Radicaliser sa connaissance de la réalité sociale.
Le résultats du travail fourni par l’intelligence collective du mouvement France Insoumise est soit ignoré, soit déformé par les journalistes et universitaires sociaux-démocrates ou trop éloignés du mouvement social. Nous examinons ici un cas d’école : le petit univers de l’entre soi mediapartien.
Rappelons que France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon ont organisé le 18 mars 2017 une marche de Bastille à République à Paris qui fut une réussite puisqu’130 000 personnes étaient présentes.
La veille, Mediapart le média numérique "du droit de savoir" (selon la célèbre formule de son rédac’ chef Edwy Plenel) vendredi 17 mars ne consacra aucun article de sa rédaction pour informer de cette marche.
Cet événement fut retransmis par BFM TV et la plupart des médias, même France 2, dans son JT de 20 heures y consacra quelques petites minutes. Évidemment, Mediapart ne put faire autrement que de rédiger un article sur ce mouvement citoyen en marche.
Cet article fut rédigé par Stéphane Alliès, (fils de Paul Alliès). On retrouve l’article ici
On ne peut vraiment pas dire que cet article fasse preuve de bienveillance pour les citoyens en marche ni même de neutralité. Le ton est tout de suite révélateur en début d’article "Tous devant et lui derrière" reprend la formule de Georges Brassens dans sa chanson "le petit cheval blanc". (Un petit moment de récupération musicale ici )
Quelques jours auparavant, on retrouvait dans un article de Marianne cette même allégorie du troupeau et de son berger, : " Tous derrière et lui devant" mais là il s’agissait non pas de Mélenchon mais de Fillon. Article du 7 mars 2017 ici . Même titre pour Le Dauphiné.com du 8 mars 2017 concernant Fillon. Article ici
Dans la même période pré–printanière, le 9 mars 2017, Mediapart organisait un débat sur la démocratie et la sixième république. Étaient invités Paul Alliès et Dominique Rousseau. Pas de représentants de la France Insoumise sur ce plateau. Le contraire aurait été étonnant.
En effet, Mediapart s’obstine dans son aveuglement à ignorer les mouvements citoyens qui peuvent avoir un quelconque rapport avec Mélenchon. M6R puis France insoumise sont invisibilisés.
Il suffit de consulter le moteur de recherche de Mediapart et Google pour constater que la requête M6R n’aboutit à rien comme article rédigé par la rédaction. En revanche, on constatera que, pour cette même enquête on obtient plusieurs résultats si l’on se réfère aux billets de blog.
On ne reviendra pas ici sur cette stratégie d’effacement astucieuse et sournoise que l’on a démontée par ailleurs.
Même remarque pour la requête "marche pour la sixième république". Il a fallu la circonstance exceptionnelle de la marche du samedi 18 mars 2017 organisée par France insoumise qui a réuni environ 130 000 personnes selon les organisateurs et 100 000 selon …Mediapart. Son reporter a découvert sur la place de la Bastille une zone quelque peu clairsemée où l’on pouvait distinguer selon le journaliste quelques communistes errants, désemparés voire amers… Il est vrai, comme dans la chanson, que ce jour là le temps était maussade … et maussade surtout pour ceux qui espéraient que cette journée soit un fiasco pour les organisateurs et pour le diable et berger rouge Mélenchon
Ce petit préambule n’est pas inutile pour comprendre le déroulé de l’émission.
Étaient invités, disais-je, Paul Alliès et Dominique Rousseau.
Que Mediapart défende la conception de la sixième république selon la manière de voir de Paul Alliès c’est son droit.
D’ailleurs, Edwy Plenel est le bienvenu sur le site de la C6R de son ami Paul Alliès où il a rédigé récemment un article sur la Ve République. (C6R convention fondée par Montebourg au début des années 2000). On peut lire son article ici
Cette association présente sur son site 30 propositions pour une sixième république, et ce, depuis plusieurs années .
On a d’ailleurs rendu compte de son activité dans un autre article sur la sixième république.
On retrouve le texte des 30 propositions ici Paul Alliès est président de la C6R depuis 2008.
On rappelle cela car on a "droit de le savoir", n’est-ce pas ?
Le « débat » de ce 9 mars traite de l’obsolescence de la Ve République puis de la possibilité d’une sixième république (surtout à partir de là 36ième minute du débat).
Or un certain nombre d’inexactitudes apparaissent dans cette émission.
D’abord Paul Alliès affirme péremptoirement que cette idée de sixième république n’est abordée qu’à la première personne, qu’à partir d’une considération personnelle du type "moi je" pense qu’une sixième république doit être ceci ou cela.Selon lui, la question n’est jamais abordée collectivement. Effectivement, ce fut le cas de la C6R créée par Montebourg.
C’est oublier que France Insoumise existe et que ce projet de sixième république a été élaboré collectivement même si Mélenchon y a apporté sa contribution dès 2012. Rappelons que le mouvement M6r a pris en charge collectivement cette revendication d’une sixième république.
La France insoumise a poursuivi et poursuit ce travail accompli collectivement. Par ailleurs, il affirme que la manière d’utiliser le tirage au sort est floue pour la mise en place de la constituante de France insoumise. À l’évidence, il n’a pas visionné la séance sur la sixième république réalisée par l’université populaire de France insoumise qui précise sur ce point les choses.
Que Dominique Rousseau, (auteur d’un livre Intéressant : Radicaliser la démocratie), plusieurs fois invité à Mediapart, fasse part de sa perplexité sur la possibilité de construire une assemblée constituante à froid et non pas à la suite d’un large mouvement de révolte voire d’un bain de sang, on peut le comprendre, qu’il considère qu’Emmanuel Macron, élu président mais n’ayant pas de majorité parlementaire serait obligé de faire preuve d’innovation dans le cadre de la Ve République en s’appuyant sur des "majorités d’idées", et nous fasse part ainsi part de ses croyances, on peut toujours l’entendre.
Mais ensuite il ne s’agit plus de croyances mais de déformation de la réalité lorsqu’il affirme que la charte de France Insoumise pour les élections législatives constituerait une injonction émanant de Mélenchon– président pour que les parlementaires se conforment à son diktat.
Il reprend ici les élucubrations de quelques élus communistes dont le Figaro s’est fait le relais. (Le Figaro. Le 31/10/2016 iciLégislatives 2017 : la charte de Mélenchon pour obtenir un groupe discipliné )
On comprend alors de suite que Dominique Rousseau ignore presque tout du mouvement France insoumise et qu’il se laisse emporter par son imagination. Ses références aux mouvements citoyens sont apparemment sélectives. Il est vrai que l’ensemble des médias, y compris la rédaction de Mediapart, fait tout pour effacer le travail collectif citoyen réalisé par les groupes locaux de France Insoumise et de sa convention nationale.
D’abord la charte n’a pas été rédigée par Mélenchon et quelques collaborateurs mais à partir d’un travail collectif et, après discussion, le texte a été voté et adopté collectivement à la convention nationale de la France insoumise de Lille en en octobre 2016.
D’autre part, le programme "L’Avenir en commun", qui n’apparaît jamais dans la bouche de nos interlocuteurs, est aussi le résultat d’un travail collectif et non pas sorti de l’imagination du "présidentialiste" autoritaire Mélenchon.
La charte ? De quoi s’agit-il ? Un candidat de France Insoumise aux élections législatives 1)se fait élire sur les bases du programme L’Avenir en commun et 2)s’engage à le respecter. Répétons que ce programme n’a pas été élaboré par le grand Manitou Jean-Luc Mélenchon mais a une histoire depuis 2012 et a été enrichi par plus de 3600 contributions, la juriste Charlotte Girard et l’économiste Jacques Généreux ayant assuré la coordination.
Il n’a pas été rédigé par un comité restreint en à peine deux mois avant les élections présidentielle et législatives comme c’est le cas par exemple pour les candidats Hamon et Macron. Ce genre de "détail" semble échapper complètement aux deux invités.
En outre ce programme est accompagné de plus de 40 livrets, rédigés par des collectifs d’insoumis.
Mélenchon reconnaît d’ailleurs qu’il ne connaît pas tous les détails contenus dans ces livrets rédigé à la fois par des citoyens, des adhérents d’associations, de syndicats et d’experts.
On est loin ici du représentant d’un appareil fort d’un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros entouré d’une technostructure composée d’experts patentés.
Mais les « débatteurs » démocrates de Mediapart ne semblent pas faire de différence entre ces situations par méconnaissance ou mépris de l’action citoyenne de la France insoumise.
D’après cette charte, que nous reproduisons en annexe, le travail des députés devient plus collectif et responsable. Chacun garde sa liberté d’appréciation mais doit confronter celle-ci à la cohérence du programme et à l’avis de ses collègues. Il s’agit tout simplement de jouer le jeu de l’intelligence collective et de ne pas être chacun dans son coin pour décider seul ce qui est bon ou pas bon pour le peuple. Les députés doivent rester en contact avec le mouvement France Insoumise et les forces associatives , syndicales et tenir compte de leurs avis. Est-ce là une dictature exercée par l’exécutif sur le législatif ? À force d’ignorer les faits, on affirme n’importe quoi.
Doit-on revivre à la situation du projet de la loi renseignement où la totalité des syndicats de magistrats et d’avocats, des associations de défense des droits de l’homme, des associations spécialisées dans l’utilisation du numérique ont vu leur opposition à ce projet méprisée et rejetée par les deux assemblées qui ont voté à 75 % des voix pour cette loi liberticide ? Où l’on a vu aussi trois députés Front de gauche voter cette loi en contradiction avec l’avis du groupe parlementaire auquel ils appartiennent et contre la vie de la société civile ? C’est en tenant compte de ce genre de réalité historique, de cette expérience que la charte a été conçue.
Bref, il s’agit donc d’une véritable falsification des positions réelles défendues par France Insoumise qui a eu lieu sur ce plateau. On a donc assisté à un mépris total de la réalité de l’activité de réflexion citoyenne ce qui est assez inattendu de la part de gens qui considèrent qu’il faut donner plus de pouvoir aux citoyens.
Pour être plus démocrates,Edwy Plenel, Paul Alliès et Dominique Rousseau doivent radicaliser leurs connaissances du Réel.
Pour voir la vidéo du débat de Mediapart, Cliquez sur le lien suivant
https://www.youtube.com/watch?v=6OO... 36 ème minute
Pour comprendre en quoi les propos tenus à l’encontre de Mélenchon et France Insoumise sont des élucubrations , on peut se référer à la vidéo :
Universités populaires de la France insoumise sur la 6ème république.
https://avenirencommun.fr/univpop_p...
Voici maintenant le texte de la charte et une explication de son contenu par JM L 2017.
Annexe
1) Charte des candidat.e.s de la France insoumise
http://f-i.jlm2017.fr/charte_legisl...
À partir des objectifs du mouvement de la France insoumise, de la synthèse de la cogitation insoumise de la Convention de Lille sur les élections législatives et des contributions des différents espaces de la campagne, une charte pour les candidats investis par la France insoumise a été élaborée. Elle est consultable ci-dessous.
Charte des candidat.e.s de la France insoumise
POUR LES CANDIDATS INVESTIS PAR LA FRANCE INSOUMISE AUX ELECTIONS LEGISLATIVES DE 2017
Avec l’inversion du calendrier électoral, les élections législatives sont plus que jamais liées à l’élection présidentielle. Il n’y a pas 577 élections ayant chacune sa propre dynamique et sa propre stratégie électorale. Cela a été méconnu parfois dans le passé. Nous ne devons pas recommencer cette erreur.
Nous devons donc construire notre campagne législative en cohérence totale avec la campagne présidentielle et pour cela avoir des candidats investis par la France insoumise dans toutes les circonscriptions, c’est à dire qui s’engagent à respecter la présente charte.
Notre but est d’avoir une majorité à l’assemblée en cas d’élection à la présidence afin d’appliquer le programme pour lequel le peuple nous aura donné mandat. Et, dans tous les cas, d’avoir le plus possible de député-e-s pour mener la bataille pour nos idées dans l’hémicycle et dans la société.
Dans notre vision de la révolution citoyenne que doit accomplir notre pays, le groupe des députés doit être entièrement au service de la mobilisation du peuple, l’éclairer, l’accompagner, la nourrir, porter sa parole dans l’hémicycle et par les votes. Il ne peut donc évidemment s’agir d’un groupe de député-e-s agissant selon leurs seuls choix personnels, ne rendant de compte à personne et ne respectant aucune discipline d’action collective. Nous refusons là aussi les tares de la 5ème République.
De cette orientation générale nous tirons les leçons suivantes qui constituent la Charte à laquelle doit souscrire chaque homme et chaque femme candidat-e en notre nom.
Celles et ceux qui accepteront cette investiture s’engagent à : soutenir Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle ; faire campagne sur le même programme national : « L’avenir en commun » ; se rattacher à l’étiquette politique « La France insoumise » lors du dépôt de candidature afin de participer à la totalisation des voix au niveau national ; se rattacher à l’association de financement « La France insoumise » lors du dépôt de candidature, ce qui inclut la possibilité d’accords de reversement entre cette association de financement et les candidats ou le groupement politique particulier qu’ils désigneront pour la première comme pour la seconde fraction du financement public, ; le sigle et l’intitulé national de campagne de France Insoumise, en respectant leur charte graphique, seront intégrés dans le matériel de propagande R39 (affiche officielle, circulaire électorale, bulletin de vote) ; siéger au sein du groupe qui sera constitué pour construire une coopération politique entre les députés de France Insoumise ou le mouvement auquel elle aura contribué à donner naissance si telle est la décision que nous prenons collectivement à l’issue des élections ; élire le/la présidente et le bureau du groupe ainsi constitué ; respecter la discipline de vote du groupe lorsqu’une décision collective a été prise conformément au programme l’Avenir en commun ; assumer au nom du groupe au moins deux réunions publiques par an hors de sa circonscription à l’invitation des groupes locaux issus de la France insoumise ; construire une coopération politique entre les député-es et le mouvement France insoumise, quelle que soit la forme que les signataires lui auront donné alors, afin d’examiner ensemble les projets de loi les plus importants,s’accorder sur les propositions à porter aux débats de l’assemblée nationale et le consulter pour chaque vote important et notamment celui du budget de l’Etat et de la sécurité sociale.
Par ailleurs, dans ce moment de défiance totale vis-à-vis des élus, les député-es de la France insoumise devront avoir un comportement exemplaire. Pour cela, les candidates et candidats s’engagent à :
•signer la charte de l’association indépendante ANTICOR
•renoncer à leur mandat local en cas d’élection comme député-e afin de respecter le principe de non cumul et se consacrer pleinement à leur mandat ;
•n’accepter au cours de leur mandat aucun don, cadeau ou prêt, de nature à les influencer pour favoriser les intérêts d’une personne privée ou d’une personne morale et dénoncer publiquement toute tentative de corruption avérée ;
•lutter contre toutes les dépenses somptuaires et contre tout ce qui serait un privilège en inadéquation avec la stricte fonction représentative de l’élu ;
•respecter les procédures de transparence proposées par la France insoumise, notamment concernant la réserve parlementaire si celle-ci n’est pas supprimée ;
•déposer et défendre une proposition de loi afin de réintégrer le régime de retraite des députés au sein du régime national de la sécurité sociale ;
•poursuivre tout au long du mandat le travail d’échanges avec les associations, syndicats, réseaux ou collectifs rencontrés au cours de la campagne.
•Publier un compte rendu de mandat régulier
Les candidates et candidats doivent être à l’image des valeurs que porte la France insoumise. Ils doivent aussi représenter les classes populaires aujourd’hui exclues du champ de la représentation politique.
C’est pourquoi les syndicalistes, les lanceurs d’alerte, les militants associatifs, les chercheurs et intellectuels engagés, les féministes, les écologistes, les paysans, les militants des quartiers populaires sont invités à se porter candidats.
Des assemblées citoyennes de circonscriptions formées pour l’occasion identifieront un vivier des candidats les plus pertinents. Au besoin un travail pourra avoir lieu ponctuellement au niveau départemental pour faciliter le « repérage », la sollicitation et la répartition des candidat-e-s.
Un comité électoral national représentatif de ce qu’est la campagne de France Insoumise, donc incluant aussi des représentants de toutes les forces y participant, travaillera en lien avec ces assemblées. Il veillera à la répartition des candidat-e-s sur le territoire et à faire respecter, notamment, une stricte parité des candidatures et la diversité sociale du pays et la diversité politique des signataires de la France Insoumise.
Fin de la charte
2) Les législatives. 25 novembre 2016 dans Actus, (Extrait) Notes JLM
Source : JL M 2017 https://jlm2017.fr/2016/11/25/les-l...
"… Pour la « France Insoumise » l’élection présidentielle et les élections législatives forment une seule et même séquence politique nationale. À peine cinq semaines sépareront le deuxième tour de la présidentielle du premier tour des législatives. La démonstration a été faite en 2012 de l’échec auquel conduit la séparation des deux élections. Un bon score aux législatives repose quasi exclusivement sur la bonne mobilisation des électeurs de la présidentielle. Cela aboutit à une technique de campagne très claire : même programme, même identification visuelle, même cadre politique entre les deux élections et dans les 577 circonscriptions. Il n’est pas question de recommencer 577 campagnes locales sans ligne nationale, abandonnées aux notables locaux ou aux arrangements à géométrie variable avec le PS. S’y ajoutent donc deux points essentiels. Tout d’abord, les candidats devront se déclarer en préfecture sous la même étiquette politique « France Insoumise ».
C’est la condition pour que nos résultats soient comptabilisés et totalisés comme tels au niveau national. Il est vital pour la suite d’éviter le spectacle lamentable donné aux élections locales de scores éclatés entre je ne sais combien d’étiquettes et de collections de sigles !
Les candidats devront aussi se rattacher financièrement à la même association de financement « France Insoumise ». Car le financement public des partis et groupes politiques dépend du nombre de voix obtenues aux élections législatives et du nombre de députés. Bien sûr, des accords de répartition financière avec les partis et groupements politiques alliés sont prévus par la charte. Car il n’est pas question de léser quiconque. Voilà qui est loin des caricatures affolantes qui ont circulé sur ce sujet qui ont déjà une forte odeur de cuisine interne ! Ce qui a été dit pour rendre ce point inacceptable sur le terrain, c’est autant de mensonges.
Des accords auront lieu avec des partis car souvent ils proposent des candidats de qualité, bien représentatifs de ce que nous voulons représenter : militants de terrain, syndicalistes, porte-paroles, lanceurs d’alertes, femmes et hommes engagés de toutes les façons possibles.
Sachez que la présidentielle n’ouvre aucun droit a financement régulier à la suite de l’élection. Cette fois ci il a donc été convenu que le reversement à chaque groupe dans la circonscription inclurait une péréquation nationale permettant à chacun de s’y retrouver ensuite et notamment de payer ses remboursements. C’est une affaire de solidarité nationale pour permettre à tout le monde de pouvoir être candidat et pas seulement ceux qui sont adossés sur une fortune ou un parti qui le prend en charge.
La charte.
Une charte a donc été établie pour les candidats aux élections législatives pour mettre noir sur blanc ces points et quelques autres. Elle a été construite à partir des échanges de la Convention des insoumis.e.s à Lille au mois d’octobre. Une « cogitation insoumise » y était consacrée aux législatives.
Dans l’esprit de la 6e République que nous défendons, les insoumis ont insisté pour que les candidats s’appliquent le non cumul des mandats et respectent la charte de l’association Anticor contre la corruption et les conflits d’intérêts. Ces deux points figurent donc en bonne place dans la charte.
Puis la charte a été discutée avec « l’espace politique de la France Insoumise » où sont représentés les groupes politiques qui participent à la campagne présidentielle. Tout cela montre que loin de sortir du chapeau, cette charte est mise en discussion depuis un bon moment et qu’elle a été bien réfléchie par tous ceux qui ont voulus prendre parti à ce débat.
J’évoque un dernier point. Il s’agit de la « liberté de vote » des députés. J’invite ceux que cela inquiète légitimement à relire attentivement la charte. Que dit-elle ? Que les futurs députés s’engagent à « siéger au sein du groupe qui sera constitué pour construire une coopération politique entre les députés de France Insoumise ou le mouvement auquel elle aura contribué à donner naissance si telle est la décision que nous prenons collectivement à l’issue des élections » et à « respecter la discipline de vote du groupe lorsqu’une décision collective a été prise conformément au programme l’Avenir en commun ».
On voit bien ici qu’il n’est pas question qu’un « chef autoproclamé » décide pour tous les autres comme cela a été grossièrement affirmé. Mais à l’inverse, en effet, il n’est plus question que le groupe de députés décide sans consulter personne, sans rendre compte à personne ni à aucune organisation qui a contribué à les faire élire.
Je sais que c’est la règle au PCF. Mais elle ne s’applique qu’à ce parti qui est bien libre d’agir comme il l’entend. Mais nous ne sommes pas obligés d’en faire autant. Pour ma part, je crois que les élus doivent s’inscrire dans une démarche collective, respectueuse des citoyens et des militants qui les ont fait élire ! Il s’agit donc de prendre des « décisions collectives » et de faire vivre à la tribune, les textes de propositions de loi et par les amendements le programme partagé lors de l’élection.
Pour les auteurs de la charte, les députés sont l’expression politique du mouvement et de ses électeurs. Mais, à la fin, il ne peut s’agir que d’un engagement moral et politique. Car le ou la député sait que sa stricte liberté de vote est garantie par la Constitution qui ne reconnaît pas de « mandat impératif » pour les députés. Elle l’est aussi par la loi qui punit sévèrement quiconque veut obliger un député à voter comme il ne le souhaiterait pas. C’est donc un total faux procès que d’invoquer je ne sais quelle contrainte dictatoriale qui s’imposerait aux élus.
Mais franchement, qu’y a-t-il alors de choquant dans cette charte ? Que refusent ceux qui n’en veulent pas ? Pourquoi refuser que les décisions de votes de nos députés soient prises en concertation avec le mouvement qui les a investis et en conformité avec le programme de leur élection ? Que demandent-ils ? De pouvoir voter comme bon leur semble, sans lien avec leurs électeurs et leurs camarades de campagne ? De pouvoir voter contre le programme qu’ils ont porté à l’élection ?
Il n’est pas question de tergiverser sur ce point. Je ne vous propose pas de revivre la gêne de voir un député élu sous notre étiquette voter contre l’égalité des droits devant le mariage qui figurait pourtant dans notre programme partagé L’Humain d’abord. Et combien d’autres choses ! Lorsqu’on dit « nous » plutôt que « je », alors chacun doit de la mettre en œuvre et faire vivre les textes décidés en commun. C’est le début du renouveau politique que nous voulons. C’est ce que s’engagent à faire les futurs candidats France Insoumise dans toutes les circonscriptions ! C’est pourquoi on ne peut être candidat.e sans signer d’abord cette charte qui est un message de solidarité avec les insoumis et de respect pour les électeurs.… "
Fin de l’extrait
Hervé Debonrivage
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