Nouvel an (poème de Serge Pey)

lundi 1er décembre 2008.
 

Ce matin l’éternité a duré très peu de temps

dans la lumière

Elle s’est pendue à un arbre

au bout de la corde d’un oiseau

.

Mais son chant a été plus grand

que l’éternité toute entière

.

Le ciel est brûlant

Le soleil est bleu

.

Notre poésie ne fait que déplacer des adjectifs

dans les définitions

.

Ce n’est pas notre guerre

mais nous faisons partie de ce monde

Ce n’est pas notre monde

mais nous faisons partie de cette guerre

.

Plus nous sommes près du danger

plus nous sommes en paix

.

Le temps a des éternités que le temps ne connaît pas

.

Nos adjectifs ne font que déplacer la poésie :

Le ciel est bleu

Le soleil est brûlant

.

Le lieu commun peut prendre

sa place dans un poème

en s’arrêtant d’être commun

et en désignant soudain un lieu

que nous n’avons jamais cessé de voir

.

Le bleu est devenu brûlant

et notre guerre ne fait

pas partie de ce monde

.

Là-haut au début du poème

l’oiseau s’est libéré de la corde

et l’éternité tout entière s’est remise à chanter

Serge Pey, Premier Janvier 2006


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