Mediapart : le théâtre d’ombres du jeu politique pour une 6ème république

mercredi 7 août 2019.
 

L’émergence de différents collectifs et mouvements citoyens armés d’outils numériques, à l’occasion d’une crise sociale et politique profonde conduisant à la remise en cause des institutions va peser sur la campagne présidentielle de 2017. Mediapart, tout à la fois fasciné par ce processus difficilement saisissable et prisonnier de ses options idéologiques présente un théâtre d’ombres du jeu politique... Ombres, illusions et allusions.

Pour la lecture : les mots en italique sont des hyperliens permettant de compléter l’information.

Une belle soirée

Le 5 juillet 2016, le journal en ligne Mediapart a organisé une soirée "en live" de 20 heures à 22 heures intitulée : "Première AG (assemblée générale) citoyenne  présentée ainsi : Pirater l’élections présidentielle ". 2017.

On peut réécouter l’émission en cliquant ici Cette émission a été relayée par Rézo citoyen, Solidaires 79 et Nuit debout Niort Elle est aussi annoncée par une vidéo d’un collectif de citoyens 

Nous allons ici analyser cette émission dont les protagonistes sont des acteurs progressistes de gauche envers lesquels nous n’avons aucun préjugé négatif mais plutôt de la sympathie. Nous avons d’ailleurs acheté et lu des ouvrages publiés par certains d’entre eux.

Le décor et les personnages dans une mise en scène citoyenne

L’émission se veut être l’expression d’actions citoyennes menées par des organisations citoyennes conduites par des citoyen–nes.

La référence à quelconque parti politique est évacuée d’emblée.

La charge répulsive contenue désormais dans les partis politiques en France provoque en effet une extinction quasi instantanée du récepteur de télévision ou de l’ordinateur..

Les intervenants sont donc présentés comme non –encartés à quelconque organisation politique ou comme n’ayant appartenu à un parti politique sauf pour un cas (étiqueté Front de Gauche),

En revanche, un certain nombre d’entre eux sont présentés comme membres d’associations ou de syndicats ou appartenant à Nuit Debout.

Un certain vent estival de radicalité rebelle semble souffler sur le plateau : "hacker" les élections présidentielles de 2017, combattre la loi travail, intervenir auprès des députés pour les inciter à voter la motion de censure, redonner la parole au peuple et notamment aux femmes, organiser une plate-forme numérique pour faire contribuer constructivement les citoyens, etc. Pourtant les chevelures ne sont pas spécialement ébouriffées.

La transmission semble artisanale étant perturbée à plusieurs reprises par des coupures de son ou d’images pour une durée approximative d’une moitié d’heure.

Un certain nombre de témoignages intéressants et sympathiques s’enchaînent

On remarque alors, qu’à plusieurs reprises, la thématique de l’Assemblée constituante,(l’émergence d’un processus constituant) revient au cours de l’émission. Ainsi, par exemple, un jeune militant de Nuit debout Nantes fait référence à un travail citoyen de Nuit debout Toulouse (1 hune08) pour la rédaction d’une constitution.

Nous allons mentionner plus loin, d’une manière abrégée, le déroulement de l’émission mais nous allons aborder d’abord la prise de parole d’un intervenant qui nous a rendu perplexe et a provoqué la rédaction de cet article.

Le ciel se couvre.

Aux environs de 1 h30 d’émission, intervient un certain Vincent Sizaire présenté comme un connaisseur des questions constitutionnelles, maître de conférences en droit. La parole neutre d’un expert citoyen en quelque sorte. Il commence à expliquer qu’il existe en France une tradition bonapartiste, technocratique et antidémocratique qui font que les questions institutionnelles devraient être traitées par des experts et non par de simples citoyens. Il explique qu’une assemblée constituante ne peut pas "tomber du ciel" , ne peut être proposée par une minorité, ne peut être décrétée ou "donnée en cadeau" par un sauveur providentiel. Son intervention se trouve renforcée par la question redondante de l’animatrice Caroline De Hass et il poursuit en précisant qu’un candidat à une élection présidentielle dans le cadre oligarchique de la Ve République ne peut provoquer une telle convocation à moins de considérer qu’un "carnivore" puisse devenir du jour au lendemain un "végétarien" Le processus constituant ne peut émerger que par la force des événements et par un collectif "qui veut en découdre".

Indépendamment du caractère flou du terme "vouloir en découdre" et de la contradiction des propos tenus : d’un côté on affirme qu’une minorité ne peut proposer une constituante et de l’autre on considère que c’est possible par l’action d’un ou de collectifs qui veulent en découdre, indépendamment du caractère péremptoire de la réponse par sa prétention à donner une règle générale à des circonstances historiques pouvant être extrêmement variables, il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour voir apparaître en filigrane une critique frontale de la démarche de Jean-Luc Mélenchon et du mouvement pour la sixième république M6R.

Apparaît ainsi sur la scène, l’ombre négative projetée de Mélenchon

Il se trouve, comme par hasard qu’une semaine avant l’émission une conférence de presse a eu lieu le 29 juin 2016 dans le quartier des Halles de Paris animée par trois des quatre porte-parole du M6R, mouvement pour la sixième république lancée il y a maintenant deux ans par Jean-Luc Mélenchon mais qui a trouvé maintenance sa totale autonomie. Voir plus loin le débuts de l’article et le lien conduisant au texte complet.

Je me rends compte alors qu’à aucun moment du cours de l’émission, M6R non seulement n’est pas mentionné mais qu’aucun de ses représentants n’est présent sur le plateau pour faire connaître la démarche M6R et apporter la contradiction. Le pluralisme affiché se trouve par ce fait fortement écorné et pose questions. Le ciel s’assombrit.

En arrière scène, un jeu partisan

Je ne m’aurais probablement pas posé beaucoup de question sur cette émission sans cette prise de parole, considérant que Mediapart organisait ici tout simplement une tribune d’expression pour différentes forces vives de la société civile sans a priori et sans intention manipulatrice.

Je me suis donc naturellement posé la question : pour qui roule Vincent Sizaire ? Appartient-il par hasard à un parti politique ? Je commence donc ma recherche.

Je suis d’abord tombé sur le site "Association pour une constituante" où il figure. Cliquez ici pour accéder à la page Ce site ne m’était pas inconnu car je l’avais mentionné dans un article précédent (présentant tous les mouvements en France ayant travaillé sur la question de la sixième république et sur le processus constituant, respectant ainsi l’esprit du site PG Midi-Pyrénées non dogmatique et non clanique).

Je constate alors qu’il fait référence à Pouria Amirshahi à propos duquel il rappelle que : "Le député PS Pouria Amirshahi a voté -seul de son groupe- contre le budget du gouvernement."

Ah ! Tiens, je n’avais pas fait attention, Pouria Amirshah était présent à l’émission de Mediapart, ce qui n’est pas étonnant car ce parlementaire est très bien considéré par la rédaction (à juste titre, d’ailleurs)..

Il a démissionné du PS en mars 2016. La lecture de sa biographie sur Wikipédia est fort instructive pour qui veut connaître l’histoire de la gauche du PS.

Je continue ma recherche comme simple citoyen curieux et ai la chance de tomber sur un texte écrit par Vincent Sizaire : "Le pouvoir au peuple ! Surmonter la crise démocratique en redonnant le pouvoir au citoyen… et au militant"

Mais c’est quoi ce texte ? Il s’agit en fait d’une contribution qui a été déposée par Vincent Sizaire lors du dernier congrès du Parti Socialiste ! Cet expert impartial est donc membre du PS.

Ce texte est tout à fait intéressant et je le reproduis en annexe. [Rappelons que le site du PG Midi-Pyrénées est ouvert à tous les courants de pensée de l’Autre gauche et de la gauche du PS et plus généralement à toute pensée humaniste progressiste et écologiste.]

On peut lire notamment : " Il est donc fondamental que le Parti Socialiste se prononce clairement en faveur d’une refonte globale de nos institutions au terme d’un processus redonnant le pouvoir au peuple souverain et qu’il fasse de ce thème un élément structurant du débat public des prochaines années, notamment lors des campagnes électorales nationales à venir."

On constate ainsi que Mediapart passe sous silence l’appartenance politique de ce militant situé semble-t-il à gauche du PS qui demande que son parti prenne toute la mesure de la crise de régime et envisage un processus constituant.

On pourrait ainsi relever un certain nombre de contradictions entre les propos de ce texte et ceux tenus sur le plateau de Mediapart par son auteur.

On perçoit donc ici la démarche concurrentielle et non coopérative par rapport à celle de Mélenchon et des acteurs de M6R. Cette attitude me paraît clanique et déplorable

Mais alors quel sens donner à cette première AG citoyenne de Mediapart où semblent se projeter en négatif l’ombre ou le spectre de Mélenchon ?

Les intervenants ne sont tout de même pas tous des membres ou d’anciens membres du PS ou tous des partisans d’une primaire à gauche conduisant à l’élimination de Mélenchon. 

Je n’ai pas fait une recherche systématique mais j’ai constaté que l’animatrice principale de l’émission Caroline De Haas fort dynamique et sympathique, et dont on peut apprécier positivement les positions sociales et politiques contre la politique gouvernementale, était encore récemment membre du PS.

Voici un extrait de sa biographie tirée de Wikipédia : "Caroline De Haas milite au sein du Mouvement des jeunes socialistes puis, au Parti socialiste, elle est attachée de presse du porte-parole du parti, Benoît Hamon jusqu’en 2012. Après l’élection présidentielle de 2012 et la création d’un ministère des Droits des femmes au sein du gouvernement Ayrault, Caroline De Haas est nommée conseillère chargée des relations avec les associations et de la lutte contre les violences faites aux femmes au sein du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. Le 10 avril 2014, elle quitte le Parti socialiste, jugeant que l’absence de débat et la politique libérale du gouvernement vont à l’encontre de ses convictions. En avril 2014, Caroline De Haas est tête de liste en Île-de-France pour les listes « Féministes pour une Europe solidaire » pour les élections européennes de 2014[20]. La liste obtient 0,29 % des suffrages exprimés. En janvier 2016, elle lance avec Elliot Lepers et Arnauld Champremier-Trigano la campagne « Primaire de gauche » qui vise à organiser une élection primaire pour désigner un candidat de gauche à l’élection présidentielle de 2017. Peu après, le 18 février 2016, elle initie avec des militants syndicaux la pétition « Loi Travail : non, merci ! » contre la réforme du code du travail proposée par la ministre Myriam El Khomri[. Deux semaines plus tard, la pétition recueille plus d’un million de signatures" Texte complet en cliquant ici

L’arrière scène commence donc à s’éclairer. Animus, anima et persona. Voyage dans les catacombes englouties du PS

Recherchant ce qui se cache sous l’écume des vagues, je continue ma recherche sur l’identité des intervenants.

Mon surfing, ou plutôt ma plongée, tombe sur un texte assez éclairant se sédimentant sur un site dont j’ignorais l’existence. Son titre est flamboyant : "Libre de jugement Libres propos "

L’intitulé de ce document est : "Des citoyens s’engagent !" Voici un extrait du début du texte miraculeusement extrait des abysses numériques :

"Le 24 janvier, le comité d’organisation de la primaire de gauche voyait ainsi le jour sous forme de site internet. Son objectif : réunir les fonds nécessaires pour que le scrutin ait lieu, dans l’idéal en novembre 2016.

A l’origine de ce projet, Caroline De Haas, Elliot Lepers et Arnauld Champremier-Trigano, soit une déçue du PS, un jeune geek passé par EE-LV et l’ex-directeur de la communication de Jean-Luc Mélenchon en 2012

Conjurer le sort pour 2007. (Correction : 2017) Comment en sont-ils arrivés là  ?

Tout a commencé par un dîner chez Caroline De Haas, il y a plus d’un an, à Paris. Autour de la table, d’anciens militants des principaux partis de gauche, réunis par le sentiment d’avoir été bernés par François Hollande, cherchent un moyen de conjurer le sort d’ici 2017…"

Lire la suite de cette aventure en cliquant ici.

En comparant la liste des participants de ce groupe et ceux présents sur le plateau de Mediapart, on constate bien que le choix de la rédaction de Mediapart est en continuité avec le projet de ce groupe. On constate aussi que l’idée d’une primaire pour l’ensemble de la gauche est discutée dans ce groupe avec des avis d’ailleurs contradictoires, d’après ce texte.

Anima et persona

Comme on vient de le voir, la présentation par Mediapart des animateurs citoyens manque de transparence.

On assiste, d’une certaine manière, à un théâtre d’ombres les masques permettant une plus grande portée de la voix. (Le mot persona vient du latin (du verbe personare, per-sonare : parler à travers) où il désignait le masque que portaient les acteurs de théâtre dans l’Antiquité grecques et romaine Ce masque avait pour fonction à la fois de donner à l’acteur l’apparence du personnage qu’il interprétait, mais aussi de permettre à sa voix de porter suffisamment loin pour être audible des spectateurs

On peut ainsi appréhender l’une des raisons pour lesquelles Mélenchon qui a refusé de se plier à toute primaire à gauche ne soit pas apprécié par les membres d’un tel groupe.

Pour éclairer des lecteurs qui, comme moi sont "hors appareils" et ne connaissent pas, comme beaucoup de citoyens non engagés dans des partis, la plupart de ces intervenants, je me suis donc demandé à quelles obédiences appartenaient ces derniers..

On retrouve aussi Philippe Marlière, présenté comme politiste. Or il est fondateur en juin 2014 avec Liêm Hoang-Ngoc du Club des socialistes affligés. On doit à ce polititiste présenté en quelque sorte comme expert de l’analyse politique un billet de son blog de Mediapart intitulé : "le Chevènementisme de Jean-Luc Mélenchon" où l’on peut lire : « Mélenchon a fait le choix d’un souverainisme cocardier qui tourne de plus en plus le dos à la culture de la gauche de transformation sociale. L’annonce unilatérale de sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 semble avoir entériné la "chevènementisation" de sa démarche politique. » Texte complet ici

Nous laissons au lecteur le soin de juger de la fiabilité de ce genre "d’analyse" connaissant les positions réelles de Jean-Luc Mélenchon et les raisons objectives qui l’ont contraint à présenter sa candidature hors Front de gauche.

Rappelons pour éviter toute confusion que l’économiste Liêm Hoang-Ngo auteur d’ouvrages très sérieux notamment sur le partage des revenus a quitté le parti socialiste après son dernier congrès de Poitiers et a fondé le 15 juin 2015 le parti Nouvelle Gauche Socialiste (N GS) Rappelons que le 23 mars 2016, 21 personnalités de ce parti appellent à voter Mélenchon pour la présidentielles 2017.Pour plus d’informations cliquez ici Le site sur lequel nous écrivons étant dépourvus de tout esprit clanique, nous avons présenté dans un précédent article ce parti (comme pour Nouvelle Donne). Évidemment, il n’était pas présent sur le plateau.

Autre intervenant : Madjid Messaoudene, élu à Saint Denis présenté comme du Front de gauche. Faudrait-il susciter la confiance des téléspectateurs sympathisants Front de gauche ? Mais il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un parti mais pour le PCF un conglomérat à géométrie variable. Il a écrit un article fraternel intitulé : "Le Parti de Gauche et l’islam : chronique d’une haine ordinaire ? " En fait, il est membre du PCF. Cette attaque a provoqué une exploitation par le site d’extrême –droite Riposte laïque dans un article du 15/12/2013 titré :"Messaoudène (Front de gauche) accuse Corbière de rouler pour Riposte Laïque !"

Hugo Touzet présenté comme citoyen –étudiant est aussi élu municipal communiste dans le 18e arrondissement de Paris.

Était invitée à Mediapart Delphine Beauvois présentée comme enseignante et auteure. Il n’est pas dit qu’elle est membre du Parti de Gauche Nord et secrétaire nationale à l’égalité et au féminisme au PG . Voir : plus d’informations ici Je dois avouer que sa présence m’a paru étonnante compte tenu de la politique de marginalisation chronique du PG par Mediapart.Son expression a été réduite à son minimum sur le plateau.

On trouve aussi Bruno Gaccio cinéaste En mars 2012, il est cofondateur du Collectif Roosevelt qui réunit l’économiste Pierre Larrouturou En novembre 2013, il lance le parti Nouvelle Donne, au côté de Pierre Larrouturou

Susan George présentée comme militante altermondialiste, animatrice de ATTAC appartient aussi au parti Nouvelle Donne depuis 2013.

Vincent Laurent présenté comme travailleur précaire est conseiller en communication et est membre du collectif Génération précaires. Il est adhérent de EELV . Il a été interviewé par France Culture sur la thématique À quoi rêve la jeunesse Il est question de travail et d’emploi. . Interview intéressant que l’on peut retrouver ici

Est abordée au cours de l’émission la question de la réduction du temps de travail avec la participation de Dominique Méda par vidéo L’objectif est louable : abaisser le temps hebdomadaire de travail à 32 heures. Une mesure expérimentale envisagée est la réduction de 8% ou10 % des cotisations chômage des employeurs pour favoriser la mesure supposée combattre le chômage et diminuer le temps de travail. [Pourtant l’abaissement par dizaines de milliards d’euros des "charges sociales",des employeurs ces 30 dernières années n’a en rien fait baisser le chômage structurel et diminuer la durée légale hebdomadaire du travail.] On peut consulter une interview intéressante de Dominique Méda sur ce thème dans Rue 89 –l’ Obs

Cette sociologue est une proche de Larrouturon dirigeant de Nouvelle donne avec lequel elle a écrit "Einstein avait raison, il faut réduire le temps de travail" "(Éd.Atelier). On trouve d’ailleurs une courte vidéo intitulé : Dominique Méda s’engage à Nouvelle donne qui serait le seul parti qui traite à la foi de la crise sociale et de la crise écologique ! [On est évidemment loin de les de la charte éco socialiste du PG.]

Dans un article–forum de Libération Nadia Ahmane, présentée comme néo militante par Mediapart, apparaît comme une partisane militante d’une primaire à gauche Elle apparaît aussi dans le JDD pour la promotion d’une pétition défendant une primaire à gauche avant l’été.

Caroline De Hass aborde (début de vidéo) l’action de pétition "pour une motion de censure citoyenne" en invitant les téléspectateurs à se rendre sur le site lobby citoyens.fr auquel onaccède ici C’est aussi sur cette plate-forme qu’avait été lancée la pétition contre la loi travail nommée "Non, merci !" qui avait réuni 1 million de signatures. Comme l’indique un article de l’H umanité, cette pétition a été initiée le 12 mai 2016.

Parmi les premiers signataires on trouve Mohamed Adnane, Solidaires CRCPM Sylvie Aebischer, Attachée d’administration, militante CGT, Nadia Ahmane, Militante Sachant que les premiers signataires d’une pétition font partie de leur initiateurs, j’ai constaté que Sylvie Aebischer a envoyé une lettre de démission au PG en 2015 qui a fait l’objet d’une réponse dans un bloc de Mediapart : "Réponse à la lettre de démission de Sylvie Aebischer...12 juin 2015 Par Brigitte pascall Blog : LE BLOG DE BRIGITTE "

Revenons à la pétition durant l’émission de Mediapart. .Caroline De Hass pense que la majorité des députés (socialistes) incarneront les six mois de protestation de rue contre la loi travail et seront sensibles à cette pétition. Je ne fais ici aucun reproche : il est vrai que pour agir, il faut croire.

[On connaît la suite : seuls 27 députés PS ont voté la censure et comme pour la première fois, le quorum des 58 députés censeurs n’a pas été en termes . Pour qui connaît la sociologie du PS, et de ses élus, ce résultat était prévisible. Et la plupart des lecteurs de ce site savent que la majorité parlementaire du PS n’est rien d’autre que le gestionnaire exécutif de l’AFEP. Voir le détail une du un vote par les députés PS de la motion de censure sur le site PG Midi-Pyrénées ici Caroline pense encore que le PS est un parti social-démocrate tel qu’il existait quand il relayant les revendications ouvrières : ce chapitre de l’histoire est fermé depuis déjà longtemps, hélas. Mais cette illusion est très répandue au sein d’une certaine gauche progressiste de notre pays]

Observons au passage un phénomène de sociologie politique très intéressant, c’est le rôle actif du syndicat commerce dans la lutte contre la loi travail De même, la Confédération générale des cadres s’est aussi exprimée contre la loi travail

De même pour le Syndicat des avocats de France dont Mediapart a invité trois représentants. Nous reviendrons ultérieurement sur ces mutations en cours.

Défilement de l’émission

Cliquezicipour y accéder

1– 5mn : présentation de l’émission par Caroline De Hass

5 – 18 mn : intervention de trois avocats syndicalistes pour expliquer quelques points de la loi travail. Le syndicat des avocats de France a réalisé des vidéos pour décrypter la loi travail

19 – 24 mn présentation de la motion de censure citoyenne Syndicat des avocats de France (SAF)

25 – 27 mn explique que cette AG citoyenne a été organisée depuis environ trois semaines par une vingtaine de citoyens engagés dans différents collectifs dont Nuit Debout.

C’est Delphine Beauvois qui est chargée de présenter les thèmes retenus. Elle intervient de la 27e à la 29e minute mais elle est coupée par un incident technique sur la quasi-totalité de son intervention

29 – 33 Intervient ensuite un participant venu de Nuit Debout Paris qui lit un texte qui a été écrit par une vingtaine de deboutistes. Il invoque entre autres le caractère monarchique de la Ve République, et la confiscation du débat démocratique et préconise l’abstention."il n’est plus question de s’en remettre à un homme situé entre le Christ et Bonaparte". Quittons le village de la magouille électorale…

puis à de la 33 à la 36e minute un internaute défendant le vote blanc et une stratégie consistant à porter quatre ou cinq propositions phares acceptables par tout le monde.

Un internaute suivant défend un nouveau socle institutionnel. Il ne faut pas remplacer un tyran par une par un autre tyran, avoir un forum démocratique permanent.

Un suivant de Nuit debout de Saint-Étienne dénonce l’action des forces de l’ordre.

40e minute à 46e minute : .Un suivant défend une plate-forme de la majorité, du bien commun . Il faut "pourrir" les interventions électorales.

La suivante Cathy, fait remarquer que le partage n’est pas mentionné. Il faut partager aussi la politique

À la 47e minute, Susan George fait remarquer que l’électorat du FN ne s’abstient pas et que l’abstention est dangereuse. Il ne faut pas empêcher les candidats de s’exprimer en « pourrissant » leurs interventions mais imaginer d’autres formes d’actions perturbatrices.

Le suivant : indique qu’il faut politiser les gens. Un tsunami pour 2017 sur le climat. et l’écologie est souhaitable.

Nadia défend l’idée de grève générale. Il faut arrêter avec l’idée de l’homme ou de la femme providentielle à la présidentielle.

À la 54e minute, Murielle défend le vote blanc massif plutôt que l’abstention. Il faut éviter les étiquettes comme CGT, FO, Sud…

Le suivant de Nuit debout parle des commissions de travail et d’une plate-forme du mouvement des communs et autres mouvements disparates. Il faudrait les relier pour faire émerger une intelligence collective.

Le suivant considère qu’il y a ceux qui veulent replâtrer le système les autres qui veulent la coconstruction numérique . Instaurer un contrôle du contrôle au faciès avec carnet stylo. : un Bic pour chaque flic.Horizontalité transversale et aller chercher des combats délaissés par des organisations traditionnelles.

1 h– 1 h05 : Nuit debout Nantes : il faut développer l’éducation populaire. Comment contrebalancer les médias créer un écosystème médiatique alternatif. Il faut organiser des élections où l’on vote pour des idées et non pour des candidats. À quoi peut ressembler une sixième république ? Compte tenu du délai court il est opportun de soutenir un candidat qui défendrait la convocation d’une constituante. "Je ne veut pas abuser du temps pour ne pas pourrir la soirée…"

1 h06 : Nuit debout Nantes –Toulouse écriture de textes constitutionnels

1h 07 : une militante de la CGT : je ne crois pas en un candidat citoyen, je crois en un mouvement citoyen participant à un processus constituant. Refuser de voter est un acte militant. Il faut se méfier d’un candidat providentiel auquel on croit un tout petit peu.

Une internaute constate des discours et contre contre discours. Comment agir contre ces contre discours ?

1h09 : encore le vote blanc . Loi sur vote blanc du 1er avril 2013. La présidentielle est morte mais pas la législative.

1h15 perte de temps de discuter avec les parlementaires. Comme les Zèbres, le mouvement commun, il faut imposer des thématiques La suivante considèrent qu’il n’y a pas de prise en compte de l’avis des jeunes. Grève et manifs pas toujours applicables pour les étudiants

1h18 quels objectifs et quels moyens pour l’action citoyenne ? Vidéo"" on vaut mieux que ça"

1h22 demande à participer à la plate-forme. Sept thèmes sont apparus.

1h26 : partage des richesses et fiscalité. Intervention d’une militante de ATTACAurélie : il faut récupérer l’argent de la fraude fiscale et l’évasion fiscale.

1h32– 1h35 : vidéo sur la réduction du temps de travail Dominique Méda

1h36 Proposition de formulaires provoquer un changement de république mettre en place une plate-forme numérique et participative

1h41 transition énergétique et écologie Celia Gauthier faire appel aux citoyens sur une plate-forme numérique

1h43 1h les médias Aurore Krol Acrimed Les médias de masse suivent les intérêts des grosses puissances économiques présente les mesures nécessaires pour démocratiser les médias..

1h48– 1h53 lutte contre les discriminations

1h54 : contribuer à la création d’un collectif pour faire émerger une force citoyenne

1h54 – 1h56 Vidéo. Extrait, : "on vaut mieux que ça" Référence à mai 68

1h57 Thomas Coutreau . Propose des actions citoyennes durant la campagne électorale 2017 pour que les candidats ne confisquent pas avec les médias la parole. Action de résistance, de désobéissance. Nous sommes en état de nécessité qui justifie la désobéissance civile

Caroline De Hass termine l’émission en invitant les téléspectateurs à participer à la plate-forme participative AG citoyenne.fr ( http://agcitoyenne.fr/ ) Un formulaire propose des actions en rapport avec un thème. Elle invite à s’inscrire (5000 actuellement). Quelles sont les valeurs . Création d’une charte Deux questions : conditions qui donnent envie, pas envie de participer . Il faut un collectif "transparent qu’il n’y aient pas de choses cachées" AG citoyenne.fr Et si on piratait 2017 ?

Fin du défilement.de l’émission.

Quelques questions suite à ces interventions.

Ce qui m’a aussi intrigué c’est que les thématiques considérées comme importantes telles que le partage des richesses , la diminution du temps de travail et mettre en marche un processus constituant sont précisément des thématiques prioritaires pour Mélenchon. Rappelons que le partage des richesses constitue le chapitre premier de "l’humain d’abord" présenté en 2012

Mais lorsqu’est abordé le partage des richesses sur le plateau de Mediapart,on reste pantois ! Cela consisterait, du moins en partie, à supprimer la fraude et l’évasion fiscales en s’attaquant aux paradis fiscaux alors qu’il ne s’agit ici que de récupérer le montant d’un vol à la collectivité. Les inégalités énormes de revenus de patrimoine ont bien d’autres causes : croissance beaucoup plus rapide des revenus du capital que de ceux du travail, faible fiscalité pour les hauts revenus et patrimoine, stagnation des salaires, transfert de l’ordre de 200 milliards par an des poches des salariés vers les poches des actionnaires (excusez ce langage vulgaire : il faudrait parler de la déformation du partage de la valeur ajoutée) etc. Rienn’est dit ici sur le plafonnement des hauts revenus par exemple. La radicalité est plutôt ici de couleur rose pâle. Le livre d’Antoine Peillon " ces 600 milliards qui manquent à la France" tout à fait utile et fort intéressant sur la fraude et l’évasion fiscale en France ne doit pas non plus déplacer le problème structurel de fond sur les inégalités des revenus et des patrimoines en France.

Autre surprise : à partir de ses expériences militantes dans différentes associations et à la CGT, une militante multi–active préconise le vote blanc ou l’abstention et ne pourrait accorder sa confiance même à une candidature citoyenne. (1h 08). Mélenchon qui a participé et soutenu sans réserve les manifestations de la CGT et défend dans son programme depuis 2012 les revendications des travailleurs ne mérite aucune confiance ou au mieux une très petite – petite confiance. Cet avis est-il représentatif des adhérents de la CGT ? On peut en douter. C’est alors que Susan George, présentée comme membre de l’association ATTAC, affirme son désaccord avec cette position de non – vote.

Remarquons ainsi que la thématique du vote blanc et de l’abstention présentés comme arme de combat politique apparaît plusieurs fois comme solution possible pour 2017. [Qui peut croire que la grande bourgeoisie a peur du vote blanc alors que sa stratégie médiatique inclut cette possibilité pour éviter un vote Mélenchon ou de tout candidat anticapitaliste ? N’oublions pas qu’aux États-Unis, le taux d’abstention chronique est de 50 % au moins.]

Le caractères récurrent de ces thématiques lui donne un aspect injonctif . En clair : mieux vaut s’abstenir ou voter blanc que de voter Mélenchon par exemple, même si cela n’est évidemment pas dit explicitement.

L’allusion est un instrument de manipulation. "…En 1994, Kellermann et Cole des experts en communication ont fait paraître une étude sur les stratégies de communications efficaces qui permettent d’obtenir des autres ce que vous voulez qu’elle fassent. Ils ont défini 64 stratégies, et parmi elles, l’allusion. Ils ont défini plusieurs types de situations quotidiennes où l’allusions s’applique.…" Source : technique 32 : le sous-entendu. Manipuler.Pourquoi et comment,par Sébastien Bricout

Une fois de plus, on retrouve la même stratégie politique de Mediapart : privilégier la parole des déçus du Parti Socialiste, les communistes favorables à une primaire ou à un ralliement au PS dès le premiers tour (élections municipales de Paris de 2014 par exemple) et une marginalisation du Parti de Gauche et notamment de Jean-Luc Mélenchon mais aussi celle du NPA.

C’est en ce sens que Mediapart est un média clanique à tendance social-démocrate (de l’époque malheureusement révolue pour le PS où la social-démocratie relayait les revendications syndicales et associatives).

On pourrait attendre d’un tel média qui se veut réellement de gauche, pluraliste, ouvert, démocratique de permettre d’une manière équitable et non concurrentielle et transparente une expression complète de l’Autre gauche.

Le mouvement M6R marginalisé par Mediapart

Rappelons quelques événements concernant M6R

"Mouvement initié par Jean-Luc Mélenchon, il y a deux ans, les porte-parole du mouvement revendiquent aujourd’hui 110.000 soutiens électroniques, 10.000 contributeurs électroniques, 2.000 personnes qui ont participé à la construction de la proposition de loi visant à installer une constituante pour aller vers la 6e République en France et en finir avec la monarchie présidentielle actuelle.

La conférence de presse qui a eu lieu le 29 juin 2016 dans le quartier des Halles était animée par trois des quatre porte-parole, Kahina Ouali, musicienne, 26 ans (94), Pierre-Yves Cadalen, doctorant, 23 ans (94), Tayeb Tounsi, chargé de mission à la ville de Grenoble, 27 ans (38) – la 4e, Emmanuelle Gaziello, agricultrice, 56 ans (04), ancienne conseillère municipale communiste de Nice n’ayant pas pu faire le déplacement pour cause professionnelle – et de deux membres de l’équipe d’animation (qui compte une vingtaine de personnes) Matthieu Dupas et Lucie Kirchner.

Cette conférence de presse est la conférence de lancement de la proposition de loi pour convoquer une constituante. Le M6R souhaite utiliser l’article 11 alinéa 3 de la Constitution tel qu’il résulte de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 et complété par la loi organique n° 2013-1114 du 6 décembre 2013 qui permet l’organisation d’un référendum sur un texte législatif « portant sur l’organisation des pouvoirs publics » dès lors qu’une proposition de loi en ce sens est soutenue par un cinquième des parlementaires (185 députés et sénateurs) et un dixième des inscrits sur les listes électorales (4,5 millions de personnes).… " Lire la suite en cliquant ici

Remarquons qu’un certain nombre de représentants socialistes notamment infligés en 2014 se déclaraient pour une sixième république . Voir ici

M6R a recueilli aussi l’appui de nombreux militants communistes. Plus d’informations ici.

Ce mouvement M6R est un mouvement citoyen, transparent, clair

M6R s’émancipe et vit sa vie . Mélenchon s’est retiré de sa fonction comme coordinateur.

La marginalisation de M6R par Mediapart.

On peut s’interroger de la raison pour laquelle la rédaction de Mediapart n’a rien fait pour que les lecteurs "aient le droit de savoir" en quoi consistait mouvement M6R et quel était le contenu du chapitre 6 de "l’humain d’abord" sur la sixième république et la constituante. Comme nous l’avons fait observer dans notre article précédent pour le Parti de gauche et Mélenchon, si les articles de blog sont relativement nombreux à parler de M6R, le nombre d’articles concernant ce mouvement écrit s par la rédaction est infime.

Pourquoi marginaliser M6R ? Serait-il en marge des luttes sociales ? Rappelons que la pétition –motion de censure citoyenne contre la loi travail a été soutenue par M6 R . Voirici

Une explication peut être la suivante : Paul Alliès , membre du bureau national du PS,est devient en 2008, "aux côtés d’Arnaud Montebourg, secrétaire national adjoint du Parti socialiste au sein du secrétariat national à la rénovation du parti. Depuis 2009, il est Président de la Convention pour la 6ème République".(Wikipédia)

Or, rappelons que,la Convention pour une sixième république a été lancée par Montebourg 21 avril 2001 Montebourg propose une sixième république lors de la campagne présidentielle de 2002. (Nous avons présenté C6R dans un précédent article) À cette occasion, il a le soutien d’une dizaine de députés de gauche et députés écologistes verts Stéphane Pocran. Cliquez ici pour plus de détails

La trajectoire d’Arnaud de Montebourg est assez complexe et un article du journal Le Monde du 12/10/2011 intitulé :" Montebourg : 10 ans d’union et de désunion" rendcompte de cette instabilité.Cliquez icipour accéder à l’article Mais ce sujet n’est pas ici notre propos

Rappelons que pour ceux qui l’auraient oublié ou ne le savent pas, la convocation d’une assemblée constituante pour une sixième république figure au chapitre VI du programme "L’humain d’abord" défendu par Mélenchon à l’élection présidentielle de 2012. Voir le programme en cliquant ici

Or, la démarche du Front de gauche reprise par Mélenchon pour une sixième république semble être considérée comme concurrentielle à celle défendue par Paul Alliès. Nous verrons plus loin la position de Paul Alliès précisément. (Ce qui n’est pas notre manière de voir qui au contraire consiste à confronter les points de vue,de favoriser l’intelligence collective dans un esprit coopératif).

Rappelons d’autre part que Paul Alliès s’est prononcé pour une primaire des gauches. Il déplore sur son blog que la direction du PS n’a pas pris en compte de l’appel de « Notre Primaire » qui a fait l’objet d’une pétition en ligne.

Or il se trouve que Stéphane Alliès journaliste de Mediapart responsable du secteur vie politique des partis de Mediapart est le fils de Paul Alliès (ce dernier est professeur de droit à l’université Montpellier. Sa biographie ici )

Mais cela ne semble être qu’une explication partielle possible car l’attitude de ce journaliste envers Mélenchon et la politique défendue par le Front de gauche semble très négative. En effet, une lettre de Christian Picquet de septembre 2010 à Stéphane Alliès en dit long sur les sentiments de ce journaliste à l’égard du Front de gauche.

Voir la lettre en cliquant ici En voici un extrait : " Le ton de votre papier est, tout d’abord, particulièrement choquant. J’ai été, je vous l’avoue, interloqué de vous voir employer l’expression d’« aventure socialo-communiste » pour désigner le Front de gauche…Plus grave me semble l’accusation de « radicalité tribunitienne et populiste ». Journaliste averti, vous ne pouvez en effet ignorer que, sous la plume d’analystes talentueux, cette caractérisation n’a jamais désigné… que les pires adversaires de la liberté.…"

Une autre source confirme cette attitude négative. Ce journaliste s’est fait épingler par l’Opiam (observatoire de la propagande des inepties anti Mélenchon). Voici un extrait : « Toujours à petites doses, les journalistes Stéphane Alliès et Lilian Alemagna continuent d’injecter le poison de la division dans la gauche et leur venin anti-politique. Ils fabriquent depuis des années un Mélenchon « agité », « turbulent », « excessif », « tonitruant », etc. – l’air de rien, à longueur d’articles. Voici deux extraits d’articles parus le 11 février, l’un dans Mediapart, l’autre dans Libération : « À 54 ans, il [Pierre Laurent] mène sa barque, tempère les ardeurs de Jean-Luc Mélenchon, tout en maintenant le dialogue avec le PS […] »

« Laurent ? C’est un diesel : ça dure plus longtemps et ça va plus loin », pointe un ministre, pas mécontent de voir émerger à gauche une autre figure, moins radicale que Mélenchon. En tout cas sur la forme.

Voir le document complet ici et

Mais Stephen Alliès a publié juste avant les élections présidentielles de 2012 un livre intitulés : "Mélenchon le plébéien" aux éditions Plon.. J’ai pensé qu’il s’agissait d’une biographie non partisane pour informer les électeurs à l’occasion des présidentielles de 2012.

S’agit-il d’une biographie neutre et objective ? Voici ce que dit le site précédent : "Alliès et Alemagna sont les auteurs d’une « biographie » de Jean-Luc Mélenchon, publiée il y a un an. Elle est bourrée d’affirmations sans preuves, sans sources – en plus d’être écrite dans un style exécrable (abréviations partout). Notez la prouesse des deux génies : ils ont retranscrit intégralement l’altercation entre Mélenchon et le pauvre-petit-étudiant en guise de critique de la relation de Mélenchon avec les médias, sans même essayer de comprendre ce qui s’est passé, sans même écouter les explications fréquentes de Mélenchon. Cette retranscription n’est accompagnée que d’une pitoyable accusation contre Mélenchon et d’une défense corporatiste de leur caste d’intouchables.…".

J’avais fait remarquer dans un précédent article la politique du silence de la rédaction de Mediapart à l’égard de Mélenchon et des propositions concrètes du FdG et du PG, en en voilant cette réalitépar l’existence de blogs

À quel jeu jouent les lanceurs du mouvement propulsé par Mediapart ?

En raison de ces différentes informations et des options politiques des intervenants, on peut s’interroger sur le sens de cette AG citoyenne de Mediapart. S’agit-il de pirater la présidentielle de 2017 en permettant aux citoyens d’imposer leur parole et leurs propositions ou de neutraliser l’homme providentiel , situé entre le Christ et Bonaparte, carnivore apportant une constitution de sixième république sur un plateau tombé du ciel qui n’est rien d’autre (comme le veut une construction médiatique), Jean-Luc Mélenchon ?

Interprétation paranoïaque ou persécutive ? Mais qui d’autre jouit d’une telle description caricaturale dans la presse et les médias, qui d’autre parmi les candidats actuels propose la convocation d’une assemblée constituante ?

Mélenchon n’a pas le monopole, et c’est heureux, de disposer d’une plate-forme numérique participative et d’une télé Internet mais il n’est pas délirant de supposer ici un court-circuitge de la démarche participative de Mélenchon d’autant que toutes les thématiques mentionnées durant l’émission sont déjà présentes depuis quelques semaines sur sa plate-forme.

Mais l’on rétorquera que les citoyens ne sont pas obligés d’être assujettis à déposer des propositions sur la plate-forme d’un candidat aux élections présidentielles mais de disposer de leurs propres plate-formes. Je souscris à 100 % à cette manière de voir mais cette démarche peut compléter la précédente sans être forcément contradictoire avec elle et d’autre part le faisceau des informations précédentes m’incitent à penser qu’il s’agit plutôt d’une entreprise concurrentielle à celle de la "France insoumise.". On remarquera d’ailleurs l’analogie des termes utilisés durant l’émission : il faut "pirater," il faut "hacker" 2017 ,il existe un état de nécessité justifiant une "désobéissance civile",

Dans cette hypothèse de l’utilisation d’une méthode de marginalisation ou de banalisation de la démarche numérique participative de Mélenchon cette méthode n’est pas originale. Ainsi dans son émission Soft Power du17/04/2016 de France Culture intitulée : "Le numérique au secours de la démocratie ?", alors que de multiples expériences d’utilisation du numérique sont mentionnées, la plate-forme JML2017 n’est pas présentée ne serait-ce qu’une minute. L’anti Mélenchonisme se perçoit à partir de la 20e minute de l’émission où il est affirmé que Mélenchon se serait fait expulser d’une réunion de Nuit debout de la même manière qu’Alain Finkielkraut ce qui est faux car Mélenchon n’a reçu qu’un oeuf d’un personnage isolé alors qu’ Alain Finkielkraut a été hué par plusieurs dizaines de participants . Ceci n’est pas trop étonnant quand on connaît l’idéologie libérale ou sociale libérale des animateurs de cette .émission On peut écouter cette émission par ailleurs intéressante en cliquant ici

Cette interprétation que je livre ici plus à titre de possibilité probable que de certitude s’appuie non seulement, comme je l’ai déjà dit, sur les informations précédentes mais sur la manière de passer sous silence pour le téléspectateur de Mediapart M6R et la plate-forme de Mélenchon au lieu au contraire d’en parler (sans en faire un élément central) et de favoriser le débat démocratique ouvert et transparent entre les différents acteurs que l’on voudrait, pour la plupart, nous présenter comme dépourvus d’engagement politique partisan.

Remarquons par exemple qu’il est fait allusion dans l’émission au mouvement citoyen "Les zèbres" ( voir ici le site ici : ) et aussi au mouvement commun (Voir ici ) où l’on trouve un article de l’économiste Jean Gatrey de Nouvelle donne (article ici ). Pour Mediapart, le monde est vraiment petit.

Objection à cette interprétation

Ceci peut paraître contradictoire avec la décision récente de Mediapart d’accorder un long interview à Mélenchon. 2 jours avant l’émission. "Mélenchon : « Si je suis élu, j’abrogerai la loi El Khomri » " (article ici ) J’ai été surpris par ce long article car la rédaction de Mediapart rend très rarement visible Mélenchon ou quelconque représentant du PG. Sans doute que le mouvement social contre la loi travail, le long interview récent de Mélenchon dans la revue les Inrckptbles et peut-être des lettres de protestation de lecteurs expliquent cette parution.

Réponse : La technique utilisée par Mediapart est la même que celle des autres médias : on fait parler Mélenchon comme commentateur d’événements divers notamment européens, on interroge sur sa réaction concernant telle ou telle décision gouvernementale ou événements international, mais le temps consacré à l’exposé de son programme ou de ses idées alternatives est très réduit.

En l’occurrence, une étude sémantique et statistique de l’interview de Mélenchon par Mediapart montre, sur une interview comprenant 5379 mots (questions du journaliste incluses),seuls 837 mots (y compris la sortie des traités européens) décrivent le contenu de son programme soit un espace de 15, 6 %. L’espace occupé par les questions de violence et de maintien de l’ordre est de 820 mots ce qui est relativement considérable et s’inscrit dans la droite ligne des opérations de diversion médiatique concernant les luttes sociales.

Par ailleurs, le 27 juin 2016 la rédaction de Mediapart fait référence à un article de Téléobsj’ intitulé :Jean-Luc Mélenchon : l’homme qui n’aimait pas les médias (ici ) grotesque caricature où le faux se mélange au vrai où Mélenchon déverse sans limite des torrents d’injures sur quiconque ose le contredire.

Il est toujours possible de neutraliser par différents moyens un homme politique que la force des événements oblige à rendre visible. Par exemple, créer ou soutenir un ou des mouvement(s) politique(s) concurrent(s) l’affaiblissant.

Mais évidemment, cher(e) lecteur(trice), vous vous posez alors la question : neutraliser Mélenchon ? Mais au bénéfice de qui ?

L’aventure continue : la figure citoyenne d’Arnaud Montebourg hante les esprits des médiapartiens.

L’hypothèse Montebourg : La stature …du Citoyen

Dans un article du journal 20 minutes du 20 juin 2016  : « Écoutez, j’ai une carte, je suis adhérent, mais je n’ai aucune responsabilité, je ne suis pas élu, je n’ai pas de mandat électif. Je suis redevenu un citoyen ordinaire qui vit d’autre chose que de la politique. Je suis retourné au travail ! » qui se prononce pour une primaire des gauches sous conditions… d’une primaire citoyenne

Une candidature sous conditions

"…Arnaud Montebourg a ensuite égrené les conditions de son hypothétique participation à la primaire,menaçant de manière à peine voilée de se présenter directement à la présidentielle si elles n’étaient pas remplies. « Il faut qu’il y ait une dizaine de milliers de bureaux de vote, sinon les gens n’iront pas voter »."

Montebourg prépare sa candidature en bâtissant "un projet alternatif " pour la France" construit avec les citoyens…Voir ici son allocution sur Dailymotion : Son site de campagne "projet France" estici et et en prime, une vidéo sur Dailymotion :

Et pour la direction du PCF, il est le bienvenu ! Voir la vidéo sur LCP titrée : "Le secrétaire national du Parti communiste français appelle Arnaud Montebourg à rejoindre une candidature commune rassemblant le PCF, les écologistes, le Parti de gauche et des socialistes en rupture avec l’exécutif." Voir la vidéo disponible ici

[Pierre-Laurent se présente ici comme le grand rassembleur au panache blanc alors qu’il est responsable de l’explosion du Front de gauche par les politiques d’alliance à géométrie variable illisibles lors des différentes élections locales depuis 2012. Un tel discours ne peut abuser que les électeurs qui ignorent les comportements opportunistes d’un certain nombre d’élus locaux communistes.]

La rédaction de Mediapart a déjà rédigé un article à ce sujet il y a cinq mois : Comment Arnaud Montebourg prépare sa candidature pour 2017 Mediapart 4 février 2016 | Par Lénaïg Bredoux

On pourrait se poser la question : quel serait l’attitude éditoriale de Mediapart en cas d’une candidature Montebourg ?

La rédaction de Mediapart a déjà rédigé un article à ce sujet : Comment Arnaud Montebourg prépare sa candidature pour 2017 Mediapart 4 février 2016 | Par Lénaïg Bredoux

Si Montebourg présente sa candidature d’ici la fin de l’été, il est possible que la direction du PCF ou le PCF en novembre appelle à le soutenir dans sa stratégie d’alliance à tout prix avec le PS, si les sondages le permettent Si Mélenchon maintient sa candidature, il sera évidemment accusé de tous les maux. Dans ce cas, le PCF bascule de la gauche populaire vers la gauche élitaire dans sa version sociale-démocrate.

Concernant Mediapart, il n’est pas invraisemblable d’ imaginer le scénario suivant : Mediapart favorise évidemment la majorité du PCF et Pierre Laurent (qui était partisan d’une primaire à gauche) contre le PG et Mélenchon (trop radicaux et indépendantistes par rapport au PS), favorise la popularisation le moment venu de Montebourg partisans d’une C6R moins radicale que la M6R. L’un des supports de l’opération pourrait être précisément un mouvement "rebel et citoyen" mise en concurrence avec la "France insoumise.".si Mélenchon obtient ses parrainages (ce qui n’est pas gagné). Dans ce cas de figure que je présente ici comme hypothèse, , Mediapart apparaît comme une machine de guerre politique contre Mélenchon. Ces hypothèse s’appuient ont une certaine cohérence, mais j’espère qu’elles s’avéreront fausses.

En arrière-plan : Le débat sur la sixième république à gauche

En continuant notre recherche, nous avons constaté une conjonction entre Paul Alliès et Vincent Sizaire. En se reportant sur le blog de Paul Alliès une sur Mediapart, on découvre un article fort intéressant.

"La Gauche unie pour une 6e République " 22 avr. 2015 Par Paul Alliès Blog : UNE AUTRE REPUBLIQUE EST POSSIBLE https://blogs.mediapart.fr/paul-all...

"Vient de se tenir à l’Assemblée Nationale, ce 16 avril, une rencontre-débat dont l’originalité était de faire se rencontrer toutes les formations de Gauche sans exception. Son intérêt : démontrer que la revendication d’une 6e République peut être un élément d’un programme commun à toutes ces formations.

L’initiative avait été prise par les animateurs de la contribution "L’optimisme de la Volonté" déposée par les amis de Benoit Hamon et Arnaud Montebourg pour le congrès du Parti socialiste (depuis, cette contribution se retrouve dans la Motion B " A Gauche, pour gagner" conduite par Christian Paul). L’animateur, le magistrat Vincent Sizaire, a réussi à réunir autour de lui : Eric Alt (Nouvelle Donne), André Bellon (Président de l’Association "Pour une Constituante"), Nicole Borvo Cohen-Seat (Parti Communiste), Bastien François (Europe Ecologie-Les Verts), Raquel Garrido (Parti de Gauche - Mouvement pour la 6° République), Paul Alliès (Président de la "Convention pour la 6° République") ainsi que Pourria Amirshahi, député socialiste et Guillaume Balas, député européen socialiste qui a conclu la rencontre.

Ce rassemblement est en soi, un premier évènement dans le contexte de divisions, concurrences et exclusions qui mine la Gauche en ce moment. Sans doute toutes les formations représentées ont eu l’occasion par le passé d’exprimer leur engagement en faveur d’une 6° République ; mais il n’était pas sans intérêt de vérifier que celui-ci peut être le socle d’une convergence, si ce n’est d’une unité programmatique. Et c’est bien ce qui a été fait lors de ce débat.

D’abord on a pu constater que les divers degrés de mobilisation en faveur d’un nouveau Régime n’ont pas introduit de nouveaux ressentiments. En clair, personne n’a reproché au Front de Gauche ou à Jean-Luc Mélenchon de faire de la 6° République le sujet prioritaire de son investissement depuis l’été dernier, au risque de sembler se l’approprier. Au contraire, l’accord est général sur le fait que toutes les actions en ce sens sont bonnes à prendre dans la mesure où elles en popularisent l’idée. Et d’aucuns considèrent que la perspective doit être approfondie pour la rendre crédible et désirable à une majorité garnissante de Français (62% se déclarent d’ores et déjà favorables selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, le 23 novembre dernier).

Ensuite, si un vrai débat existe sur les modes de passage à une nouvelle République, les divergences apparaissent comme surmontables. Les partisans de la réunion d’une Assemblée Constituante comme préalable à tout changement (essentiellement A. Bellon et R. Garrido) conviennent d’une autre voie qui pourrait être celle permise par l’article 11 de l’actuelle Constitution : à la suite d’élections présidentielle et législative et dés lors que le ou la président(e) et les députés élus auraient fait du changement de Constitution un sujet de leur programme durant la campagne, ils auraient reçu un mandat constituant autorisant dès après leur élection, soit la tenue d’un référendum soit un engagement de responsabilité du Premier ministre. Ce premier acte ouvrirait le processus d’un vaste débat dans le pays (comme en 2005 sur le TCE) tant à l’Assemblée Nationale (qui deviendrait constituante quelques jours par semaine durant quelques mois) que dans l’opinion (avec l’ouverture d’un Forum consultatif réunissant, sous l’autorité du ou de la Garde des Sceaux des experts et des citoyens tirés au sort ; ce comité piloterait sur Internet un débat interactif sur les principales matières de la Loi fondamentale. Ce processus serait clôt par un dernier référendum de ratification.

Enfin, s’il reste des questions en suspens, elles sont de nature à féconder et à politiser le débat. Par exemple sur la place du Tirage au sort pour sélectionner les constituants ; sur la composition de l’Assemblée (avec ou sans des élus présents ou passés d’instances de la V° République) ; sur l’étendue d’une nouvelle génération de droits fondamentaux dans le Préambule. Mais ces questions (nourries d’expériences étrangères : celles de l’Islande, de la Tunisie, du Portugal ont été sollicitées) n’obèrent pas un accord fondamental sur la nature du nouveau Régime qui serra de type parlementaire et primo-ministériel. Ce n’est sans doute pas là une condition suffisante pour réaliser toutes les ressources d’une démocratie moderne, participative notamment, mais c’est la pré-condition pour rompre avec le présidentialisme dont on mesure les ravages aujourd’hui à Gauche.

Il faut donc bien "changer de République" et non pas seulement "changer la République" (formule inaugurale de l’invitation à ce débat). Ce projet est capital puisqu’il réunit la gauche toute entière, du PCF à la gauche moderne du PS. Finalement, l’isolement de Jean-Christophe Cambadélis s’est encore aggravé un peu plus avec ce débat du 16 avril. Est-ce la raison qui lui fait promettre en catastrophe depuis, la tenue d’une Convention nationale de son parti sur le sujet en 2016 ? Encore une promesse qui n’engage que ceux qui la reçoive de la part de quelqu’un dont le culot, si ce n’est le cynisme semblent ne connaitre aucune limite. On y reviendra très bientôt.

(Le Club est l’espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n’engagent pas la rédaction est-il indiqué.)

Fin de l’article de Paul Alliès.

On peut ici se réjouir de l’attitude intelligente, unitaire et ouverte de Paul Alliès que l’on aurait aimé retrouver à la rédaction de Mediapart dans l’organisation de sa soirée du 5 juillet 2016.

Mais ce billet de blog a suscité contestation du président de l’Association pour une constituante André Bellon. https://www.pouruneconstituante.fr/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%... Dernier commentaire 24/04/2015 15:28 Par Laurent Loty Chers Médiapartiens et Mégapartiennes,

Voici le droit de réponse (ici un extrait) publié par André Bellon, président de l’Association pour une constituante, à qui paul Alliès prête des propos erronés. http://blogs.mediapart.fr/blog/andr...

La crise de la démocratie est désormais trop grave pour espérer une Constituante d’une prochaine élection à la présidence, et pour espérer quoi que ce soit des partis de gouvernements, qu’ils se disent "de gauche" ou "de droite". À défaut d’un véritable processus de réappropriation citoyenne de la politique par une Constituante, nous n’aurons qu’une montée de l’abstention, et du FN jusqu’à sa victoire.

Voici le texte complet de la mise au point que nous avons trouvé.

Les ambiguïtés des débats sur les institutions 23 avr. 2015 Par André Bellon Blog : Pour que vive la souveraineté populaire ! https://blogs.mediapart.fr/andre-be...

Un débat sur les questions liées à la Constituante et à la 6ème République a eu lieu à l’Assemblée nationale le jeudi 16 avril. En tant que Président de l’Association pour une Constituante, j’étais invité à y exprimer les positions de notre organisation. Un commentaire de Paul Alliés, responsable de la C6R et participant au débat, a été publié depuis sur son blog

Un débat sur les questions liées à la Constituante et à la 6ème République a eu lieu à l’Assemblée nationale le jeudi 16 avril. En tant que Président de l’Association pour une Constituante, j’étais invité à y exprimer les positions de notre organisation. Un commentaire de Paul Alliés, responsable de la C6R et participant au débat, a été publié depuis sur son blog et repris en une du journal Mediapart sans que le journal m’ait demandé si les propos rapportés correspondaient à la réalité. Or, ce texte dénature fortement notre démarche et notre travail. Je tiens donc ci-dessous à rétablir la vérité. Je demande, bien entendu, que ce texte soit publié comme droit de réponse par Mediapart.

L’Association pour une Constituante avait accepté de participer à ce débat sous un titre (pouvoir au peuple, comment changer de République) exempt d’étiquette politicienne. Celui-ci ne peut être transformé en « la gauche unie vers une 6ème République » qui contraint notre association à entrer dans un cadre qui ne la concerne pas, en particulier dans une définition de la gauche plus que problématique. La chose était sans ambiguïté puisque, lors du débat avec la salle, Monsieur le député Pouria Amirshahi, a repris la même idée en soulignant mes propos.

Nous ne nous situons pas dans la logique de reconstruction d’une gauche (laquelle ?) qui ne pourra être une perspective qu’une fois le corps politique (le peuple) reconstitué. Cette particularité m’a d’ailleurs amené à critiquer une fois de plus les tentatives de récupération qui avaient marqué l’après 29 mai et qui fleurissent encore aujourd’hui à propos de la Constituante.

Pour ce qui concerne l’Association pour une Constituante, répétons-le ici comme je l’ai dit le 16 avril, nous rassemblons des citoyens au-delà des appartenances. Nos positions sont, en ce sens, fort différentes de celles du Parti de Gauche qui mélange allégrement postions politiques et rassemblement citoyen.

Il est vrai que plusieurs intervenants de la réunion du 16 avril pensent que la 6ème République qu’ils appellent de leurs vœux peut émerger de la gauche dans son état actuel. Cette perspective, en donnant d’avance aux penseurs de la réforme des institutions une étiquette politique, enlève toute chance à ce combat de s’identifier à celui de la démocratie.

Il est aussi avéré que les mêmes intervenants voient dans les élections futures une manière de poser la question du changement de régime, par la force du Président élu et par l’utilisation de l’article 11 de la Constitution. Ce n’est pas la position que j’ai exprimé le 16 avril. Nous restons, et sommes sans doute les seuls, hostiles à l’idée que c’est la présidentielle qui pourrait porter la Constituante, d’abord parce qu’on ne peut à la fois utiliser et rejeter un système, ensuite parce que l’élection présidentielle ne peut éviter le mélange entre étiquette politique et questions institutionnelles. Nous ne sommes pas non plus favorables à ce que l’Assemblée nationale élue soit à la fois Constituante et législateur. Ce projet hybride ne peut, bien évidemment, pas renouveler la vie politique et recréer le corps souverain.

En toute hypothèse, nous n’avons pas d’apriori sur la nature des institutions. Pour nous, la Constituante est à la fois un objectif et un cheminement. C’est le cheminement, avec la Constituante pour symbole, qui doit créer la dynamique permettant de reconstituer le peuple.

Je souhaite bien entendu, que ce débat se poursuive en clarifiant les enjeux.

Fin de l’article de Bellon.

On constate ici la difficulté pour des protagonistes de premier plan – A.Bellon président de l’association pour une constituante (créée en 2007) et P. Alliès à la tête de la C6R avec Montebourg à mettre d’accord malgré leur proximité idéologique. Mais le premier n’est plus au PS depuis longtemps et le second en est toujours l’un des responsables nationaux.

La réponse de Bellon se termine par "…créer la dynamique permettant de reconstituer le peuple",

C’est précisément l’ambition de Jean-Luc Mélenchon, auteur de "l’Ère du peuple" d’impulser une telle dynamique mais des déçus du PS et certains dirigeants communistes et de EELV préfèrent voir en lui un bonapartiste un colbertiste, un homme providentiel demandant que l’on se rallie à son panache blanc pour reprendre des expressions véhiculées par les médias..

Comment expliquer une telle dysharmonie ? Clanisme identitaire, absence de connaissance réelle des positions des uns et des autres le plus souvent caricaturées, le cancer mortifère de la professionnalisation de la politique où les intérêts de carrière personnelle et d’appareil se substituent à la défense de l’intérêt général qui nécessite l’unité des forces sur un programme commun de transformation sociale dépassant ces intérêts mineurs. Les divergences idéologiques ont bon dos. Elles sont le plus souvent infimes au tout à fait surmontables.

À vrai dire, depuis 2001 les propositions d’une sixième république par des forces de gauche ne manquent pas. Un long article de Slate.fr du 30/10/2014 essaie d’en faire un inventaire en constatant quelques convergences et denombreuses divergences. Paul Alliès est plusieurs fois cité dans cet article. "…Tout le monde, en revanche, s’accorde sur le fait que seule une campagne présidentielle peut donner suffisamment de poids au projet de VIe République. Pour Paul Alliès, « il faudra un candidat qui dira : « Mon objectif, c’est de prendre le pouvoir pour mieux vous le rendre ». Le problème, c’est que François Mitterrand l’a déjà fait en 1981, et il s’est finalement trouvé très à l’aise dans le costume de président de la Ve République ». C’est là tout le paradoxe : pour adopter une Constitution affaiblissant la puissance présidentielle, il faudra d’abord élire un président... puissant !…"

Article complet intitulé : Ils sont pour la VIe République. Oui, mais laquelle ? http://www.slate.fr/story/93835/six...

Il est donc clair que des mouvements citoyens instrumentalisés par des partis ne peuvent conduire u’à la persistance des divisions conduisant à l’échec d’une possibilité de toute alternative transformation sociale, économique et politique.

Pour être crédible par les citoyens, il faut que les organisations de l’Autre gauche et de la gauche du PS soient capables d’organiser un mouvement unitaire dépassant les rivalités inter–claniques et les ambitions personnelles de carrière (rivées aux appareils) dues à la professionnalisation de la politique.

On pourrait attendre d’un média comme Mediapart d’organiser des débats d’idées entre différents partisans d’une sixième république pour répertorier les convergences et les divergences n faisant avancer un dialogue constructif et coopératif plutôt que jouer la carte du silence, des confrontations stériles où les véritables débats sont absents.

Dans un billet fort intéressant de son blog du 9/05/2016 sur Mediapart libellé : « Nuit Debout » et la Constitution, le socialiste Paul Alliès, professeur de droit, s’intéresse de près à ce mouvement en examinant dans quelle mesure les différentes commissions de travail mises en place ont abouti (notamment celles de Toulouse et de Grenoble) à la rédaction d’un corpus institutionnel, d’une constitution. Il s’intéresse aussi de près aux positions de Frédéric Lordon , initiateur de Nuit Debout.

Les militants des différentes associations citoyennes doivent de la même manière s’intéresser de près à leurs interlocuteurs pour ne pas être instrumentalisés à leur insu.

Cela ne signifie pas que les partis n’ont aucun rôle à jouer dans la sollicitation et l’accompagnement de mouvements citoyens, mais que les relations entre ces mouvements et ces partis soient transparentes et claires.

Si des citoyens déposent des propositions pour contribuer à la constitution d’un projet politique sur une plate-forme numérique d’un candidat à la présidentielle comme c’est le cas pour Mélenchon, Juppé ,la situation est claire. Reste ensuite à examiner pour les contributeurs si les mesures institutionnelles prévues dans le projet obligeront le candidat à respecter ses engagements contenus dans ce projet et si les libellés sont suffisamment précis pour éviter de multiples interprétations. C’est en ce sens que l’éducation populaire reste un instrument de premier ordre pour la construction d’une démarche démocratique comme le rappelait d’ailleurs des jeunes militants de Nuit de Nantes.

Annexe

I – Le pouvoir au peuple ! Surmonter la crise démocratique en redonnant le pouvoir au citoyen… et au militant. Contribution au congrès du PS

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La crise que nous vivons est avant tout une crise de régime. La dépasser suppose une remise à plat complète et démocratique de nos institutions, parti socialiste compris : une assemblée constituante. Contribution Thématique présentée par : Sizaire vincent LES PREMIERS SIGNATAIRES : Vincent Sizaire, Pouria Amirshahi, Guillaume Balas, Fanélie Carrey-Conte, Setni Baro

TEXTE DE LA CONTRIBUTION

« Le régime représentatif a vécu. Une dictature transmissible à l’héritier qu’élira le suffrage universel est née ». Ecrite en 1965, cette sentence implacable de François Mitterrand n’a sans doute jamais été autant d’actualité. Depuis la révision constitutionnelle de 2002, nous assistons à une concentration inégalée du pouvoir entre les mains d’un exécutif aux ordres d’un président de la République (sic.) politiquement irresponsable mais qui dispose de tous les leviers – écrits ou non écrits – pour soumettre le Parlement à sa volonté. Conjuguée à la fragilité persistante de l’institution judiciaire et aux effets délétères de la professionnalisation de la vie politique, cette situation fait que plus personne ne peut sérieusement défendre la vigueur démocratique de nos institutions.

Et pourtant, cette question demeure largement absente du débat public qui, quand il n’est pas prisonnier de « l’actualité », reste trop souvent englué dans une approche prétendument technique – et pratiquement fataliste – des enjeux contemporains, singulièrement en matière économique. Or si nous n’imposons pas dès à présent la question institutionnelle au sein du débat politique, c’est elle qui s’imposera à nous. Mais elle le fera alors sous des formes qui n’auront rien de démocratique, qu’il s’agisse d’un basculement vers un système ouvertement autoritariste ou d’un approfondissement de la dérive technocratique de l’Union européenne. Il y a donc urgence à mettre sur le devant de la crise démocratique comme grille de lecture incontournable des enjeux politiques contemporains afin d’exiger un véritable changement de régime (1).

Pour ce faire, il nous faut proposer non simplement une révision constitutionnelle ou même une nouvelle Constitution, mais un véritable processus de refondation démocratique, c’est-à-dire l’élection d’une assemblée constituante (2). Et nous serons d’autant plus légitimes à le faire si nous menons parallèlement une entreprise similaire au sein même du parti socialiste (3).

1) Imposer l’évidence de la crise démocratique et la nécessité d’un changement derégime

Elever le débat au niveau de la crise de régime permet en premier lieu de répondre à la profonde défiance des citoyens – en particulier des citoyens de gauche – à l’égard de la classe politique, défiance qu’il serait particulièrement dangereux de minimiser ou de mépriser. Ce n’est pas par humeur ou ignorance que le peuple se détourne de la chose publique mais bien au contraire parce qu’il connaît et bien souvent même éprouve l’impuissance des pouvoirs publics à transformer la société dans l’intérêt général.

Or, même si elle procède aussi d’autres facteurs, cette impuissance – et plus encore a mise en scène – s’enracine au coeur de nos institutions politiques et administratives. La culture politique autoritaire que nous a légué la tradition bonapartiste est à l’origine d’un processus de de décision publique qui n’est plus du tout adapté au monde dans lequel nous vivons, fruit d’une société plus complexe et d’une culture démocratique à maints égards plus répandue qu’en 1958. La centralisation excessive du pouvoir décisionnaire, au niveau de l’Etat central comme, paradoxalement, des collectivités locales, aboutit à une force d’inertie considérable qui ne peut que créer l’image d’un décalage entre les intentions affichées et le résultat obtenu.

Par ailleurs, ce mode de fonctionnement, nécessairement opaque, préférant la consultation de cabinet au débat public et à la confrontation ouverte des idées, ne peut qu’éloigner le citoyen de l’action publique ou, pire encore, nourrir chez lui une posture attentiste à l’égard des pouvoirs publics qui, in fine, ne fait que renforcer sa défiance à leur égard.

Ce décalage entre les proclamations et leur mise en application que nourrit le régime se donne singulièrement à voir dans son incapacité à faire correctement respecter les droits fondamentaux des citoyens, qui sont pourtant au fondement de l’action des gouvernants. Que signifie la reconnaissance du droit au logement ou du droit à un environnement sain quand leur application reste lettre morte ? Sommes-nous bien en démocratie quand les pouvoirs publics se montrent structurellement incapables de faire respecter pleinement notre droit à la vie privée, à la sûreté, à la propriété publique des biens communs ou à la progressivité de l’impôt ? Sommes-nous vraiment en république lorsque le contrôle parlementaire et judiciaire de l’action de l’exécutif reste toujours entravé, quand il n’est pas perçu comme illégitime ?

Insister sur le fait que nous vivons une crise de régime permet ainsi de placer la question démocratique au centre du débat avant même de s’engager sur le terrain de la contestation "technique" des dogmes économistes néolibéraux. Et de rappeler que les droits fondamentaux aujourd’hui mis en cause par le néolibéralisme ne sont pas des pétitions de principe : leur respect effectif constitue une condition sine qua non du caractère démocratique de la société.

Appliquée aux grands enjeux contemporains, cette grille de lecture permet également de dévoiler, en creux, l’orientation fondamentalement oligarchique des droites françaises : la « crise » contemporaine n’est pas celle d’un modèle social trop généreux mais bien au contraire d’une organisation sociale foncièrement inégalitaire au service d’une minorité qui, avec la fin de la croissance, ne parvient plus à maintenir sa position de domination économique sans menacer radicalement les conditions de vie du reste de la société.

Pensé pour une société monolithique et hiérarchisée, le modèle de la cinquième république n’est aujourd’hui plus facteur que d’immobilisme, de crispation autoritaire et de régression des libertés. L’heure n’est plus aux ajustements et aux accommodements mais bien au dépassement. A cette fin, nous devons porter le projet d’une démocratie aboutie et conséquente, c’est à dire de cette démocratique économique et sociale pensée par Jaurès, dont les fondements ont été posés par le programme du conseil national de la résistance mais dont la restauration et l’approfondissement nécessitent aujourd’hui un changement de régime réalisé par les citoyens eux-mêmes.

2) Vers la Constituante : promouvoir un processus ambitieux et de refondation démocratique de l’Etat

La mise en évidence d’une véritable crise de régime rend illusoire toute solution qui se contenterait de quelques aménagements à la marge, à plus fortes raisons lorsqu’ils sont préconisés par un comité Théodule. Mais proposer une nouvelle Constitution clés en main n’apporterait aucune solution à la crise démocratique que nous traversons. – D’abord, parce que les projets en concours sont fort divers, depuis la proposition d’un présidentialisme décomplexé défendue à droite – forme de rétablissement d’un régime plébiscitaire bonapartiste – jusqu’au régime parlementaire proposé par les premiers promoteurs de la sixième république. – Ensuite et surtout parce que la seule réponse crédible à la dérive monocratique et oligarchique de notre régime politique réside précisément dans la restitution au peuple souverain de son pouvoir constituant, autrement dit dans la convocation d’une assemblée élue au suffrage universel et chargée de rédiger une nouvelle constitution.

Il est donc fondamental que le Parti Socialiste se prononce clairement en faveur d’une refonte globale de nos institutions au terme d’un processus redonnant le pouvoir au peuple souverain et qu’il fasse de ce thème un élément structurant du débat public des prochaines années, notamment lors des campagnes électorales nationales à venir.

S’engager sur le chemin de la constituante, c’est aussi se donner le moyen de renouer durablement avec les forces vives de la gauche (syndicats, associations, intellectuels) qui, de tous temps, détiennent les clés de la victoire électorale et plus encore de la réussite des projets de transformation sociale que nous portons. Alors que l’ensemble de ces acteurs désespèrent aujourd’hui de la possibilité d’une véritable alternative à la grande régression néolibérale de ces trente dernières années, les inviter à participer à la reconstruction de nos institutions permet de redonner un sens commun à nos combats respectifs.

Au-delà de la diversité des parcours et des objectifs, les luttes syndicales et militantes convergent aujourd’hui vers la défense et l’approfondissement de la démocratie, qu’il s’agisse du combat pour la réappropriation des biens communs, pour une transition écologique intimement liée à la relocalisation de l’économie, ou encore de la promotion des droits des personnes reléguées en marge de la citoyenneté (étrangers, habitants des quartiers populaires) – quand il ne s’agit pas tout simplement de l’objet du mouvement (Association pour une constituante, mouvements divers et variés pour une sixième république,…). En ce sens, la Constituante constitue tout à la fois un espace de discussion et un outil privilégiés pour la recomposition et la remobilisation du camp progressiste.

Il serait particulièrement regrettable que le parti socialiste ne soit pas l’un des acteurs centraux de ce processus qui, sauf à souhaiter l’aggravation de la dérive autoritaire de notre société, s’avère de toute façon incontournable si nous voulons mettre un coup d’arrêt au dépérissement de notre démocratie. A cet égard il faut souligner que l’expérience gouvernementale du parti ne doit pas être perçue comme un handicap mais bien au contraire comme un facteur renforçant la légitimité de son positionnement : c’est précisément parce qu’ils ont fait l’expérience des limites institutionnelles à la conduite d’une politique authentiquement de gauche que les socialistes peuvent aujourd’hui se prononcer pour l’avènement d’une nouvelle République.

A l’inverse, il est évident qu’ils seront d’autant plus légitimes à mettre la question démocratique sur le devant de la scène qu’ils font la démonstration de leur capacité à renforcer parallèlement la démocratie au sein du parti.

3) Vers une constituante socialiste : promouvoir un processus ambitieux et démocratique de reconstruction du parti

L’ampleur des déroutes électorales de 2014 a démontré, s’il en était besoin, que le parti socialiste ne bénéficie plus aujourd’hui d’un ancrage suffisant au sein de la société. Et rien ne serait plus dangereux que de prêter crédit aux promesses factices de quelque courbe sondagière indigente pour annoncer des lendemains chantants. De fait, la crise de représentativité des partis de gauche dans leur ensemble constitue l’un des éléments structurants de la crise de régime que nous traversons et en particulier du divorce croissant entre les citoyens et leurs élus. Au coeur de cette crise de représentativité, on trouve en bonne place la situation difficile des sections et des fédérations qui, de longue date, ont cessé d’être des structures faisant véritablement lien avec la société, non seulement pour y défendre le projet politique porté par le parti mais aussi pour accueillir la discussion critique de ce projet, notamment lorsque le parti se trouve en situation de gouverner. Et si les sections et les fédérations ont perdu cette fonction de « premiers représentants » du parti auprès de la population, c’est d’abord parce qu’elles ne jouent plus aucun rôle moteur dans l’animation et l’orientation du parti, se contentant trop souvent de diffuser les argumentaires et d’appliquer les directives venus d’en haut.

C’est pourquoi la promotion d’une remise à plat démocratique de nos institutions n’a de sens que si nous oeuvrons, dans le même temps, à un véritable aggiornamento démocratique du parti socialiste. Régulièrement mises en place depuis au moins vingt ans, les différentes tentatives de rénovation sont vouées à l’échec dès lors qu’elles ne n’apportent que des modifications de façade et surtout qu’elles restent élaborées et impulsées par la direction nationale ou par un comité restreint dont les membres sont cooptés selon une logique plus ou moins opaque.

L’heure n’est plus à l’élaboration de chartes consensuelles ratifiés par les quelques adhérents se déplaçant aux élections internes mais bien à la mise en route d’un véritable processus constituant qui fasse du militant le véritable moteur de la reconstruction du parti. En d’autres termes, ce dont nous avons besoin c’est l’élection d’une assemblée constituante interne, complètement indépendante des instances actuelles d’animation et de direction du parti, et chargée d’élaborer de nouveaux statuts qui seront ensuite soumis au vote des militants. Outre qu’elle est l’une des conditions de notre crédibilité future à l’égard des citoyens, une telle démarche sera aussi l’outil d’une remobilisation des militants, notamment de tous ceux qui, nombreux, ont largement déserté les sections depuis 2012. Elle sera aussi l’opportunité de renouer le dialogue avec les forces vives de la gauche qui, sous une forme ou une autre (par exemple, en qualité d’observateurs), devront être associées à cette entreprise de reconstruction du parti. Et, pour toutes ces raisons, elle doit être mise en oeuvre dès que possible.

L’ampleur de la crise politique actuelle interdit les demi-mesures. Ce n’est qu’en remettant le militant au centre du parti socialiste que nous serons en mesure de remettre le citoyen au centre de la vie publique. Et ce n’est qu’en élevant le débat au niveau de la crise de régime que nous serons en mesure d’en sortir par le haut, c’està- dire en renouant avec l’idéal proprement républicain d’une élévation toujours plus grande du progrès démocratique. Afin, comme l’espérait François Mitterrand en son temps, « que chaque citoyen se sente prince en son royaume ».

Fin de la contribution

II – Quelques sites de Nuit debout.

Nuit debout Toulouse https://nuitdebouttoulouse.fr/

Nuit debout Paris https://www.nuit-debout-nantes.fr/

Nuit debout Nantes https://www.nuit-debout-nantes.fr/

Nuit debout Montpellier http://nuitdeboutmontpellier.org/

Nuit debout Grenoble http://nuitdeboutgrenoble.fr/

III – Article de Hervé Debonrivage sur la sixième république

Manifestation à Paris du 18 mars 2012. Vive la VIème république ! http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Une VIème République pour un nouvel ordre social favorable aux travailleurs. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Une 6ème République pour transformer la multitude en peuple http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Sixième République pour l’intérêt général défini et contrôlé par les citoyens. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Articulation entre le mouvement pour la 6ème République et le Front de Gauche. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Une 6ème République pour mettre en œuvre une démocratie continue. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Une 6ème République pour des médias libres, pluralistes et et impartiaux. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

L’altruisme au centre de "l’Humain d’abord" et d’une sixième République http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Hervé Debonrivage


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