Immigration : des médias dominants entretiennent l’obscurantisme et les fantasmes.

vendredi 4 juin 2021.
 

Paresse intellectuelle ? Incompétence ? Malhonnêteté intellectuelle ? Servitude zélée à la classe dominante ? Sympathie pour l’extrême droite ?

Toujours est-il que de nombreux médias mêmes s’il existe quelques exceptions, ne font pas leur travail d’information factuellement et statistiquement étayée sur la question de l’immigration. Les sondages mentionnés dans cet article en témoignent.

Résultats : les contrevérités du RN règnent en maître..

1 – Des sondages alarmants

L’immigration, surtout en temps de crise, constitue une thématique récurrente utilisée par la droite et l’extrême droite.

Un sondage datant de janvier 2020 de l’Ifop montre son actualité. Voilà ce qu’écrivait l’Ifop :

« Les résultats montrent un scepticisme grandissant des Français vis-à-vis de l’immigration et leur volonté de modifier les règles qui l’encadrent, que ce soit la politique d’immigration en elle-même (78% souhaitent appliquer une politique d’immigration choisie) mais aussi le droit de la nationalité ou le regroupement familial. Si sur ces deux derniers thèmes, ils se montrent partagés une majorité d’entre eux souhaitent la fin du droit du sol (58%) et la fin du regroupement familial (55%) »

Source : Ifop https://www.ifop.com/publication/le...

** un autre sondage réalisé ce même thème en 2019 brosses un tableau noir l’image de l’immigration perçue par les Français

Source : Ifop https://www.ifop.com/publication/le...

IMMIGRATION : LE REGARD DES FRANÇAIS

L’enquête exclusive réalisée par l’Ifop pour le JDD, l’AJC et la Fondation Jean-Jaurès révèle une opinion publique très dure et crispée, même si elle est traversée par des contradictions. En premier lieu, les différentes composantes de l’”objet immigration” perçues par les Français actent ce durcissement. Pour une majorité, les enjeux prioritaires concernent la lutte contre l’immigration clandestine (53%) et le coût de l’immigration (52%). Ces deux dimensions devancent ­l’intégration des personnes étrangères (41%) ou l’accueil des migrants (36%). L’apport bénéfique, qu’il soit culturel, humain ou économique, émerge en dernière position.

Près des trois quarts considèrent que l’immigration coûte plus à la France qu’elle ne lui rapporte tandis que 7 sur 10 estiment que le pays n’a plus les moyens d’accueillir des immigrés. L’impact est perçu comme négatif sur les comptes publics par 64% des répondants.

Une nette majorité de Français (60%) considère que l’accueil d’étrangers n’est plus possible du fait des différences de valeurs et des problèmes de cohabitation. Une part quasi identique estime qu’il joue un rôle négatif pour l’identité française et pour la cohésion de la société. Ces craintes identitaires côtoient des a priori négatifs quant à l’impact de l’immigration sur la laïcité (61% d’effets défavorables de l’immigration sur le respect de ce principe) et à un degré moindre l’égalité femmes-hommes (49%) ou le respect de minorités (homosexuels et juifs, 41%).

Enfin, le lien prétendu entre l’insécurité et l’immigration, agité par le Front national depuis les années 1980, fait l’objet d’une adhésion majoritaire. Deux tiers des Français considèrent que celle-ci a un effet négatif en matière de sécurité, voire, pour 53%, qu’elle maximise le risque terroriste.

Le regard des sympathisants de gauche et de droite est antagoniste, avec des écarts de plus de 40 ou 50 points. Et les sympathisants LR et ceux du Rassemblement national expriment des jugements proches (l’immigration a un impact négatif d’une manière générale : LR 76%, RN 83% ; l’immigration coûte plus qu’elle ne rapporte : LR 88%, RN 89%). Les sympathisants LREM apparaissent souvent au point d’équilibre, tout en se rapprochant du peuple de gauche, sur les questions du coût, du droit de vote des étrangers ou du risque terroriste lié à l’immigration.

** Les documents suivants montrent que cette perception de l’immigration n’est fondée sur aucune étude économique et sociologique sérieuse. À moins de monter en épingle quelques cas particuliers, ses représentations relèvent plus du fantasme que de la réalité. Cette perception de l’immigration par les sondés est évidemment l’œuvre essentielle de l’appareil médiatique dont on mesure ainsi l’incapacité ou la volonté à se référer aux faits et à la réalité. Il lui serait pourtant facile, par exemple de montrer que le coût de l’immigration est inférieur à ce qu’il rapporte budgétairement à la nation.

Différentes études indépendantes concordent sur ce fait.

2 – Une émission informative sérieuse de France Culture sur l’immigration.

France Culture dans son émission « Entendez-vous l’écho » a traité du thème : impact de l’immigration sur l’emploi.

Source : https://www.franceculture.fr/emissi...

Autre lien possible :

https://www.franceculture.fr/emissi...

impact de l’immigration sur le marché du travail est certainement, selon notre invitée Esther Duflo, la question qui pèse aujourd’hui le plus sur la vie politique des pays développés. Pour les économistes, c’est aussi un sujet de recherche qui fait débat depuis des dizaines d’années.

Depuis l’afflux sans précédent de plus d’un million de migrants arrivés en Europe en 2015, fuyant pour la plupart la guerre et l’insécurité, les arrivées ont diminué de manière continue. Depuis l’afflux sans précédent de plus d’un million de migrants arrivés en Europe en 2015, fuyant pour la plupart la guerre et l’insécurité, les arrivées ont diminué de manière continue.• Crédits : Tom Stoddart Archive - Getty

A Mayence, en Allemagne, les fondateurs de BioNTech, Ugur Sahin et Özlem Türeci, sont devenus des célébrités mondiales le 9 novembre 2020 en annonçant avoir mis au point le tout premier vaccin mondial contre le Covid-19, en partenariat avec le groupe pharmaceutique Pfizer. Les deux fondateurs sont des enfants d’immigrés turcs, une des minorités qui fait pourtant encore l’objet de beaucoup de rejet et de racisme en Allemagne, où l’immigration est importante.

Dans un contexte d’augmentation du chômage due à la crise sanitaire devenue crise économique, et au phénomène plus ancien de lente progression des salaires, les populations des pays développés ont pu montrer ces dernières décennies une certaine hostilité vis-à-vis de l’immigration : celle-ci est régulièrement accusée de détruire l’emploi des autochtones ou de pousser leurs salaires à la baisse. Cette hostilité s’est manifestée à travers des mouvements populistes, élus au pouvoir ou devenus principaux partis d’opposition.

Mais la question de l’influence de l’immigration sur le marché du travail du pays d’accueil est également éminemment économique. Le sens commun a l’habitude de faire un raccourci entre l’arrivée d’immigrés qui prendraient les emplois des autochtones du pays d’accueil et qui, en acceptant des salaires plus bas, feraient pression à la baisse sur le salaire moyen du pays. Au contraire, même si la question ne fait pas consensus, la plupart des économistes du travail et des migrations s’entendent pour dire que l’impact de l’immigration sur les opportunités d’emplois et les salaires des travailleurs autochtones est très modeste.

3 – les agitations politiques et médiatiques autour de l’immigration : une vaste diversion.

Cette émission illustre et complète notre article : Immigration : une vaste diversion politique protégeant les intérêts du capital. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

** Annexe

impact de l’immigration sur l’emploi et les finances publiques. France stratégie

https://www.strategie.gouv.fr/espac...

Rapport d’information sur la relation coût/bénéfice de l’immigration. Assemblée nationale. https://www.assemblee-nationale.fr/...

Hervé Debonrivage


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