Candidat pour 2017, Mélenchon « occupe » le vide laissé par les primaires (FRANCIS PARNY, ex-secrétaire national du PCF)

vendredi 11 mars 2016.
 

Les présidentielles c’est aujourd’hui. Comment attendre encore pour proposer une alternative qui sorte les électrices et les électeurs du piège des trois candidats connus qui seront omniprésents dans les médias dès aujourd’hui et demain comme hier. L’action n’empêche pas la réflexion et le partage.

Nous voici donc dans la situation prévue. Jean-Luc Mélenchon propose sa candidature pour 2017.

Est—ce qu’il y en a une autre pour celles et ceux qui veulent entendre une voix différente aux présidentielles de 2017, différente de celles qui porteront la résignation aux politiques libérales, aux dictats de Bruxelles et la soumission aux intérêts financiers des grandes entreprises du CAC40 ? Ou qui mentiront une fois de plus sur leurs intentions ?

On ne peut pas différer le moment du choix éternellement. Pour celles et ceux qui pensent qu’une alternative de transformation sociale est encore possible, le processus des primaires ne sert qu’à prolonger le temps de l’inaction publique et son issue ne débouchera sur aucun nom de candidat-e.

Le PCF devrait accepter de discuter maintenant de cette proposition et lui donner une dynamique que seuls ses militants et ses militantes peuvent développer efficacement. Il risque de se trouver sinon dans une situation où il devra soit se rallier au dernier moment, soit s’opposer à cette candidature en décrétant ainsi son isolement par rapport au camp de l’alternative. Son avenir deviendrait obscur. Et il n’est pas sûr que les communistes comprennent ces atermoiements à propos de la seule proposition concrète de commencer une campagne présidentielle qui sinon restera marquée par les Républicains, le FN et François Hollande. « Le piège des trois » ne fonctionne que parce que nous ne faisons pas entrer une quatrième personne portant l’alternative.

Pendant que l’on s’enferme dans des salles avec des personnes respectables pour débattre de ce que le peuple doit faire pour s’approprier un projet, d’autres décident de porter ce projet dans le débat public avec le plus grand nombre. Comment ne pas dire qu’ils ont raison, que cela est urgent et que nous ne sommes pas dépourvus d’idées issues de notre expérience qu’il nous faut mettre en débat, très vite, pour en faire un socle de références communes qui rassemble des millions de citoyens et de citoyennes dans les urnes afin que nous ayons une chance de voir notre pays se redresser et offrir un avenir de bonheur à toutes et tous.

Bien sûr "j’appuie" cette proposition de candidature comme il nous l’est proposé.

Je sais bien que cela va provoquer des qualificatifs nombreux et peu plaisants à mon égard. Enfin peut-être. Mais ceux et celles qui ont lu ma lettre de démission de l’exécutif du PCF savent que depuis fin 2013 j’ai plusieurs fois attiré l’attention de cet exécutif sur le fait que nous serions dans cette situation à force de ne pas inclure 2017 dans notre réflexion stratégique. Nous avons traité chaque élection intermédiaire de façon isolée, comme s’il ne s’agissait que d’enjeux locaux. Aujourd’hui, dans le cadre de la cinquième république que nous rejetons mais qui s’impose à nous, Jean Luc Mélenchon « parle au peuple » fort de sa légitimité née dans l’élection de 2012 à laquelle nous n’avons construit aucune suite.

La logique ’présidentialiste" va valider cette démarche. Que ferons nous qui puisse assurer un avenir à notre parti ?


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