La énième opération « candidature commune » de Benoît Hamon (Bob Injey, PCF)

mercredi 5 avril 2017.
 

Par Robert Injey, dirigeant national du PCF. Membre du Conseil national du PCF. Responsable de la communication. Conseiller municipal de Nice

Depuis 24 heures, nous assistons à une énième opération « candidature commune ». A maintenant 3 semaines du vote, au moment où les citoyens regardent et jaugent les programmes.

Rappel des faits, depuis la primaire du PS, Benoît Hamon, au rythme des trahisons, ne cesse de dégringoler dans les sondages. Pour prendre le dernier (Elabe) il est passé de 17% au lendemain de la primaire à 10% aujourd’hui.

Dans le même temps JL Mélenchon retrouve sa dynamique passant, dans le même sondage et la même période, de 10 % à 15%.

Prétextant que le ralliement de Valls à Macron clarifie les choses, B. Hamon lance un appel à Mélenchon et aux communistes à se "réunir" à lui. En termes plus explicites à se « rallier a sa candidature ». Pierre Laurent tout en souhaitant que tout le monde se rencontre et discute pour trouver une issue pointe que la dynamique est du côté de Mélenchon.

La proposition de Benoît Hamon appelle 2 remarques :

Si il était à 18% et Jean-Luc Mélenchon à 7% sa démarche pourrait être crédible et même avoir une certaine légitimité. Là, il est à 10% et Jean-Luc Mélenchon à 15% !

Pour contourner l’obstacle, Benoît Hamon et son équipe évoquent la "centralité de sa candidature ». Centralité virtuelle qui est le reflet d’une volonté toujours très présente de faire du PS l’axe autour duquel tourne le reste de la gauche. Mais cet axe là vient de se briser sous nos yeux. La candidature de Benoît Hamon n’est même plus centrale dans l’électorat PS et EELV. N’existe plus qu’une tentative de sauver le PS. Benoît Hamon pour y parvenir veut espérer faire un score honorable, Cambadellis lui est déjà dans le coup suivant, quitte à dealer avec Emmanuel Macron pour la survie et un rôle parlementaire au PS.

Au final cette affaire illustre la grande illusion de la primaire du PS. Les sociaux libéraux y ont été battus mais l’élection ne se joue pas là mais en vérité au premier tour de la présidentielle. Et Benoît Hamon comme un athlète qui a fait la course de sa vie en qualification, il s’écroule totalement en finale.

En réalité si Benoît Hamon voulait vraiment "sauver" la gauche et pas simplement le PS, il aurait eu une carte à jouer au lendemain de la primaire : prendre une initiative politique en ce sens, se dégager du PS et de Cambadellis et proposer à tout le monde de mettre tout sur la table, le programme, mais aussi et surtout une majorité parlementaire (1) . Il ne l’a pas fait préférant en rester à la vision d’un PS axe majeur de la gauche.

Son appel d’hier, n’a pour but que de tenter de faire porter la responsabilité de la division à Mélenchon. Ce n’est en définitive qu’une tentative pour tenter de reprendre la main sur une campagne qui lui échappe totalement.

Dans les jours qui viennent les « boules puantes » vont tomber drues dans la campagne. Il ne faut surtout pas y céder. L’important, si nous voulons bousculer le scénario, c’est de mobiliser les millions d’hommes et de femmes de gauche qui sont toujours tentés par l’abstention. Déçus par les renoncements et les trahisons, il faut beaucoup d’efforts, il faut multiplier les rencontres , les discussions pour continuer à retisser ce lien, pour redonner l’espoir d’ « une France avec un avenir commun »...

(1) Sans revenir en totalité sur le sujet : http://www.robertinjey.com/2017/02/...


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