MARSEILLE Capitale du clientélisme politique FN

jeudi 19 novembre 2015.
 

Ils n’ont pas honte  ! Le sénateur 
et maire FN des 13e et 14e arrondissements de Marseille, Stéphane Ravier, 
a embauché son fils après avoir dénoncé le clientélisme pour se faire élire.

Fut un temps, Stéphane Ravier fustigeait le clientélisme. C’était même l’un de ses principaux chevaux de bataille. Le sénateur et maire Front national des 13e et 14e arrondissements de Marseille n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer cette pratique, avant d’être élu en 2014. «  Bienvenue à Marseille, capitale du clientélisme politique  !  » dénonçait-il en pleine campagne des municipales, promettant de supprimer «  tout financement d’associations communautaristes ou clientélistes  ». Oui, mais voilà. Stéphane Ravier, désormais maire, vient de faire embaucher son fils. Il lui a trouvé un emploi de contractuel à la mairie des 13e et 14e arrondissements, comme le révèle le site d’information locale Marsactu. Mais Stéphane Ravier a heureusement une défense en béton armé. «  (Mon fils) nettoie les parcs et jardins en binôme avec un autre qui, lui, n’est pas de ma famille je vous signale  », s’est-il justifié. Pas mal.

Quelque part, dans une dimension parallèle, il semble évident que cet argument peut faire mouche. Stéphane Ravier y est presque. Il va convaincre. Allez, encore un effort. «  Si je l’avais voulu, je l’aurais embauché comme assistant parlementaire  », achève-t-il. Et il ne l’a pas fait  ! Quel courage  ! Le clientélisme n’a qu’à bien se tenir. «  Ce petit boulot va lui faire gagner 1 000 euros à peine par mois jusqu’en décembre, poursuit l’incorruptible. Qu’est-ce que j’aurais dû faire  ? Je n’aurais pas dû lui donner le boulot. J’aurais dû dire que parce c’est le fils du maire, je ne devais pas lui donner un emploi  ?  ». Eh bien, dans un quartier où le chômage atteint des sommets, surtout chez les jeunes, peut-être que tout cela peut ressembler à un passe-droit… Peut-être que quand on se met vent debout contre le clientélisme, il faut y réfléchir à deux fois avant d’embaucher un proche avec de l’argent public. Ou, au moins, ne pas s’étonner que cela interroge ensuite. Mais quand on a des arguments béton…

Aurélien Soucheyre L’Humanité


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