Parti de Gauche : la discussion s’ouvre pour le congrès

La journée de samedi a débuté par le Conseil National du Parti de Gauche qui s’est réuni dans une salle de l’Assemblée nationale. Près de 250 comités étaient représentés. En province les nouvelles sont bonnes, le PG se construit, même si bien entendu, nous devons faire face à nombre de difficultés liées à la rapidité de la croissance. La réunion s’est ouverte par un rapport politique d’Eric Coquerel rendant compte notamment de nos rencontres avec les autres forces de gauche.

La dernière a son importance. Vendredi après-midi, une délégation du PG en a rencontré une autre du NPA d’Olivier Besancenot. La discussion fut de grande qualité. Un compte rendu écrit va en être donné, il sera sur le site du PG. La bonne nouvelle est que, contrairement à ce qu’affirme un battage médiatique qui n’a rien d’innocent, nos amis du NPA ne ferment pas la porte à notre proposition d’un front de gauche aux élections européennes. Ils vont en discuter lors de leur congrès fondateur. Tant mieux. Nous continuons à leur tendre la main. Avec patience et détermination. Inlassablement, nous plaiderons qu’ensemble, et avec le PCF qui l’a réaffirmé lors de son dernier congrès, nous pouvons provoquer un immense évènement politique lors des élections de juin. Une liste commune peut arriver en tête de toutes les listes (et pas seulement de gauche). Pendant plus de deux heures, la délégation du PG a présenté toutes les facettes de cette proposition. Nous ne faisons aucun préalable à la participation du NPA. Nous sommes prêts à discuter de toutes les conditions que nous soumettraient les militants de ce parti lors de leur congrès. La balle est dans leur camp. L’objectif peut être atteint. Une fois de plus ce n’est qu’affaire de volonté politique. Mais « partout où il y a une volonté, il y a un chemin », n’est ce pas ?

Concernant notre congrès, durant les trois semaines prochaines donc, tous les adhérents du PG vont débattre de différents textes, sur la situation politique, l’Europe, la crise financière, nos statuts et notre fonctionnement.

Contre la privatisation de la poste : Référendum national !

Avec Jean-Luc Mélenchon et Danielle Simonnet (ma camarade Conseillère de Paris), nous avons quitté les travaux du CN pour rejoindre un rassemblement qui se tenait devant la poste du Louvre. Dans tout le reste de la France, au même moment, des milliers de militants du Collectif national contre la privatisation de la Poste, faisaient signer une pétition dans ce sens, et notamment les camardes du 12ème arrondissement. Sur les marches de la Poste du Louvre, une belle photo de dirigeants de toute la gauche. Benoit Hamon est là pour le PS, Olivier Besancenot pour le NPA , Pierre Laurent pour le PCF, Jacques Boutault Maire Vert du 2è, et bien d’autres encore… Des responsables SUD, CGT et FO prennent la parole pour remercier tous les présents. La bataille continue. Toujours dans l’unité, espérons-le. Gaza : arrêts des bombardements, halte au massacre !

Puis l’après midi, c’est la grande manifestation pour l’arrêt des bombardements sur Gaza.

Près de 100 000 participants à Paris. Un grand succès. Avec Jean-Luc, nous nous retrouvons sur la première ligne. Non loin de Marie-George Buffet ou Jack Ralite. J’ai mis mon écharpe tricolore d’élu. C’est important, cette manifestation doit rassembler le peuple de France contre ces frappes inutiles et meurtrières. Déjà 900 morts, dont près de la moitié sont des civils, selon les responsables de l’armée israélienne eux-mêmes. Cette folie sanglante doit cesser. Bien sûr, Israël a droit à la sécurité, mais comment ne pas voir que ces bombardements ne vont qu’aggraver la situation ? Il faut une solution politique. Et cela passe obligatoirement par l’existence de deux états viables, et donc des moyens réels donnés au Peuple Palestinien pour qu’il puisse prendre son destin en main. Maintenir des milliers de gens dans la misère est le terreau de tous les fanatismes.

Et je vais insister sur ce point. Laique intransigeant pour la France et pour le monde, je suis lucide sur les positions inacceptables défendues par le Hamas. Je ne suis pas dupe non plus sur la volonté des dirigeants actuels d’Israël et la grille idéologique avec laquelle ils abordent ce conflit. Lors de son passage à Paris, le 1er janvier, Mme. Livni, Ministre des affaires étrangères a déclaré après avoir rencontré M. Sarkozy : « Ensemble, nous essayons de voir quelle est la meilleure stratégie, la meilleure tactique pour atteindre cet objectif, dans la compréhension qu’il ne s’agit pas d’un problème israëlien, mais que d’une certaine manière Israël se trouve en première ligne du monde libre et est attaqué car nous représentons les valeurs du monde libre, dont la France. » Je suis en radical désaccord avec cette vision du monde, campiste, binaire, simpliste, bélligène. C’est cette théorie fumeuse du « choc des civilisations » portée durant 8 ans par l’administration de George W. Bush et ses « intellectuels néo conservateurs ». Cette lecture, contraire à toute conception laïque des relations entre les Hommes, considère que l’occident doit s’affronter à l’islam, car ces deux « civilisations » seraient contradictoires. Ainsi, si vous refusez les valeurs et les méthodes du Hamas, vous devez accepter les bombardements sur les enfants palestiniens, car ils « défendent les valeurs du monde libre ! ». Non, non et non ! Et l’indignation à cette politique ne peut être laissé aux différents « fous de Dieu » qui exultent eux aussi, car ils voient confirmer leur vision du monde.

C’est à la gauche, au mouvement ouvrier, aux organisations laïques, aux humanistes, de dire « Non aux bombardements ! Paix et justice au Proche Orient ! ». C’est un minimum. Si nous ne le crions pas avec force, nous laissons la rue à tous les exaltés, à tous pour qui la laïcité est insupportable ! J’affirme ici, que malgré l’horreur que provoquent les images vues à la télé, la manifestation de samedi est globalement restée digne. Je dis bien globalement. Bien sûr que des slogans inacceptables ont été criés ici ou là, que des banderoles faisaient des amalgames non tolérables, et j’en passe. 100 000 personnes révoltées et en colère, ça hurle, ça casse, ça dérape, bien sûr. Mais, je le répète, globalement, cette manifestation est un succès qui par sa réussite peut faire reculer les responsables politiques des frappes à Gaza.

Alors pourquoi la PS n’est pas venu ? A cause de slogans qui seraient tenus et qu’ils ne voudraient pas assumer ? C’est ce qu’affirme son porte-parole dans l’édition du Monde de vendredi. Ce n’est pas sérieux et c’est insultant. Oui insultant, car cela sous-entend que toute la gauche qui manifeste est complaisante avec l’antisémitisme, dont beaucoup d’organisations dirigées et animées par des socialistes, à commencer par l’UNEF par exemple. A l’inverse, c’est par notre présence que nous combattons le poison raciste et communautaire. Mes amis du PS devraient aussi ouvrir les yeux sur une sombre réalité, révélatrice de l’état du mouvement socialiste international : le ministre de la défense israëlien qui organise les bombardements se nomme Ehoud Barak. Il est un des principaux leaders du parti travailliste, membre de l’Internationale socialiste. C’est lui qu’il faut comdamner, d’abord, car il est un des premiers responsables de la situation. J’attends l’opinion de la nouvelle direction du PS à ce sujet.

Moi, samedi, avec lucidité et détermination, j’ai manifesté au bras d’Hind Khoury, une femme digne et courageuse représentante en France de l’autorité palestinienne. Elle m’a remercié de notre présence. Je considère que c’était ma place d’élu républicain et d’homme de gauche. Ne pas y être m’aurait semblé tourner le dos à l’humanisme le plus élémentaire.

"Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent" a écrit Victor Hugo. En manifestant, nous pesons sur les évènements, et changeons le cours des choses. C’est le seul moyen dont nous disposons. Nous l’utilisons.