La mobilisation des personnels des EHPAD mardi 30 janvier, à l’appel des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, Sud…) a fortement médiatisé la dégradation des conditions de travail et son pendant : la non prise en compte des besoins des personnes âgées pouvant aller jusqu’à la maltraitance.
Dans des établissements censés prendre en soin des personnes âgés en situation de dépendance, c’est une véritable déshumanisation du travail qui est décrite par les personnels mobilisés : sentiment de travailler « à l’usine » en s’occupant de plusieurs dizaines de patients pour un ou une aide-soignant.e, absence de soins, du minimum d’hygiène… jusqu’au mélange des différents plats d’un repas pour gagner du temps, impossibilité d’être à l’écoute des personnes.
La ministre de la santé Agnès Buzin a pensé prendre les devants en annonçant 50 millions d’euros supplémentaires et un traitement « au cas par cas » des besoins des établissements. Mais c’est bien insuffisant pour les personnels mobilisés. La délégation intersyndicale reçue au ministère n’a eu que des paroles et rien sur les revendications ce qui a suscité la colère des nombreux manifestant.e.s présent.e.s A l’évidence, la lutte doit continuer.
Ce manque de moyen est une conséquence directe des politiques d’austérité. Alors qu’en 2018, selon la commission des comptes de la Sécurité sociale, les dépenses des EHPAD devaient augmenter de 4,5 %, le projet de loi de finance de la Sécurité sociale prévoit une augmentation de 2,6%.
La place de chaque génération dans la société est un enjeu global. Les gouvernements successifs ont imposé l’austérité, permettant ainsi aux entreprises du privées de s’y engouffrer.
C’est un nouveau service public du 4ème âge associant les personnels, les usagers et les familles qu’il faut construire, une « idée moderne » bien loin de l’éloge du profit que Macron exalte sans cesse.
Le 30 janvier 2018.
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