DÉFICIT DU COMMERCE EXTÉRIEUR : LA FRANCE S’ENFONCE !

samedi 26 février 2022.
 

Atteignant un niveau historique de 84,7 milliards d’euros en 2021, le record absolu depuis 50 ans, le déficit commercial reflète la fragilité industrielle française.

En 2021, notre déficit commercial, c’est-à-dire la somme des exportations moins les importations de biens, s’est de nouveau enfoncé dans le rouge : 20 milliards de plus qu’en 2020,

QUELLES EN SONT LES RAISONS ?

La pandémie a certes pénalisé deux des principaux fleurons tricolores à l’exportation. L’aéronautique, tout d’abord, voit ses exportations chuter de 42 % par rapport à 2019.

Le secteur automobile, ensuite, reste pénalisé par les pénuries de composants électroniques, ce qui a fait fondre ses exportations (véhicules et équipements) de 12 % sous leur niveau de 2019. Mais les effets sur le solde importations / exportations de ces deux secteurs restent limités en valeur absolue : il faut chercher les raisons ailleurs

Concernant les importations, par exemple, la pandémie a modifié la structure de consommation des ménages. Les dépenses dans les services se sont réduites à cause des mesures de restriction imposées dans l’hôtellerie, la restauration ou la culture.

Elles ont été partiellement reportées sur des équipements du foyer ou des produits technologiques, que nous importons pour la plupart. Par ailleurs le soutien aux entreprises décidé par le gouvernement Macron leur a permis de maintenir un certain niveau d’investissement ce qui a poussé à la hausse les importations de machines et équipements.

Plus globalement, malgré le dynamisme quelques secteurs (chimie, luxe, …) les importations ont progressé de près de 19% entre 2020 et 2021, quand les exportations n’ont progressé que de 17 %, Ajoutons que l’augmentation des prix de l’énergie alourdit notre facture énergétique de 18 milliards d’euros en l’espace d’un an, passant de 25 à 43 milliards d’euros.

RÉINDUSTRIALISER, CERTES… MAIS COMMENT ?

Indéniablement, on voit bien que notre spécialisation industrielle a été un poids pendant la crise sanitaire, mais elle n’explique pas à elle seule l’ampleur de l’augmentation de notre déficit.

Car la France perd des parts de marché à l’exportation pour l’ensemble des produits, par rapport au reste de la zone euro.

L’augmentation de notre déficit extérieur reflète donc surtout la désindustrialisation de notre pays, et il n’est évidemment pas seulement conjoncturel, mais bien structurel.

Il est clair que la seule solution pour équilibrer la balance commerciale extérieure de la France est de réindustrialiser massivement, et rapidement, notre pays

Mais ce ne sont pas les mesures visant à diminuer les coûts pour les entreprises qui sont utilisées par les gouvernements successifs Hollande – Macron qui le permettront : elles ont prouvé leur inefficacité. L’essentiel est ailleurs : dans le développement de la formation, de la recherche, l’innovation, ou la structuration de nouvelles filières, correspondant notamment aux nouveaux besoins de la société

Ainsi, il faut s’attaquer aux pratiques des multinationales « françaises » tricolores, qui n’ont pas hésité à déplacer des pans entiers de leur production à l’étranger depuis le début des années 2000.

Revenir sur ces délocalisations sera compliqué, puisqu’elles ont détruit du savoir-faire industriel, c’est-à-dire un écosystème composé de sous-traitants et de compétences partagées dans les territoires.

Il vaudrait mieux aider à restructurer ces tissus industriels que persister à baisser les « impôts de production » comme l’a fait Macron et comme le proposent les candidats de droite, d’extrême droite et même de centre gauche.

LES SERVICES À LA RESCOUSSE ?

Certains continuent à penser que le creusement de notre déficit pourrait être atténué par les services, car ce secteur se porte plutôt bien (tourisme, transport, …)

Mais d’un point de vue économique, au niveau de l’emploi, c’est une illusion.

On ne peut substituer mécaniquement les emplois industriels avec ceux de services qui sont très différents, à la fois en termes de qualification et de répartition géographique, par exemple

Le fait que notre secteur des services se porte bien n’est donc pas une raison valable pour se désintéresser du sort de l’industrie, bien au contraire.

CE QUI N’NÉCESSITE DE S’ENGAGER DANS UNE VÉRITABLE PLANIFICATION DE RECONQUÊTE INDUSTRIELLE COMME LE PROPOSE LE PROGRAMME L’AVENIR EN COMMUN


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