par Guillaume Hannezo, professeur associé à l’Ecole normale supérieure
Bien sûr ce gouvernement ne rétablira pas l’ISF, c’est à la gauche d’œuvrer de manière réaliste en faveur de plus de justice fiscale. Taxer la plus-value accumulée par les parents lors de la transmission du patrimoine aux enfants, à l’instar de l’Allemagne ou du Canada, est un enjeu à 4 milliards d’euros de rendements annuel, propose notamment Guillaume Hannezo, professeur associé à l’ENS.
« Nemo auditur propriam turpitudinem allegans (1). » Emmanuel Macron ferait bien de relire un peu de droit latin avant de venir argumenter pour un budget de rigueur. Nous avons 80 milliards d’euros de déficit en trop, au-delà des 3 % ; plus des trois quarts viennent des baisses d’impôts décidées depuis 2017, de 62 milliards d’euros au total, tous les ans ; entre les 62 milliards d’euros et les 80 milliards d’euros, le lien est direct, comptable, causal, et s’il y avait de grandes théories qui affirmaient que les allègements allaient se financer en faisant ruisseler leur propre croissance, le moins qu’on puisse dire est que cela n’a pas marché.
Le déficit a été creusé par la démagogie, celle de politiciens qui se vantent de créer du pouvoir d’achat avec leurs petits bras musclés, en supprimant taxe d’habitation, redevance télé, tranches de l’impôt sur le revenu, sans réduire les dépenses. S’est ajoutée la capture par des intérêts, jusqu’à supprimer des impôts sur les entreprises dont personne ne parlait jamais. Sur ces 62 milliards d’euros, seulement 3 milliards d’euros, au titre de la suppression de l’ISF, concernaient spécifiquement le « 1 %» des plus riches, – et pas tellement d’ailleurs le « 1 % des 1 %», les ultra-riches, qui ne payaient, de toute façon, pas l’ISF, ni les impôts sur les revenus du capital.
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