Allègre, tout en finesse...

samedi 16 août 2008.
 

Décidément, le Parti socialiste n’a pas de chance avec ses stars déclinantes. Jack Lang s’est répandu dans tous les médias pour expliquer son vote en faveur de la « réforme » constitutionnelle de Sarkozy. Le lendemain du vote, dans Le Monde, quatre parlementaires PS, autour de Manuel Valls, s’en prennent longuement à « l’antisarkozysme pavlovien » de la direction du PS. Effort méritoire mais vain pour nier l’évidence : à part quelques critiques sur le « style » présidentiel, le PS a du mal à s’opposer à Sarkozy, tellement il est clair que ses solutions politiques et sociales diffèrent peu de celles mises en œuvre par la droite.

Et jeudi 24 juillet, voilà que Claude Allègre se livre, dans Le Point, à un bilan de la première année de présidence Sarkozy absolument hallucinant. Cela commence fort : « Certes, tout n’est pas parfait dans l’action entreprise depuis un an, mais elle a au moins le mérite de chercher à rattraper ce qui aurait dû être fait depuis 30 ans. » Parmi les mesures « courageuses » qui ont la faveur de Claude Allègre, « la réduction du nombre des fonctionnaires », « la réforme de la carte judiciaire », la réforme de l’armée, celle de l’audiovisuel public, etc. Il s’indigne que certains puissent encore « chipoter sur une année supplémentaire de cotisation retraite ».

Mais c’est à propos de l’école que l’on atteint des sommets : « C’est une plaisanterie de dire qu’en supprimant quelques dizaines de postes d’enseignants du secondaire on va affaiblir l’enseignement public. » Et, surtout, le cri du cœur : « Il est fini le temps où un Mitterrand ou un Chirac sacrifiaient leur ministre de l’Éducation nationale, Lionel Jospin, Luc Ferry ou François Fillon, pour satisfaire les syndicats d’enseignants. » Ou d’un Jospin sacrifiant son ministre de l’Éducation nationale, Claude Allègre ?

En souhaitant une « opposition qui reconnaisse que dans sa démarche hypervolontariste, Nicolas Sarkozy a fondamentalement raison », c’est surtout une nouvelle offre personnelle de service à Sarkozy que formule Claude Allègre. Alors, un nouveau reniement dans l’air ? Même pas. Simplement, un nouveau transfert dans le mercato de la politique professionnelle…

DUVAL François

* Paru dans Rouge n° 2263


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