« 90 % des entreprises demandent une hausse des prix » : même le patron de Système U alerte sur l’inflation persistante

mardi 23 janvier 2024.
 

Hausse des prix. « La crise inflationniste est derrière nous », déclarait Bruno Le Maire le 7 novembre 2023. Une formulation répétée avant, après et encore aujourd’hui en dépit des faits. Même le patron de Système U, Dominique Schelcher, l’a reconnu hier : la période d’inflation que nous traversons est loin d’être une page tournée. Dans les négociations en cours entre supermarchés et industriels, près de 90% des entreprises ont demandé des hausses de prix. « C’est considérable », note Dominique Schelcher.

Alors que l’inflation court toujours, toujours pas de blocage des prix ou d’augmentation du SMIC en vue du côté du Gouvernement. Pendant ce temps, un Français sur trois ne mange pas à sa faim, selon le Secours populaire. Les prix alimentaires ont bondi de 21% en deux ans alors que des fortunes colossales s’accumulent : 97 milliards de dividendes ont été distribués au CAC 40 en 2023, un record inédit. Pour rappel, 51% de l’inflation alimentaire est causée par les super-profits, comme l’a démontré l’Institut La Boétie.

Dans ce contexte, Bruno Le Maire a enterré le chèque alimentaire, pourtant promis par Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle. Dans le camp présidentiel, l’heure est à un remaniement, superficiel, qui ne changera rien à la vie des Français et à l’installation d’un nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, qui n’a eu qu’à traverser la Seine pour trouver un travail. Notre brève.

« 90 % des entreprises demandent une hausse des prix » : le patron du Système U sonne l’alerte

« Je vais vous révéler un chiffre que je n’avais pas donné jusqu’à présent : 90% des entreprises avec lesquelles nous discutons actuellement sont encore venues avec une demande de hausse de prix pour l’année 2024. C’est considérable », a déclaré le patron de Système U invité de France Bleu. Il y aura donc « des produits en baisse, mais il y aura aussi encore un certain nombre de hausses parce qu’il y a des marchés par ailleurs qui sont à la hausse, mais notre travail, c’est de chercher du pouvoir d’achat pour les Français ».

Par quoi sont motivées ces énièmes demandes d’augmentations par les industriels de l’agroalimentaire ? « Il y a toute une série d’éléments qui justifient une baisse et aujourd’hui, on voit que certains (…) n’ont qu’une seule et unique ambition : augmenter encore leurs marges au détriment des consommateurs », dénonce même Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution. Alors qu’un tiers des Français ne mange pas à leur faim, les industriels de l’agroalimentaire s’en fichent. Ils espèrent continuer à se gaver sur le dos des Français. Ces derniers sont nombreux à devoir arbitrer entre la température de leur chauffage et ce qu’ils pourront acheter pour se nourrir ces prochains mois.

Les prix alimentaires ont déjà augmenté de plus de 21% ans en 2 ans. Même si Jacques Creyssel explique que l’inflation alimentaire devrait se situer entre 0 et 3%, cela ne signifie pas que les prix baissent. Simplement que leur hausse est ralentie. Et pendant ce temps, un Français sur trois ne mange pas à sa faim, de même que 20% des étudiants de ce pays. À quand un blocage des prix sur les biens de première nécessité, une hausse du SMIC et une taxe sur les super-profits comme le préconisent les insoumis depuis de très longs mois ?


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