devra annoncer qu’il renoncera immédiatement à ses prérogatives au profit de l’Assemblée, socle de la souveraineté populaire, puis à sa charge dès que la première révision constitutionnelle sera approuvée dans un délai qui ne saurait dépasser une année.

Cet objectif comme la méthode qui le portera seront au coeur de notre programme et pourront ainsi être validés par le suffrage universel.

Le premier projet de révision constitutionnelle sera proposé aux suffrages des deux Chambres réunies séparément. S’il est voté à l’identique, il sera soumis à référendum conformément à l’article 89 de la constitution. Cependant, si le Sénat tentait de bloquer le processus, l’article 11, portant sur l’organisation des pouvoirs publics, permettrait d’organiser ce référendum.

Cet axe premier de notre campagne relativise donc beaucoup l’importance du nom de notre candidat dont la place dans la législature sera bien moindre que celle des candidats que nous allons proposer pour les législatives. Il ou elle devra aussi accepter que la campagne soit menée pour l’essentiel par le Collectif National de la Gauche Antilibérale et les porte-parole de ses composantes, afin que la diversité de notre rassemblement soit préservée.

Enfin et pour demeurer cohérent nous proposons que la désignation de notre candidat à l’élection présidentielle soit subordonnée à celle de nos candidats aux élections législatives. Ces derniers devront être désignés par nos comités locaux avec le concours des organisations politiques et des formations engagées dans la campagne. Dans un second temps et selon la même méthode, nous proposons qu’une Convention autour des candidats aux élections législatives choisisse notre candidat à l’élection présidentielle porteur du programme émanant de la Charte antilibérale.

Donner l’exemple, mettre nos actes en conformité avec nos idées et nos paroles, en finir avec la monarchie présidentielle, changer de République pour rester en République, voilà tout le sens de notre démarche. Le 18 juillet 2006

Pierre CARASSUS Secrétaire Général et André DELUCHAT Secrétaire National de la GAUCHE REPUBLICAINE Eric COQUEREL, Président et Michel NAUDY, porte-parole du MARS (Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale)


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