Ce mercredi 11 septembre, le groupe parlementaire LFI a organisé une audition sur la question des prisonniers palestiniens en Israël. Ainsi, M. Abdalkader Ibrahim Faris Hamed, ministre palestinien chargé des prisonniers, accompagné de personnes haut-placées de son administration et l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, prisonnier politique pendant dix ans dans les geôles israéliennes, ont été reçus à l’Assemblée nationale.
Une audition de 2 heures. L’objectif : faire état de la situation des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, en mettant l’accent sur les violations des droits humains qui s’y déroulent ; souligner les actions à mettre en œuvre pour faire respecter et le droit international et les droits de l’Homme.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, 3 700 Palestiniens sont en détention administrative, c’est-à-dire sans procès et motif d’incarcération. Parmi eux, 290 enfants mineurs, dont des enfants de 14 ans, et 95 femmes. Il y a 10 600 prisonniers en Cisjordanie. En revanche, il n’y a aucune visibilité sur la situation à Gaza. Dès le 7 octobre 2023, la Croix rouge a été interdite de visite dans les prisons, en complète violation des conventions de Genève. Notre article.
Le sort subi par les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes Combien de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ? De quelles données disposons-nous ? Quels sont les traitements qui leur sont infligés ? C’est à toutes ces questions que l’audition organisée par LFI à l’Assemblée nationale a pu permettre de répondre. Actuellement, il 3 700 Palestiniens en détention administrative, c’est-à-dire sans procès et motif d’incarcération. Parmi eux, 290 enfants mineurs, dont des enfants de 14 ans, et 95 femmes. Il y a 10 600 prisonniers en Cisjordanie. En revanche, il n’y a aucune visibilité sur la situation à Gaza.
Dès le 7 octobre 2023, la Croix rouge a été interdite de visite dans les prisons. C’est la première fois depuis 160 ans que les conventions de Genève sont ainsi violées. Même les associations israéliennes sont interdites de visites. Aujourd’hui, si Israël était obligé d’appliquer le droit, 8 000 prisonniers seraient libérés immédiatement.
De nombreux crimes et de violations des droits humains sont commis dans ces prisons. Ils sont connus de la société israélienne. Certains prisonniers palestiniens en ressortent méconnaissables, certains ayant perdu jusqu’à 30 kilos. La grande majorité ressort de prison affamés.
Depuis 1967 jusqu’à aujourd’hui, plus d’un million de Palestiniens ont été emprisonnés. Pas une seule famille n’a été épargnée. La torture est systématisée, l’arrestation des enfants également. La punition collective est institutionnalisée avec la destruction des maisons des Palestiniens arrêtés. Les grèves de la faim des prisonniers ont permis d’arracher plusieurs droits dans les prisons. Depuis les attaques du Hamas le 7 octobre dernier, une vengeance s’abat sur les prisonniers politiques qui sont souvent pieds et mains liés, ne disposant que d’une seule tenue et d’une couverture depuis 11 mois. La torture institutionnalisée conduit au meurtre.
Pour aller plus loin : Génocide à Gaza – Le Procureur de la CPI réitère sa demande de mandat d’arrêt contre Netanyahu
Sans sanctions directes, Israël ne cessera pas ses exactions. Voilà ce qui ressort des échanges avec la délégation palestinienne. « Nous n’en demandons pas d’armes, juste des sanctions pour que cessent ces crimes. […] Nous sommes face à un système avec des milices armées en Cisjordanie, qui tuent et brulent. », demandent ses membres. Des sanctions pour lesquelles plaident les insoumis et Jean-Luc Mélenchon depuis bien longtemps : embargo sur les armes qui y sont envoyées et surtout suspension de l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne. Le camp présidentiel n’a jamais daigné entendre l’urgence de telles mesures, se cachant derrière soit un « soutien inconditionnel », soit sur une légitimation d’un « droit à Israël de se défendre ».
Sans aucun doute, reconnaissance de l’État de Palestine constituerait un espoir et aussi une pression politique sur l’État d’Israël pour la reconnaissance des droits des palestiniens. Plusieurs pays européens ont franchi ce pas, comme l’Espagne, la Slovénie ou l’Irlande. Les membres de la délégation insistent sur la responsabilité de la France. Selon eux, elle devrait prendre toute sa part dans la dénonciation des crimes génocidaires de Netanyahu et également dans la dénonciation des violations de droits humains dans les prisons israéliennes.
Ces prisonniers savent-ils ce qu’il se passe au-dehors ? Le génocide en cours, que continuent de mener Netanyahu et ses alliés ? La complicité d’une large part de l’Occident, qui continue à vendre des armes qui iront directement entre les mains de Tsahal, l’armée israélienne ? Jusqu’où ira Netanyahu ? Gaza est complètement assiégée. Depuis longtemps, il est clair que l’objectif affiché de détruire Hamas n’est qu’une façade. Alors quel est l’objectif de cette guerre, sinon, l’annihilation complète de Gaza et de tous ses habitants, comme cela semble se profiler ? L’Histoire jugera tous ceux qui, en responsabilité, sont restés complices de Netanyahu et de ses exactions.
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