Inflation – Les prix explosent à cause des profits des industriels, LFI veut les encadrer

lundi 11 décembre 2023.
 

Inflation. Aujourd’hui, jour de la « niche parlementaire » du groupe parlementaire insoumis à l’Assemblée nationale, les députés pourront se prononcer sur l’encadrement des profits exorbitants des industriels de notre pays. Une proposition de loi portée par le député et coordinateur de LFI, Manuel Bompard. Pour rappel, c’est l’unique journée, dans l’année, où les députés La France insoumise sont maîtres de l’ordre du jour à l’Assemblée nationale et peuvent donc défendre leurs propositions de lois.

Pourquoi stopper la hausse des profits ? Parce qu’ils sont en grande partie responsables de l’inflation qui prend la population à la gorge alors que les salaires stagnent ou baissent. Quatre associations de consommateurs ont de nouveau sonné la tirette d’alarme ce jour, enjoignant Emmanuel Macron à « faire toute la lumière sur la construction des prix alimentaires et mettre fin au plus vite aux marges excessives ». Ce, face à « l’urgence de l’inflation incontrôlée et de la précarité alimentaire grandissante ».

Les produits alimentaires ont augmenté de 20% en 2 ans et en même temps le taux de marge des industries agroalimentaires a augmenté de 71%, pour ne citer que ce chiffre. Ils ont déjà donné le ton : les prix alimentaires ne baisseront pas en 2024. Pendant ce temps, Bruno Le Maire, dit « Bruno demande », ne fait rien de concret. D’aucuns se demandent à quoi sert-il vraiment ?

L’industrie agroalimentaire s’est gavée sur le dos des consommateurs en 2023, elle ne compte pas baisser ses prix en 2024

L’’inflation actuelle est largement alimentée par les profits des entreprises. Selon le Fonds monétaire international, une officine gauchiste bien connue, « les profits représentent 45% de la hausse des prix depuis début 2022 » au sein de la zone euro. Pendant que les prix des produits alimentaires ont augmenté de plus de 20% en 2 ans, le taux de marge des industries agroalimentaires a augmenté de 71% en un an et demi, contribuant pour 49% à la hausse des prix globale. Bruno Le Maire, surnommé « Bruno demande » martèle que le gouvernement est actif. Mais qu’a-t-il fait à part quelques interviews où il fait mine de taper du poing sur la table, préférant compter sur la « bonne foi » des industriels plutôt que de légiférer ?

Concernant la hausse générale des prix en France, le constat réalisé par le baromètre NielsenQ est accablant : « Aujourd’hui, la France est le pays où les prix ont le plus augmenté depuis janvier 2022 ». Des chiffres à mettre en parallèle avec les longues queues aux distributions alimentaires, comme à l’université de Rennes 2, pas plus tard que la semaine dernière. Ou encore lorsque le Secours populaire alerte sur « une situation extrêmement préoccupante de par l’intensité de la pauvreté et de l’ampleur de la population touchée ».

« Face à l’urgence de l’inflation incontrôlée et de la précarité alimentaire grandissante », les associations Familles rurales, Foodwatch, UFC-Que Choisir et CLCV ont exigé d’Emmanuel Macron qu’il fasse « toute la lumière sur la construction des prix alimentaires et mettre fin au plus vite aux marges excessives ».

Pour 2024, l’industrie agroalimentaire donne le ton avant le début des négociations entre industriels et distributeurs de l’agroalimentaire. « Nous demandons une hausse de tarif de 3 à 4 % pour 2024 », témoigne Jean-Philippe André, président non exécutif de l’entreprise Haribo en France (Le Monde). Les prix ne « vont pas baisser » dans les rayons l’an prochain, indique le président de l’ANIA (Association Nationale des Industriels de l’agroalimentaire). En somme, elles vont continuer à se gaver sur le dos des consommateurs.

Pour lutter contre l’inflation, LFI veut encadrer les profits des industriels

Pour lutter contre l’inflation, les insoumis veulent s’attaquer à l’une de ses sources principales : la hausse des profits des industriels, qu’ils soient de l’agroalimentaire ou pétroliers. Ainsi, le groupe parlementaire La France insoumise va mettre à profit sa « niche parlementaire » ce jeudi 30 novembre 2023. Parmi la dizaine de propositions de loi sur la table, l’une d’entre elles vise spécifiquement à encadrer les marges des industriels.

La semaine dernière, lors des débats en commission pour préparer la « niche parlementaire » insoumise, les macronistes et Les Républicains se sont opposés à une telle mesure. Des mesures pourtant très populaires, comme toutes les autres propositions de loi insoumises. Quelques chiffres. 90% des Français sont favorables à l’encadrement des marges de la grande distribution. 88% des Français sont favorables à l’encadrement des marges du raffinage pétrolier. 87 % sont favorables à l’encadrement des marges des industries agroalimentaires.

En réalité, même la droite a proposé l’encadrement des marges de la grande distribution, il y a tout juste une dizaine d’années : en 2011, Christian Estrosi, actuel maire de Nice, Eric Ciotti, chef des Républicains (LR) ou encore l’actuel ministre des Outre-mer Philippe Vigier cosignaient une proposition de loi visant à plafonner à 20% la marge des entreprises de la grande distribution. Aujourd’hui, ses tenants préfèrent courir après le Rassemblement National. Puisque la proposition de loi insoumise a été rejeté en commission la semaine dernière, elle sera étudiée dans sa version initiale lors des débats en hémicycle de la « niche parlementaire » insoumise aujourd’hui, 30 novembre 2023.


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