L’origine africaine des ancêtres des humains et des singes remise en question

dimanche 30 avril 2017.
 

Et si l’histoire de l’évolution des hominidés ne s’était pas déroulée en Afrique ? Une étude controversée suggère que l’ancêtre commun des humains et des singes pourrait être venu d’Europe ou de Turquie avant de migrer vers l’Afrique, le berceau de l’humanité, où l’humain moderne a vu le jour.

En paléontologie, la communauté scientifique est rarement d’accord. Mais un consensus existe bien sur le fait que la lignée humaine moderne (le genre Homo) est apparue en Afrique. Il y a environ 7 millions d’années, les humains se séparaient des primates, du moins des ancêtres des chimpanzés et des bonobos, nos plus proches parents vivants. Depuis cette divergence, qui s’est probablement déroulée en Afrique, la majeure partie de l’histoire de l’évolution humaine s’est déroulée sur ce continent-là, que l’on appelle aujourd’hui aussi le berceau de l’humanité. Mais l’ancêtre commun des humains et des primates, lui, serait peut-être apparu ailleurs, loin de là, en Europe ou en Anatolie, l’actuelle Turquie.

Ce crâne qui remet tout en cause Derrière cette idée ; l’analyse d’un crâne vieux de 8,7 millions d’années, retrouvé sur le site de Çorakyerler, en Turquie en 2015, et publiée ce mois-ci dans la revue Communications biology. Les chercheurs ont baptisé les restes de ce primate, remarquablement bien conservés, Anadoluvius turkae. Grand et massif, il pesait autant qu’un grand chimpanzé actuel (jusqu’à 60 kg) et vivait surtout au sol, dans des forêts sèches et ouvertes, où il se nourrissait de racines grâce à de grandes dents et de puissantes mâchoires. Mais d’autres fossiles de singes datant de plus de 5 millions d’années retrouvés en Bulgarie, en Grèce et en Turquie, confortent cette hypothèse. Ce qui suggère que ces ancêtres auraient pu évoluer en Europe centrale avant de migrer ensuite vers la Méditerranée et l’Afrique, où ils se seraient diversifiés. Dans leur étude, les chercheurs indiquent qu’un changement environnemental aurait pu entraîner la disparition de leur habitat et forcer leur déplacement.

Aux côtés d’Anadoluvius turkae, les paléontologues ont retrouvé des restes de girafes, de phacochères, de rhinocéros, d’antilopes, de zèbres, d’éléphants, de porcs-épics et de hyènes. Des animaux qui n’appartiennent plus à la faune turque, mais qui sont endémique du continent africain. D’autres recherches avaient déjà pointé du doigt l’origine de cette faune à l’est de la Méditerranée. Il se pourrait que nos ancêtres primates aient parcouru le même chemin, bien que cette hypothèse soit controversée.


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