Contre Sophia Chikirou : six ans d’acharnement insupportable pour salir les insoumis

dimanche 29 septembre 2024.
 

Depuis six ans, Sophia Chikirou est régulièrement attaquée dans la presse pour alimenter le feuilleton en Une des rubriques anti-LFI. En cause : une « affaire sur les comptes de campagne de 2017 », pourtant contrôlés et validés, qui défraye encore et toujours la chronique et provoque le harcèlement médiatique de la députée de Paris,

Au total, plus de cinq juges se sont passés l’affaire, sans rien rajouter aux incriminations initiales du juge Dominique Blanc. À l’inverse, la défense, elle, a accumulé les preuves pour tordre le cou aux accusations plus ou moins burlesques. Une affaire qui, à elle seule, illustre parfaitement la notion de Lawfare. Notre article.

Des comptes de campagnes validés

Depuis six ans, les titres presses à charge se suivent et se ressemblent contre la députée insoumise Sophia Chikirou. En cause : « les comptes de campagne de 2017 ».Pourtant, la Commission nationale des comptes de campagne affirme que ces comptes, ainsi que les factures de la société de Sophia Chikirou, Mediascop, ont été contrôlés et validés sans irrégularités. La Commission n’a dénoncé aucune surfacturation mais fournit au contraire une appréciation éloquente et favorable sur la validité des comptes rendus par les Insoumis : « MEDIASCOP est […] soumise à la règle générale, c’est-à-dire fournir des prestations correctement justifiées dans les factures et à des prix qui ne soient ni inférieurs aux prix du marché […] ni supérieurs aux prix du marché parce que dans ce cas il y aurait un préjudice à l’égard des fonds publics. […] les réponses reçues ont été assez détaillées. […] Nous avons donc eu des réponses largement suffisantes […]. Du point de vue du code électoral, les factures de MEDIASCOP n’ont pas appelé de la part de nos rapporteurs des remarques de la commission. » (François LOGEROT, Président de la CNCCFP – D158/13).

Ni surfacturation, ni enrichissement personnel, ni travail fictif : une première victoire pour la députée de Paris

Dans cette nouvelle séquence d’acharnement médiatique, une victoire majeure est à souligner pour la députée LFI de Paris : Les motifs de sa convocation devant les juges ont exclu les principaux griefs portés sans relâche contre elle depuis six ans. Sophia Chikirou n’est ainsi accusée ni de surfacturation, ni d’enrichissement personnel, ni de travail fictif. Trois motifs qui furent pourtant bien le cœur des attaques qui l’ont ciblées ces six dernières années, à intervalles réguliers, et alimentant les pires injures sexistes et racistes à son encontre.

Un « abus de bien social »… sur une cafetière, une télévision et un aspirateur !

Oui, vous avez bien lu. La formule « abus de bien social », qui inonde les titres de presse au sujet de Sophia Chikirou, concerne une machine à café, un aspirateur et un écran.

Bien sûr, ce terme est utilisé à des fins précises : salir les Insoumis, en diffusant l’idée que la députée de Paris s’en serait mise plein les poches. Car « l’abus de bien social » est une formule choc, qui défraye la chronique pour les criminels en col blanc. L’objectif est donc de laisser penser que c’est le cas pour la députée de Paris.

Pourtant, ce qui constitue réellement l’accusation pourrait prêter à rire : « Il est reproché à Sophia Chikirou d’avoir fait prendre en charge le coût d’achat de biens mobiliers retrouvés à son domicile (télévision, micro-ondes, machine à café) par la société MEDIASCOP. ».

Allons bon ! Tout ça pour ça ? Est-on vraiment sûr que le larcin supposé s’arrête ici ? Est-on sûr que Sophia Chikirou n’aurait pas organisé, minutieusement, le vol de fourchettes et autres cure-dents pendant toute cette campagne ? Bien sûr, le caractère dérisoire de cette accusation, autour des trois objets cités plus haut, saute aux yeux de toutes et tous. Mais il faut aussi préciser qu’elle ne tient pas la route : Sophia Chikirou a déjà expliqué avoir stocké à son domicile ces trois objets dans leur carton d’origine, parce que que la société Mediascop ne disposait pas de locaux au moment des perquisitions. L’explication est pourtant simplissime. Ils ont plus tard été utilisés dans les locaux de la société, dès l’emménagement de celle-ci dans ses nouveaux locaux.

Beaucoup de bruits pour rien donc. Mais bien sûr, l’accusation infamante d’« abus de bien social » est diffusée sur toutes les ondes sans qu’aucune de ces précisions ne soient faite, laissant ainsi la place à l’imagination, aux soupçons et aux insultes.

Et les autres accusations, alors ?

Outre le stockage honteux d’une cafetière dans son carton d’origine à son domicile, la députée de Paris est aussi accusée d’avoir été donneuse d’ordre au prix de son choix et « sans cadre contractuel ». Comprendre : pas de devis, facture, ou bilan. Rien que ça ! Les factures de Sophia Chikirou, alors prestataire, ont pourtant bien été validés et contrôlés. Alors ?

L’objectif de cette accusation rejoint celui de « l’abus de bien social sur une machine à café » expliqué plus haut : diffuser l’image d’une députée criminelle en col blanc, avare, et coupable sans aucun doute. Car évidemment, les devis et les factures ont bien été remis à l’instruction par la défense de Sophia Chikirou, démontant, de fait, l’accusation. Un nouveau flop, donc. Mais un nouveau moyen de salir, surtout.

Une autre accusation, burlesque elle aussi, pèse sur Sophia Chikirou. Il lui est reproché d’avoir eu une double casquette lors de la campagne de 2017 : à la fois prestataire et membre de l’équipe de campagne. Comprendre : avoir participé à des réunions avec les équipes de direction. C’est pourtant ce que font l’intégralité des autres équipes de campagne, sans que jamais ce mode de fonctionnement ne leur soit reproché. En 2017, ce fut notamment le cas pour Benoît Hamon, François Fillon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, sans qu’aucun d’entre eux ne soit jamais inquiété sur le sujet. Il faut d’ailleurs ajouter ici que Sophia Chikirou n’avait pas de rôle décisionnel dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017.

Alors, bien sûr, ce dossier contre Sophia Chikirou peut sembler dérisoire. Les principales accusations sont tombées à l’eau, les dernières sont grotesques et démontées par la défense. Mais il faut bien sûr considérer l’impact du harcèlement contre la députée insoumise et ses conséquences. Notons ici la tonalité des injures : un flot d’insultes sur les réseaux sociaux, souvent sexistes et racistes, et reprenant surtout les accusations diffamatoires diffusées par les médias. Peu importe donc la vérité. Seul le bruit et le poison de la rumeur comptent. Soulignons aussi que ces insultes se font « en toute impunité », comme l’a rappelé Sophia Chikirou dans sa dernière note de blog (que les médias se gardent bien de relayer).

L’acharnement contre Sophia Chikirou : un exemple de Lawfare

Au total, il faut savoir que plus de cinq juges se sont passés le relais sur cette « affaire » en six ans. Rendez-vous compte ! Aucun d’eux n’a jamais rien rajouté aux incriminations initiales du premier juge ayant travaillé sur l’affaire, du nom de Dominique Blanc.

Un juge qui, face à l’absence de surfacturation, et donc à l’absence d’éléments corroborant les récits journalistiques contre la députée insoumise, a décidé de commander un rapport d’expertise. Un rapport sur lequel se base l’intégralité de l’accusation, et qui a permis à Dominique Blanc d’enclencher la machine à convocations et mises en examens, pour qu’ensuite la presse puisse se faire le relai d’accusations qui salissent et permettent de jeter l’opprobre sur tout un mouvement politique. Ce rapport a été démonté, point par point, par une contre-expertise publiée plus tard, mais dont la justice n’a pas semblé tenir compte pour faire son travail. Vous comprenez maintenant la faiblesse de l’accusation. Là est la source de toute cette affaire et des articles en série sur Sophia Chikirou ayant défrayé la chronique.

Ne soyons pas naifs. L’objectif est connu. Comme vous l’expliquait récemment l’Insoumission dans un article consacré à la Lawfare, en Espagne et en France des liaisons dangereuses se forment entre institution judiciaire, policière et classe médiatique pour poursuivre un même objectif politique, salir une députée d’opposition et affaiblir ainsi mouvement politique et son leader aux portes du pouvoir. Le temps du lawfare se cale sur le temps politique. A chaque instant de danger pour l’ordre économique établi, la machine médiatique s’emballe. L’historique est connue et a été observée dans de nombreux pays du monde. Des PV d’auditions intégralement livrés à la presse, des photos des scellés ou des documents confidentiels directement livrés …aux journalistes ! Le lawfare est une stratégie rodée et efficace, dont l’efficacité n’est plus à prouver.

Dans une note de blog, Sophia Chikirou rappelle un exemple éloquent : « En aout 2022, sous la présidence du juge Dominique Blanc, le journaliste Fabrice Arfi publiait des extraits du rapport d’expertise judiciaire alors même que je n’y avais pas accès. Seul le cabinet d’expertise ou le cabinet du juge pouvait avoir transmis ce document. Les violations du secret de l’instruction dans ce dossier ont servi de prétextes à des articles de presse accusatoires, diffamatoires et toujours opportunément livrés suivant l’actualité politique. ».

Une question se pose : le juge Blanc a-t-il réagit face à ces fuites en série ? Non, il n’a pas bougé d’un pouce, ni pour les contester, ni pour les stopper, facilitant ainsi la continuité des fuites par des anonymes du système judiciaire. Autre élément de Lawfare : les conditions dans lesquelles se sont déroulées l’audition de Sophia Chikirou hier matin. Comme l’a révélé la députée LFI ayant publié sa défense au public sur Twitter, l’audition s’est déroulée en présence du « surveillant général », envoyé spécial du parquet : le vice-procureur, s’ajoutant donc aux juges juges d’instruction. Encore une drôle conception de la séparation des pouvoirs ! Rappelons que le Parquet est aux ordres du garde des Sceaux, ministre de la Justice… c’est-à-dire du pouvoir politique.

Qui est Dominique Blanc ?

On peut alors se demander : d’où vient cette considération anti-LFI de Dominique Blanc ? L’homme n’est pas un illustre inconnu. Il ne s’agit pas d’un juge d’instruction comme les autres. Son parcours est un exemple frappant pour illustrer la mécanique de la Lawfare. En 2011, il est co-rapporteur pour Terra Nova d’un rapport du groupe de travail « Justice et pouvoirs ». L’année qui suit, il s’engage auprès de François Hollande en signant une tribune de soutien à Médiapart. Mieux encore : en 2013, il est nommé Directeur général adjoint des services du Conseil Régional d’Aquitaine dont la Présidence est assurée par le Parti socialiste. Comble de l’Histoire : sa gestion des services a été mise en cause dans une accusation d’abus de bien social au profit d’une campagne politique. Et dans ce cas, ce ne fut pas une cafetière neuve dans un carton au cœur du dossier.

Vous avez dit impartial ? Le juge Blanc n’en a pas l’acabit. Quel a été son dernier acte comme juge avant un reconversion professionnelle bien méritée ? Ni plus ni moins que la convocation de Sophia Chikirou au titre de Mediascop, avant son départ précipité à Rennes. Une reconversion professionnelle, après une sale besogne.

Le refus systématique des éléments à décharge apportés par Sophia Chikirou Depuis six ans, des éléments à décharge existent et ont été apporté par Sophia Chikirou pour rétablir la vérité. Pourtant, aucune de ces preuves matérielles à décharge n’a été consigné au dossier ou prise en compte en six ans. Parmi ces éléments, les devis et les factures intermédiaires évoquées plus haut dans l’article, ou encore un contrat de prestation… Autant d’éléments à décharge que « les juges ont semblé découvrir » hier matin, a écrit Sophia Chikirou sur Twitter. Ce qui témoigne, une fois encore, d’une procédure totalement à charge montée contre l’élue insoumise.

Au final ? Six années d’acharnement anti-LFI

L’exemple du lawfare que subit Sophia Chikirou depuis six ans, et encore aujourd’hui, doit être connu de tous. Six ans d’injures pour que, finalement, les motifs de surfacturation, d’enrichissement personnel et de travail fictif ne soient pas retenus. Preuve de leur inexistence. Six ans de matraquage médiatique fondé sur du vide.

En six ans, aucun élément nouveau, mais un recyclage vu et revu d’éléments peu sérieux, comme celui de cette cafetière dans son carton déjà évoquée. Mais le mal a été fait, notamment via les insultes mêlant sexisme et racisme ayant inondé les réseaux sociaux. Démonstration est faite que toute cette « affaire » est dirigée dans un but précis, celui d’une intense charge médiatico-politique visant à affaiblir la France insoumise et son leader, Jean-Luc Mélenchon. Un objectif que démontrait en 2019 la députée insoumise dans un documentaire dénonçant la machination politique, médiatique et judiciaire derrière les perquisitions de la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

Quelle suite pour Sophia Chikirou ? La députée insoumise l’a dit clairement : « Je ne compte pas raser les murs. La mise en examen va me permettre de demander des confrontations (avec des journalistes qui ont raconté n’importe quoi, par ex), des actes complémentaires (comme l’analyse des prestations de communication de Emmanuel Macron ». Et derrière elle, les insoumis. Derrière elle, un mouvement qui résiste depuis 6 ans à l’orage des charges dirigées contre lui et se rapproche, année après année des portes du pouvoir. Ce qui explique peut-être cet acharnement ? Une chose est sûre : les Insoumis ont pour objectif la transformation sociale de la société, c’est-à dire le changement de fond en comble sur la base de leur programme de rupture de cette société dont les dernières défenses sont l’injure, l’invention, la diffamation. Aujourd’hui, nous subissons le Lawfare. Bientôt, nous y mettrons fin.


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