Compte tenu de la simultanéité de la crise systémique du capitalisme mondial et de celle du parti socialiste français, il me semble utile de ressortir un texte que j’ai écrit et cosigné en juin 1993, alors que j’étais membre du parti socialiste en Seine-Saint-Denis, où j’ai occupé le poste de secrétaire fédéral aux entreprises de 1981 à 1985. Ce texte vieux de vingt ans me paraît avoir conservé une très grande actualité, tant par rapport à la situation économique que par rapport à ce qui se passe au sein du parti socialiste. Je n’en change pas un seul mot, hormis pour les faits qui y sont évoqués.
Contribution présentée aux états généraux de la section socialiste des Pavillons-sous-Bois les 10 et 16 juin 1993 et amendée en vue des états généraux du département de la Seine-Saint-Denis le 19 juin 1993.
REVENIR A GAUCHE VRAIMENT !
Les 21 et 28 mars dernier, le parti socialiste a enregistré une très grave défaite électorale, le ramenant à un étiage très bas. Deux réactions, au minimum, sont possibles devant une telle situation. Soit on considère qu’elle n’est pas si grave que cela, et que l’électorat, versatile, peut nous revenir à l’occasion de la prochaine élection présidentielle ou législative, soit on la considère grave et cela doit déterminer chez chacun de nous une volonté d’approfondissement des causes de l’échec et par voie de conséquence des changements à opérer. Mais lesquels ? Là est toute la question.
Pour notre part, nous nous reconnaissons plutôt dans le deuxième cas de figure. Pour autant, nous n’entendons pas verser dans le pessimisme. Nous pensons même que cette défaite peut être l’occasion d’une véritable renaissance. Les états généraux devraient avoir, nous semble-t-il, cet objectif. Pour ce qui est de la définition des causes de notre échec, il nous paraît indispensable d’analyser avec minutie non seulement ce que nous fîmes durant les années passées au pouvoir, mais également les conditions dans lesquelles nous y avons été portés par les électeurs. Quant aux changements nécessaires, ils devront concerner aussi bien le mode de fonctionnement de notre parti que nos analyses politiques. Secondaire, le problème des hommes ne devrait venir qu’ensuite.
Mais auparavant, nous voudrions dire comment nous interprétons le message venu du fond des urnes. A nos yeux, nombre de nos anciens électeurs nous ont sanctionnés parce que, estiment-ils, nous avons pratiqué une politique trop éloignée de nos engagements. Evidemment, l’aggravation du chômage, phénomène mondial, a pesé lourd dans leur détermination. Dans le même temps, ils n’ont pas admis, que, sous un gouvernement socialiste, les boursicoteurs et autres spéculateurs aient vu leur situation s’améliorer si spectaculairement, tandis qu’à l’inverse, la pauvreté et la précarité gagnaient du terrain. Bien sûr, ont beaucoup interféré également dans leur attitude, les nombreuses affaires politico-financières, dans lesquelles nombre de nos propres responsables sont impliqués. Bref, nous avons été rejetés pour notre adhésion au libéralisme économique et pour la perte du sens moral de bien de nos dirigeants. Les sondages faits à la sortie des bureaux de votes apportent crédit à notre interprétation de ces résultats.
Elus en 1981 pour rattraper le retard social
Mais revenons en arrière. Créé en 1971 lors du congrès d’Epinay, le PS, héritier de la SFIO, a d’emblée inscrit son action dans une stratégie d’union de la gauche avec le PCF, principalement. Rappelons, qu’à l’époque, le PCF nous devançait électoralement. Cette stratégie nous a permis de renverser le rapport des forces au sein de la gauche. Cela ne fut évidemment possible qu’au prix d’un net "gauchissement" de nos propositions pour "changer la vie". Dix ans après, nous récoltions les fruits de notre nouvelle politique. Elus, nous ne pouvions faire moins que ce qui a été réalisé de mai 1981 à avril 1983, approximativement. Si nous ne l’avions pas fait, notre électorat se serait immédiatement détourné de nous. Il nous paraît donc vain, aujourd’hui, de faire le procès de la politique de cette période. Elle était non seulement inscrite dans nos promesses électorales, mais surtout elle commençait à réparer les injustices sociales accumulées sous la droite depuis 1958. On peut toujours dire, avec le recul, que nous n’aurions pas dû faire de telles promesses. Certes, mais alors, nous n’aurions pu accéder au pouvoir.
Fallait-il ne pas augmenter le SMIC, ne pas accorder la retraite à 60 ans, ne pas réduire la durée du travail (39 heures et 5ème semaine de congés payés), etc ? Il le fallait bien sûr. Certains, y compris dans nos rangs, objectent que ces décisions ont provoqué une aggravation de notre déficit commercial et un affaiblissement du franc. Ils ont raison objectivement. Notre appareil de production n’a pu effectivement répondre à l’accroissement de la consommation induit par l’amélioration du pouvoir d’achat. Les Français ont donc acheté beaucoup plus de produits étrangers. Cependant, ces analystes oublient une chose : quand de telles dispositions sociales sont prises, il faut en même temps avoir le courage d’en prendre d’autres qui permettront de les financer. C’est vrai, nous avons instauré l’impôt sur la fortune, mais à un niveau tellement symbolique et avec tant d’exceptions qu’il a été peu opérant. Il fallait prendre d’autres mesures qui auraient eu pour vocation de commencer à s’attaquer aux injustices sociales, sans provoquer la Révolution.
Le virage de 1983
Comment avons-nous pu, par exemple, laisser se poursuivre, voire s’accélérer la spéculation immobilière, alors que les besoins en logements sociaux étaient et sont toujours énormes ? Une limitation du prix de la terre à fin de construction aurait dû être instituée. Les dividendes retirés de l’activité économique, mais non réinvestis dans l’industrie, et a fortiori, les bénéfices retirés de la spéculation financière, auraient dû faire l’objet d’une taxation bien supérieure à celle frappant les revenus tirés du travail. Nous avons adopté la démarche exactement inverse.
Mais nous dira-t-on : les nantis auraient alors, pour la plupart, exporté leurs capitaux en Suisse ou ailleurs. Pour bien moins que cela, il est vrai, nombre d’entre eux l’ont fait en 1981 et 1982. Soulignons, à ce propos, la faiblesse de notre réaction du moment devant ces actes de trahison délibérée. Dans un premier temps nous les avons mollement dénoncés, puis en 1984, nous avons invité les "délinquants" à rapatrier leurs capitaux en leur promettant l’impunité.
Nous avons fait preuve de la même faiblesse en ce qui concerne les formes de travail précaires. Les deux premières années, nous avons pris des dispositions pour réglementer et limiter le recours à des travailleurs intérimaires. Nous les avons très vite abandonnées, et au contraire nous avons laissé se multiplier, quand nous ne les avons pas créés nous-mêmes, les statuts de travailleurs précaires. Résultat : les employeurs ont systématiquement empoché les avantages (exonérations de charges sociales) que nous leur avons consentis pour qu’ils créent des emplois, sans que nous contrôlions l’usage qu’ils en faisaient. Ils n’en ont donc pas créés, globalement. Jusqu’à l’année dernière encore, où le gouvernement de Pierre Bérégovoy a favorisé le travail à temps partiel en l’exonérant de charges sociales. Bien des employeurs en ont profité pour licencier des travailleurs à temps et charges sociales pleins afin de les remplacer par des temps partiels. Dans leur principe, ces mesures pouvaient être utiles, mais assorties, en contrepartie, d’engagements des employeurs.
Autre exemple d’erreur, que pourtant nous tenons pour une de nos réussites : l’enseignement. Avant de rallumer, en 1984, l’imbécile guerre scolaire, il aurait été plus sage d’améliorer l’image de l’enseignement public par, notamment, une sérieuse revalorisation de ses métiers de façon à y attirer à nouveau les meilleurs étudiants. Une telle revalorisation aurait permis, en échange, d’avoir des exigences plus grandes vis-à-vis des enseignants. En fait, nous nous sommes contentés de faire de l’éducation nationale le premier budget de la nation. Mais ce n’était pas suffisant, encore fallait-il savoir ce qui en était fait.
Enfin, nous voudrions citer ce que nous tenons pour la plus grande "omission" de nos douze années de pouvoir : le resserrement de l’échelle des revenus. Une des 110 propositions de Mitterrand prévoyait qu’ils devaient être contenus dans un rapport de 1 à 10. Admettons que cet écart était un peu trop petit, mais un effort aurait dû être fait pour aller progressivement d’un écart de 1 à 1 000, situation approximative actuelle, à un écart de 1 à 100, puis de 1 à 50, et ainsi de suite. Quelle extraordinaire mesure symbolique c’eut été.
En revanche, il nous paraît juste que nous ayons rapidement pris conscience du caractère utopique de notre volonté de "rompre avec le capitalisme en cent jours", fin de citation, ou même bien plus. Pour autant, cela n’aurait pas dû nous entraîner à faire comme si le libéralisme économique s’imposait naturellement à nous. Etre réformiste ne signifie pas que l’on se contente de gérer le système capitaliste tel quel, mais cela exige, au contraire, que l’on doive porter le fer dans certaines de ses plaies, notamment en matière d’injustices sociales. Au lieu de quoi, à l’issue de notre mandat, nous avons laissé un pays où les écarts entre les plus riches et les plus pauvres sont plus grands qu’à notre arrivée au pouvoir.
Les contraintes du capitalisme mondial
Nous ne disons pas qu’il était facile de faire autrement. Les changements considérables intervenus dans le monde entre 1981 et 1993 et surtout depuis 1989 ont tout bouleversé. Fanatismes religieux dans un premier temps, chute du communisme ouvrant la porte aux fanatismes nationaux, ensuite, ont accéléré l’évolution du capitalisme vers un libéralisme débridé et dominant la planète. L’homme est devenu quantité négligeable. Seule compte la compétitivité à n’importe quelles conditions. Plus elles avilissent l’homme, meilleures elles sont. Notre faute, je ne dis pas notre erreur sciemment, c’est de n’avoir pas dénoncé le libéralisme mondial, à ne pas confondre avec l’économie de marché qui, elle, est naturelle. Tout cela, parce que nous avons fait de notre maintien au pouvoir une fin en soi, nous n’avons pas mis ces abominations, de plus en plus proches de nos portes, sur le dos du capitalisme mais sur le compte d’une anonyme crise mondiale. Bien de nos électeurs considèrent que nous avons perdu notre âme à nous être obstinés à rester au pouvoir pour faire le sale boulot auquel nous ont contraints les puissances capitalistes, à commencer par les contraintes économiques imposées par nos "chers amis" européens. Admettons, que dans l’état actuel du rapport des forces il ne soit pas possible de faire autre chose, eh bien ! il vaut mieux que ce soit les défenseurs naturels du capitalisme qui gèrent leur système et en subissent le discrédit. A nous, dans l’opposition, d’ouvrir les consciences.
Pour une opposition efficace à Balladur
A la lumière de ce qui précède, vous avez compris, qu’à nos yeux, il importe que les états généraux soient l’occasion pour notre parti, quelle que sera son appellation, même si nous préférons qu’il demeurât socialiste, d’effectuer un virage politique à 180°, c’est-à-dire qu’il se réancre à gauche. Il serait tout à fait paradoxal, en effet, que nous persistions à nous en tenir à des analyses et à des pratiques politiques qui viennent d’être mises en faillite. La question des hommes qui devraient appliquer cette réorientation est secondaire, encore qu’il serait non moins paradoxal que la plupart des dirigeants qui incarnent la ligne mise en échec soient chargés de mettre en œuvre la nouvelle. A moins qu’ils fassent véritablement amende honorable. Ainsi, il y a quelque chose de dérisoire, pour nous, à constater que notre parti puisse être dirigé, aujourd’hui, voire demain, par ceux dont les thèses ont été prises en compte, peu ou prou, par les gouvernements successifs de gauche depuis 1983 et qui sont grandement responsables de notre situation présente.
Comment ceux-là pourraient-ils jouer efficacement leur rôle d’opposants au gouvernement Balladur ? Bien des mesures prises par ce dernier sont de même nature que celles prises avant mars 1993. Les exemples foisonnent à ce propos : prenons les dispositions pour favoriser l’emploi. Elles consistent comme avant, à consentir des exonérations fiscales et sociales aux employeurs, sans qu’il leur soit demandé le moindre engagement. Le débat lié au partage du travail tourne autour des mêmes propositions, avant comme aujourd’hui, à savoir : la réduction du temps de travail devra entraîner une réduction des salaires à peu près équivalente. Parfois même, proposition a été et est faite aux salariés d’accepter d’abaisser leur salaire pour éviter des licenciements. Pas un détenteur du pouvoir politique ces dix dernières années n’a avancé l’idée qu’on pourrait aussi, comme pour les salaires, envisager la diminution des dividendes versés aux actionnaires et non réinvestis dans les entreprises.
Pour la retraite, il en est de même. Balladur se contente de reprendre, parmi plusieurs propositions contenues dans le livre blanc commandité par Michel Rocard, celle que nous avons nous-mêmes mise le plus en avant à l’époque : le passage aux 40 annuités de cotisations. Sous notre direction, comme sous celle de Balladur, l’impasse est faite sur l’énorme difficulté qu’il y aura à réaliser des carrières de 40 ans, alors qu’avec ou sans diplôme les jeunes entrent de plus en plus tard sur le marché du travail et que les plus de 45-50 ans sont les premières victimes des plans de restructuration dans les entreprises.
Réformer le capitalisme...
Oui mais, nombreux vont nous demander, à juste titre, que faire à la place ? Tout d’abord, il faut réaffirmer sans cesse, même lorsque nous sommes au pouvoir, notre condamnation du système capitaliste et de son cortège d’injustices sociales, source de dysfonctionnements de la société. La chute du communisme soviétique, dont nous nous félicitons, n’a pas rendu meilleur le capitalisme. Bien au contraire. Cela devrait impliquer l’application d’une autre politique bien sûr, mais aussi une autre manière de faire de la politique et d’exercer le pouvoir.
Il serait vain de vouloir faire comme si la mondialisation du système capitaliste n’avait pas d’effet sur la situation interne de notre pays. Aussi, tout pouvoir, fut-il exercé par des socialistes, en subit les contraintes. Reste qu’un socialiste ne peut se contenter d’être au pouvoir pour simplement gérer un système qu’il combattait lorsqu’il était dans l’opposition. Sa préoccupation principale, fondamentale, doit être la lutte pour la justice sociale. Ou alors, l’appellation de notre parti peut vite devenir une tromperie. Nous espérons que les camarades qui souhaitent changer son nom, n’ont pas pour objectif de s’affranchir de cette préoccupation. Cela devrait aller sans dire, mais trop d’égarements passés nous conduisent à penser que ça va mieux en disant que : l’économie doit être au service du social et non l’inverse. Il nous faut donc réfléchir à notre conception, fond et forme, du pouvoir et à nos possibilités d’actions sur le réel.
... Par des mesures de fond...
Sur le fond. Une fois revenus au pouvoir, si notre volonté de porter des coups au système dominant est réelle, cela ne se pourra qu’avec le soutien constant du peuple. Les privilégiés, en effet, ne nous laisseront pas, sans réagir, ramener leurs avantages à de plus justes proportions. Il nous faut donc proposer la mise en place, entre deux scrutins législatifs et/ou présidentiels, de procédures de consultation du corps électoral à chaque fois que les groupes sociaux concernés par une réforme de fond en empêcheront l’application par leurs manifestations ou leur inertie. Si le soutien majoritaire est obtenu, le gouvernement sera nettement plus fort pour imposer sa réforme. Si elle est rejetée, le gouvernement devra abandonner sa réforme ou même démissionner en bloc, si ce rejet l’empêche de continuer une politique conforme à ses engagements premiers. Ainsi, en 1983, par exemple, lorsque le gouvernement de l’époque a procédé au virage économique sous la pression hostile de forces nationales et étrangères, plutôt que de faire croire à l’opinion que notre politique n’avait pas changé, il eut mieux valu la consulter en lui exposant clairement nos difficultés. Au lieu de cela, de 1983 jusqu’en 1993, les gouvernements ont constamment appliqué une politique en recul, sans jamais mettre en cause les mécanismes du capitalisme. Ils ont préféré prendre quelques libertés avec nos principes idéologiques et moraux. Au total, nous y avons perdu beaucoup de notre âme.
D’autres propositions ont déjà été évoquées au fil de cette contribution. Pour mémoire nous les rappelons :
- une réforme de l’enseignement public par une revalorisation sensible des carrières d’enseignants, accompagnée en retour d’exigences plus grandes à leur égard ;
- une réforme de la politique foncière en vue de favoriser la construction de logements sociaux dans toutes les villes d’une certaine importance, de façon à éviter leur concentration dans quelques unes seulement ;
- une réforme de la fiscalité frappant plus les revenus tirés du capital, s’ils ne sont pas réinvestis dans l’industrie, que les revenus tirés du travail ;
- un resserrement de l’échelle des revenus et une refonte de l’échelle des valeurs professionnelles. Par exemple, devraient être les mieux rémunérés les métiers de l’enseignement, de la recherche scientifique et de la santé et les métiers pénibles ;
- une réglementation beaucoup plus stricte des conditions d’utilisation des travailleurs précaires ;
- l’établissement, au cas par cas, de règles protectionnistes à nos frontières, adaptées à chacun des pays avec lesquels nous commerçons. La norme devant être l’équivalence entre leurs règles et les nôtres ;
- l’adoption du principe de loyauté dans les échanges commerciaux internationaux. Cela nécessite pour notre pays de peser dans toutes les instances internationales, pour que ces principes ne se limitent pas à contrôler la part d’aides publiques entrant dans la formation du prix des marchandises. Doivent aussi être harmonisées, les règles sociales qui elles aussi concourent à la formation des prix.
... Et de forme
Venons-en à la forme du pouvoir maintenant. Nos hiérarques se sont trop facilement abandonnés à ses délices empoisonnées. Aucun effort n’a été fait pour rapprocher le pouvoir du peuple. Là où il aurait fallu de la simplicité, il n’y a eu que dorures et protocole empesé. Là où il aurait aussi fallu gens du peuple, il n’y a eu que flagorneurs de salons et technocrates. Là où il aurait fallu écoute de la France profonde, il n’y a eu souvent qu’attitudes arrogantes. Autre réforme de forme qu’il nous faudrait initier : la réglementation de la durée, du cumul et du nombre consécutif de mandats électoraux et des indemnités afférentes. Trop d’hommes politiques de tous bords profitent de leurs mandats pour agir en propriétaires de leur territorialité. Le phénomène s’aggrave au fil de la succession des mandats. L’appareil politique dont ils sont issus et l’encadrement du personnel administratif de leur fief sont petit à petit à leur entière dévotion. Pour amoindrir ce risque de mainmise, nous préconisons que tous les mandats donnant un pouvoir exécutif ou législatif : maires, présidents de conseils généraux et régionaux, députés, sénateurs, président de la République, soient d’une durée maximale de 5 ans et renouvelables une seule fois. Passé une mandature sans responsabilité élective, ils pourraient à nouveau se représenter devant les électeurs pour deux mandats successifs, et ainsi de suite.
Revoir le fonctionnement du parti
Les états généraux doivent aussi être l’occasion de réfléchir au mode de fonctionnement et d’organisation de notre parti. Trop de nos responsables ont profité, à des fins personnelles, de la faiblesse de nos structures et de nos statuts. A l’inverse de ce que proposent certains, il ne s’agit pas pour nous de raser la maison, mais d’en consolider les structures. Peut-être faudra-t-il aussi, changer certains de ceux qui s’en croient les propriétaires de droit divin pratiquement. Comme beaucoup d’autres, nous le supposons, nous avons quelques idées à formuler en la matière, mais l’exposer ici serait trop long et trop technique (reportez-vous à l’annexe ci-après). C’est la raison pour laquelle, nous proposons qu’il soit décidé, au cours de cette réunion, de former une commission de travail chargée de proposer des modifications aux règles de fonctionnement de notre parti. Une autre pourrait être constituée, qui aurait pour mission, s’appuyant sur nos travaux de ce jour, de faire des propositions d’ordre programmatique en vue de regagner la confiance de l’électorat. Les amis et camarades auraient le choix de faire partie de l’une ou l’autre de ces commissions ou même des deux s’ils le souhaitent.
Il est bien évident que toutes les propositions présentées au fil de cette contribution, ne sont qu’un assortiment et ne sont pas à prendre ou à laisser. Mais elles permettraient, nous semble-t-il, de réancrer la mouvance socialiste à gauche vraiment.
Richard Cherfils Robert Mascarell Patrice Oudaille
Date | Nom | Message |