Il faut espérer que la dernière année de la présidence Macron vienne de commencer. 40 ans après le 10 mai 1981, pareille victoire sociale et populaire se fait attendre. Mais que c’est long un quinquennat ! Le précédent Hollande, avec la loi El Khomri, nous a appris qu’il fallait rester sur ses gardes jusqu’au bout. Ayons-le en tête, d’autant que le pouvoir macroniste est bien décidé à pousser ses pions jusqu’au bout dans le mélange libéral-autoritaire qui le caractérise.
Imaginons un instant un futur bien différent : la réforme de l’assurance-chômage serait abrogée ; les propositions de la convention citoyenne sur le climat auraient été reprises dans la loi ; le démantèlement d’EDF serait abandonné au profit de la reconstitution d’un pôle public de l’énergie ; non seulement les manifestations pour la paix au Proche-Orient ne seraient pas interdites mais la France condamnerait clairement les violations du droit international par le gouvernement d’Israël ; comme au Chili on voterait pour désigner une assemblée constituante etc.
L’oligarchie a aussi écrit l’avenir qu’elle souhaite. Le cadre du prochain mandat est déjà posé pour qui voudra se soumettre aux diktats européens. Il figure dans le « plan national de relance et de résilience », transmis le 28 avril par le gouvernement Castex à la Commission européenne. Y figure notamment l’objectif de « mener une réforme ambitieuse du système de retraites ». Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’est aussi dit favorable au durcissement des règles budgétaires disant vouloir « mettre en place un cadre pluriannuel, avec une règle de dépense ».
Face à cela, Marine Le Pen annonce par avance sa capitulation : finie la sortie de l’Union européenne ou de l’euro, la nouvelle ligne de la zigzagueuse Le Pen pour 2022 est « une dette doit être remboursée » comme elle l’a dit dans L’Opinion le 21 février. Avec Le Pen, le peuple payera comme avec Macron !
D’ici le printemps 2022, de nombreux soubresauts auront lieu. Déjà LREM travaille au sabotage de LR et pas seulement en région PACA. Ailleurs des conglomérats essaient de se reconstituer avec comme principal projet le partage de circonscriptions législatives entre PS, EELV et PCF.
La brise politicienne ne doit pas masquer le fond de l’air. Poussée du Parti populaire en Espagne, succès des conservateurs britanniques dans les terres traditionnelles du parti travailliste recentré, tribunes factieuses dans l’armée et la police en France, la période est lourde de dangers. Les points d’appui sont frêles mais ils existent dans la défaite des mêmes conservateurs anglais en Ecosse, le retour de Lula au Brésil, l’aspiration écologique grandissante, la combativité sociale sur le front de l’emploi, la cassure entre Macron et une partie de ses électeurs de 2017. En France, un autre futur peut naître avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Il reste un an pour le faire advenir !
Matthias Tavel
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