L’AUTOGESTION DANS LES ANNEES 68. Rencontre ce 13 octobre 2018.

dimanche 14 octobre 2018.
 

- 31, rue de la Grange aux Belles 75010 Paris
- Co-organisé par Alternatives et autogestion (A&A), l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), Solidarité écologie gauche alternative (SEGA), les éditions Syllepse et l’Union syndicale Solidaires.

1) Présentation

Les expériences d’autogestion les plus avancées de Mai et juin 68 sont connues : la « Commune de Nantes », les « soviets » du CEA de Saclay, la sortie sous contrôle syndical de la presse quotidienne, la Sorbonne, les Beaux-Arts. Elles sont rares et sont devenus des mythes. Il y a lieu de les faire connaître à nouveau, et encore plus largement.

Mais 1968 ne se résume ni à la France, ni aux seuls mois de mai et de juin. Les « années 68 » sont marquées par des luttes dans lesquelles des dynamiques autogestionnaires sont en oeuvre. En France, dans l’après-68 on le note tant dans les établissements scolaires et universitaires (Le 1973 lycéen, Vincennes) que dans les entreprises (Lip, Pil, Imro…), sur le plateau du Larzac, dans les expérimentations communautaires. Dans le monde,

Dans le monde, bien après les soviets de 1917 ou les collectivisations de 1936 en Espagne, puis l’expérience algérienne des années 1960, le 68 yougoslave exprime l’exigence d’un "système" cohérent de droits autogestionnaires, comme les conseils de travailleurs en Tchécoslovaquie, puis au Chili, ou en Europe au Portugal ou sur les chantiers de la Clyde en Grande-Bretagne. Et il y a d’autres expériences qui restent encore dans l’ombre…

Notre objectif est de faire connaître certaines de ces expériences, d’en comprendre la portée, les obstacles auxquels elles se sont heurtées, comment elles ont véritablement fonctionné, dans les entreprises, les établissements scolaires, les quartiers et les campagnes, ainsi que les stratégies de leurs acteurs.

Cette initiative s’inscrit dans une réflexion plus vaste sur l’actualité de l’autogestion tant dans les luttes que les dans les discussions programmatiques, que nous entendons poursuivre. Il s’agit donc d’une étape.

2) PROGRAMME (intervenants et discussion)

9 h 00 accueil, présentation et introduction : Annick Coupé, Robi Morder

9 h 45 – 12 h 00 Le moment 68 : France.

- Double pouvoir dans les lycées de l’Aveyron : Jacques Serieys

- La "Commune étudiante" de la Sorbonne : Jean-Philippe Legois

- Autour de "la Commune de Nantes" et des « Paysans travailleurs » en Loire Atlantique : Marie-Paule Lambert, Séverine Misset

- La grève SNCF, l’exemple de Tours : Michel Desmars

12h – 13 h : Les années 68 : France

- L’expérience de Vincennes : Guy Berger

- Autogestions lycéennes : contre-cours et 10% sauvages : Robi Morder

13h – 14 h : pause buffet.

14 h – 17 h : Années 68 : l’Internationale

- Le précédent algérien : Mohammed Harbi

- Portugal : Raquel Valera 68,

- Le soleil se lève t’il à l’Est ?

Tchécoslovaquie, Yougoslavie : Catherine Samary

17h30 – 18 h 30 Le monde à l’heure Lip : Charles Piaget

3) Les intervenant.e.s

Guy Berger, professeur en sciences de l’éducation, un des fon-dateurs de Vincennes, co-auteur de Folies et raisons d’une université : Paris 8 - De Vincennes à Saint-Denis.

Annick Coupé, ex-porte parole de l’Union syndicale Solidaires et aujourd’hui secrétaire générale d’ATTAC-France, est membre du comité éditorial des Cahiers Les utopiques (www.lesutopiques.org )

Michel Desmars, agent de conduite SNCF de 1964 à 1992, a eu des responsabilités locales, régionales et nationales au sein de la CFDT, puis de SUD-Rail [Solidaires]. En 68, il a participé aux Comités d’action et aux Cahiers de mai.

Mohammed Harbi. Promoteur des décrets de 1963 sur l’autogestion, historien, auteur de Une vie debout, mémoires (I), Paris, La découverte 2001, et Archives de la révolution Algérienne, Paris, Jeune Afrique, 1981.

Marie-Paule Lambert, paysanne à Teillé en Loire-Atlantique en 1968 et engagée activement dans le syndicalisme. Elle a été la compagne de Bernard Lambert, (décédé en 1984) un des fondateurs du mouvement des Paysans travailleurs, qui donnera naissance à l’actuelle Confédération paysanne.

Jean-Philippe Legois, Archiviste et historien, président de la Cité des mémoires étudiantes, auteur de 33 jours qui ébranlèrent la Sorbonne, Paris, Syllepse, 2018

Séverine Misset, Maîtresse de conférence en sociologie à l’Université de Nantes, autrice de Sociologie des organisations, Paris, Armand Colin, 2017.

Robi Morder, militant lycéen des années 68, juriste et politiste, co-animateur de l’Association pour l’autogestion, équipe des Editions Sylepse, co-auteur de Quand les lycéens prenaient la parole, les années 68, Paris, Syllepse, 2018.

Charles Piaget, Besançon, responsable syndical et animateur de la grève des Lip. Auteur de Charles Piaget, les Lip racontent, Paris, Stock, 1973.

Catherine Samary, Paris, économiste, autrice de Plan, marché, démocratie - l’expérience des pays dits socialistes, et du Communisme décolonial à la démocratie des communs, Paris, Le Croquant, 2018.

Jacques Serieys, Rodez, militant lycéen à Rodez en 1968, (témoignage dans La France des années 68, et dans Quand les lycéens prenaient la parole, Syllepse) , co-animateur de « Midi insoumis, populaire et citoyen ».

Raquel Valera, Lisbonne, historienne, est chercheuse à l’Institut d’histoire contemporaine de l’Université Nova de Lisbonne ainsi qu’à l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam. Autrice de Histoire populaire de la révolution portugaise ; 1974-1975, Agone, octobre 2018.


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