A propos du parrainage des candidats antilibéraux : Laissons se dérouler le processus démocratique (par site fabiusien)

dimanche 25 février 2007.
 

Je ne le porte pas dans mon coeur, loin s’en faut, mais je ne peux pas ne pas me poser la même question que lui : le refus de parrainer des candidats par des élus, sous prétexte qu’ils seraient membres d’un parti politique est-il compatible avec la démocratie.

Le principe fondamental de le vie démocratique est que tout mandat impératif est nul.

José Bové, qui dit avoir récolté 330 promesses de parrainages, a donc dénoncé mercredi un "verrouillage du débat" et une "conjuration anti-démocratique" des grands partis qui empêchent, selon lui, leurs élus de donner leur signature en sa faveur.

Evoquant des "pressions énormes" sur ceux qui aimeraient lui permettre de se présenter, José Bové a appelé les responsables des grands partis, qui "s’entendent de manière implicite" pour bloquer sa candidature, à "redonner sans délai aux élus la liberté totale d’accorder leur parrainage".

La théorie du complot anti-Bové me semble un peu exagérée par son auteur, en tout cas non prouvée, mais la suite de son point presse est plus intéressante :

"Les élus nous disent : ’On donnerait bien notre signature pour vous, mais nous attendons les consignes de Paris’(...). Le deuxième type de réaction, ce sont des élus locaux qui disent (...) : ’si on vous donne la signature, on risque d’avoir nos budgets communaux coupés parce que ces signatures ne vont pas dans le sens du président du conseil général’", a-t-il expliqué, dénonçant le "verrouillage du débat démocratique" qui en découlerait.

A l’été, François Hollande avait ordonné aux élus socialistes de n’apporter leur parrainage pour l’élection présidentielle qu’à la candidate du Parti.

"Je ne sais pas si, de la part du numéro un du PS, il s’agit d’affolement ou de panique ou si ça doit être pris comme une déclaration d’hostilité envers les partenaires du PS", s’est interrogée l’élue de la Guyane, pour qui, "dans ce cas-là, ça reviendrait à les traiter comme des vassaux".

"La rétention sur le parrainage est une des façons de gêner un candidat. C’est une façon brutale, c’est une façon violente et ça pose la question du rapport que des personnes qui aspirent au pouvoir veulent avoir avec le reste de la société" avait déclaré Christiane Taubira, aujourd’hui membre de l’équipe de campagne de la Madame Royal.

"Une grande partie de nos concitoyens souhaitaient pouvoir s’exprimer , le 22 avril prochain, pour des formations ou sensibilités qui ne se limitent pas à ces quatre grands partis. Ils risquent d’être privés de leur droit de vote", a alerté José Bové, craignant une "démobilisation électorale".

L’autre motif avancé pour refuser le parrainage est la peur d’un nouveau 21 avril, donc, l’élimination au permier tour de notre candidate. Mais, à quoi bon alors avoir une élection à deux tours dans ce cas ? En 2002, c’est Lionel Jospin qui n’avait pas su mobiliser notre électorat en axant sa campagne sur un second tour qui était plus que probable. Mal lui en a pris.

Ne faisons pas payer aux candidats anti-libéraux notre peur de décevoir notre électorat. Laissons le jeu démocratique se dérouler librement.


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