Les trois tiers et l’origine du profit

dimanche 22 février 2009.
 

Cette fameuse règle dite des trois tiers de Sarkozy (un tiers des bénéfices pour les actionnaires, un tiers pour l’entreprise et l’autre tiers pour les salariés sous forme de participation et d’intéressement ) permet surtout d’occulter l’origine du profit. Car, pour que la répartition ait un quelconque sens, il faut connaître la source des bénéfices. Or la seule et l’ unique source de ce profit est le travail humain. Le profit est entièrement le fruit du travail non payé par l’employeur au salarié.

Les patrons veulent garder l’essentiel de ce profit pour eux-mêmes alors que ce sont les salariés qui l’ont produit :« Les profits distribuables se décomposent en deux : en dividendes qui doivent être versés à l’actionnaire, et en auto-financement qui sert soit à l’investissement, soit pour renforcer les fonds propres », a précisé Laurence Parisot (1). L’employeur réclame pour lui ce qu’il a obtenu en exploitant les salariés. Certes, la possession des moyens de production permet aux employeurs de réaliser ce profit. Cependant, celui-ci ne provient pas du capital mais du travail.

La détention des instruments de production donne aux patrons le droit de s’approprier les bénéfices ; c’est le fameux droit de propriété : « seul l’actionnaire peut décider du montant des dividendes », car c’est son « droit de propriété » précise encore une fois Mme.Parisot (1). Ainsi va le capitalisme et le salariat qui l’accompagne. Ceux qui travaillent ne reçoivent que le stricte minimum qui leur permet de renouveler leur force de travail et ceux qui possèdent le capital s’approprient ce qui ne leur revient pas.

Il est évidemment utile de se battre pour obtenir des augmentations de salaires et d’une manière générale pour l’amélioration des conditions de travail. Mais les salariés ne doivent pas oublier de lutter aussi et surtout contre l’origine du profit et du salariat :« Au lieu du mot d’ordre conservateur« Un salaire équitable pour une journée de travail équitable », ils doivent inscrire sur leur drapeau :« Abolition du salariat » écrivait Marx dans « Salaire, prix et profit ».


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