Mélenchon, candidat des communistes en 2017

dimanche 4 décembre 2016.
 

Ça s’est joué d’une courte tête, mais il n’y aura pas de candidat PCF à la présidentielle. Les militants ont préféré soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à 53,6%.

Parmi les départements ayant le plus voté en faveur de l’option 1 (Jean-Luc Mélenchon), notons :

- Deux Sèvres : 89%

- Aveyron : 78%

- Sarthe : 75%

- Alpes maritimes : 72,6%

- Seine Saint Denis : 72%

D) Une bonne nouvelle (PG)

Le Parti de Gauche se félicite qu’après les militants de Ensemble, ceux du PCF aient à leur tour choisi la voie de l’espoir en soutenant finalement la candidature de Jean-Luc Mélenchon. C’est le signe de la dynamique de la campagne du candidat que nous soutenons et de France Insoumise. C’est un pas supplémentaire en avant. La preuve que l’idée que Jean-Luc Mélenchon puisse l’emporter grandit dans le pays.

Le Parti de Gauche va maintenant apporter tous ses efforts pour convaincre le PCF, comme Ensemble, de s’engager avec la campagne France Insoumise, dans le respect de ses formes de participation citoyenne et de sa charte politique, et de porter le programme l’avenir en commun comme l’ont déjà anticipés beaucoup de leurs militants. Une campagne nationale homogène liant présidentielle et législative est en effet plus que jamais nécessaire pour atteindre le plus haut résultat possible et obtenir, en cas de victoire de Jean-Luc Mélenchon une majorité parlementaire.

Eric Coquerel Co-coordinateur politique du Parti de Gauche

C) Construire une dynamique capable d’aller à la victoire (Marie-George Buffet)

Des dizaines de milliers de communistes ont participé à la consultation interne de leur parti pour choisir leur candidat à l’élection présidentielle. A 53,70% ils et elles ont décidé d’appeler à voter Jean Luc Mélenchon. Je m’en félicite. C’est en effet une clé qui peut ouvrir la porte de l’espoir et de la construction d’une alternative aux politiques libérales à l’œuvre et à venir.

Alors que les prétendants à droite font de la surenchère pour savoir qui prendra le plus de mesures contre les intérêts populaires et que les candidats socialistes cherchent à faire oublier le bilan du Président issu de leur parti, le choix de Jean Luc Mélenchon à l’élection présidentielle peut déjouer tous les scénarios pré-établis.

Le peuple peut reprendre la main et se donner la force politique de faire valoir ses intérêts. Maintenant, il reste à construire une dynamique capable d’aller à la victoire.

B) Le PCF derrière Mélenchon : un scrutin serré pour un choix décisif (Roger Martelli)

http://www.regards.fr/web/article/l...

Les militants du PCF ont fait à une courte majorité (53,6%) le choix d’un soutien à Jean-Luc Mélenchon. Ils ont donc infirmé la décision de la récente Conférence nationale. L’espoir porté par le Front de gauche en 2012 n’a pas été abandonné.

Le 5 novembre dernier, les délégués à la Conférence nationale du PCF – composée de représentants des fédérations départementales – ont décidé à 55% des suffrages exprimés que le PCF présenterait son candidat au printemps de 2017. Trois semaines plus tard, la tendance s’est inversée (53,6% en faveur d’un soutien à Jean-Luc Mélenchon).

En juin 2011, quand il s’agissait de désigner le futur candidat soutenu par le PCF, 59% des militants qui avaient exprimé un vote l’avaient fait en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Le recul par rapport à 2011 ne serait donc que de quelque 5%. Dès demain, nous présenterons une analyse plus détaillée des votes par département. Les remarques qui suivent s’en tiennent à l’estimation nationale globale.

1. En 2011, les militants avaient amplifié la propension à préférer une candidature communiste estampillée : ce choix avait été retenu à 36 % par une Conférence nationale et à 40,9 % par les militants. Ce n’est pas le cas cette fois. Une nette majorité des militants qui se sont exprimés a choisi de suivre l’avis donné par leur secrétaire national.

2. En même temps, à l’issue de cette séquence houleuse, la direction en place se trouve affaiblie. Au printemps dernier, à l’occasion du 37e Congrès du PCF, l’option majoritaire avait eu de justesse une majorité absolue des votes militants. Si l’on ajoute à ce chiffre le quart de suffrages qui s’étaient portés sur la motion "Ambition communiste" (qui penchait pour un soutien à Jean-Luc Mélenchon), la nouvelle consultation suggère une nouvelle brèche dans la légitimité de l’équipe en place. S’il était encore besoin d’une preuve qu’a bien disparu l’homogénéité passée du corps militant communiste, elle a été donnée ce mois-ci.

3. Il n’en reste pas moins que cette direction a réussi, en trois semaines, à contredire un vote qui obligeait le PC à concourir directement à l’élection la plus difficile pour lui. Le rétablissement s’est fait brusquement : le secrétaire national avait attendu la veille de la Conférence nationale pour affirmer son choix, après de longs mois où l’argumentation publique n’avait pas lésiné sur les mots virulents qui discréditaient l’engagement de l’allié de 2012. Il s’en est fallu de peu qu’il soit désavoué par l’ensemble des adhérents. Mais il ne l’a pas été.

4. Le vote de ce week-end ne mettra pas pour autant fin à toute incertitude. La direction communiste n’a cessé de répéter que toute décision prise, quelle qu’elle soit, pourrait être revue en janvier prochain, dans l’hypothèse d’une nouvelle distribution des forces, du côté socialiste notamment.

Cette semaine encore, une tribune publiée dans L’Humanité par la présidente du Conseil national, Isabelle d’Almeida, relativisait en ce sens le choix défendu par elle d’un soutien au leader de la France insoumise. Et la direction communiste a pris bien soin de participer à la rencontre organisée par Martine Aubry pour relancer une dynamique de rassemblement de toute la gauche. Écartée officiellement, l’alliance avec une partie de la mouvance socialiste n’est donc pas exclue de façon absolue, d’autant que plusieurs de ceux qui plaidaient pour l’option purement communiste ne cachent pas leur attirance pour une solution évoquant plus ou moins feue la « gauche plurielle ».

5. Ce qui compte dans l’immédiat, c’est que le PCF agira à partir de demain en soutien de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Il y a quelques semaines, on pouvait craindre qu’il ne reste décidément rien de l’expérience du Front de gauche. La décision nette d’Ensemble, le week-end dernier, et le vote des militants communistes aujourd’hui relancent la donne, enfin.

Sans doute faudra-t-il trouver les formes pour que la France insoumise et les nouveaux apports déclarés puissent converger dans les mois prochains et pas seulement se côtoyer. Il faudra de la bonne volonté de part et d’autre pour y parvenir. Un pas important dans la voie de la raison a été accompli ; il reste à l’amplifier. L’objectif de retrouver la dynamique de 2012 est désormais à portée de main. Lourde serait la responsabilité si, pour d’inutiles rancoeurs, cette retrouvaille ne s’avérait pas possible.

6. Raisonnable pour la gauche de gauche, le choix des militants communistes l’est aussi pour leur parti. On sait que le potentiel militant des communistes (50.000 cotisants réguliers) est considérable. Mais il est en recul : le nombre officiel de cotisants est passé de 80.000 en 2008, à 70.000 en 2011 et 50.000 aujourd’hui, soit une baisse de 30% en cinq ans et de près de 40% en huit ans. Il en est de même pour la situation électorale : depuis le début de la décennie, le PCF pourrait avoir perdu entre 25% et 40% du nombre de mairies communistes et "apparentées" et peut-être un tiers du nombre total de ses élus.

Un grand nombre de militants a perçu qu’un nouveau solo communiste, comme en 2002 et 2007, pourrait être fatal à leur parti. Et ils ont considéré que la peur d’être entre les mains de Mélenchon et de la "France insoumise" était, tout compte fait, moins répulsive que celle d’un isolement meurtrier. L’avenir dira ce qu’il en sera, après une phase électorale qui ouvrira vers des recompositions d’importance. Quand celles-ci s’engageront, quelle place y occuperont les communistes ? Renforcée ou affaiblie à nouveau ? Au sein ou en marge des constructions à la gauche de la gauche ? En mesure de disputer avec d’autres l’hégémonie d’une social-démocratie recentrée ? Ou, au contraire, en situation de dépendance et de plus ou moins grande marginalité ?

Quelles que soient les limites du choix d’un week-end, il laisse ouverte la porte entrouverte par le Front de gauche en 2008. La décision était attendue, le suspens entier. Si la gauche de gauche parvient à inverser la longue tendance à l’hégémonie amorcée naguère par le socialisme mitterrandien, nul doute qu’elle le devra aussi à l’engagement des communistes.

A) Déclaration du Parti Communiste Français

Résultat du vote des communistes pour 2017 : 53,6 % pour l’option 1, des communistes unis pour faire grandir le rassemblement.

Suite à la Conférence nationale du 5 novembre, les 120.000 membres du Parti communiste français étaient invités à poursuivre le débat engagé sur leur choix pour les échéances électorales de 2017. Ils l’ont fait sur la base de l’analyse des développements de la situation politique, de la résolution adoptée par la Conférence nationale et des deux options qui étaient soumis à leur vote pour l’élection présidentielle. La discussion des communistes a confirmé l’inquiétude et la lucidité partagées devant la montée des dangers de droite, d’extrême-droite et de populismes rétrogrades, et aiguisé la conscience des responsabilités qui sont les nôtres pour ouvrir un nouveau chemin d’espoir.

Des dizaines de milliers de communistes ont activement participé à cette consultation dans un état d’esprit respectueux et de grande responsabilité, faisant honneur à la vie démocratique de leur parti et de la vie politique nationale. Ils ont largement exprimé leur volonté de sortir unis et rassemblés de cette consultation pour mener les batailles cruciales qui nous attendent.

Sur les 56 365 cotisants à jour de leurs cotisations et pouvant donc participer au vote, 40.937, soit 72% des inscrits, ont voté ces 24, 25 et 26 novembre.

Plus de 92 % ont adopté la résolution stratégique « Uni-e-s pour l’humain d’abord, les communistes en campagne », qui fixe le cap général de nos batailles pour 2017 : porter un pacte d’engagements pour la France à même de sortir notre pays de la crise dans laquelle il est plongé ; construire le rassemblement de toutes les forces disponibles pour un nouveau pacte de majorité à gauche alternatif à l’austérité ; présenter dans toutes les circonscriptions de France des candidat-e-s capables de porter ce projet et cette démarche de rassemblement.

Sur le choix présidentiel, 53, 60 % des exprimés ont voté pour l’option 1, qui devient de ce fait la décision du Parti communiste Français, et 46,40 % ont voté pour l’option 2. Le comité exécutif national appelle donc l’ensemble des communistes à se rassembler autour du choix majoritairement validé.

Les votes et les débats sur ces deux options ont été partagés. Quels qu’aient été leurs choix, l’unité des communistes est désormais indispensable. Elle est nécessaire pour permettre une mise en œuvre efficace de nos combats. Pour être forte, cette unité doit se faire dans le respect du choix majoritaire, de tous les communistes, du débat qui a lieu, des convictions et des questionnements qu’il a exprimés.

C’est dans cet état d’esprit que le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, et l’ensemble du comité exécutif national, s’engageront au service du choix démocratiquement effectué.

Le choix 1 retenu par la majorité des votants est celui d’une campagne communiste autonome appelant à voter Jean-Luc Mélenchon, « considérant qu’un rassemblement peut s’opérer avec cette candidature et qu’elle porte une grande partie des propositions de la gauche alternative à l’austérité ». Ce choix indique également que « les communistes poursuivront leurs efforts pour une candidature commune, porteront cet appel en conservant leur autonomie, critique et constructive, travailleront à un cadre collectif de campagne élargi afin d’oeuvrer à la construction d’un rassemblement le plus large possible ».

Le Conseil national du PCF se réunira le jeudi 1er décembre pour prendre toutes les décisions nécessaires à la mise en œuvre offensive de ce choix : porter sans attendre nos propositions dans le débat national, prendre de nouvelles initiatives de rassemblement en mettant notre choix de candidature au service de cette démarche, impulser notre campagne et la désignation de nos candidat-e-s pour les législatives.

Le Comité exécutif national invite dès à présent tous les communistes à amplifier le travail sur les élections législatives, la désignation des candidat-e-s - ainsi que la désignation des chefs de file pour les élections sénatoriales - et la construction des rassemblements nécessaires. Le 14 janvier 2017, le Conseil national validera les candidatures présentées ou soutenues par le PCF à ces élections.

Le Comité exécutif national remercie tous les secrétaires départementaux, tous les conseils départementaux, les secrétaires de sections pour l’organisation du vote qui s’est déroulé dans de très bonnes conditions. Il félicite tous les communistes pour la qualité du débat mené. Aujourd’hui, le choix des communistes nous engage. Soyons ensemble pour le mettre en œuvre.


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