Madrid ! Deux millions de marcheurs ce 22 mars 2014

mercredi 26 mars 2014.
 

Depuis des mois se prépare dans toute l’Espagne la (les)"Marche(s) de la dignité". En colonnes venues de toutes les latitudes de la Péninsule, le 22 mars, elle, elles, ont "envahi" Madrid. Sur toutes les routes, des marcheurs sont déjà à l’effort depuis des jours, vers la capitale.

- A) Espagne : Manifeste des marches de la dignité du 22 mars

- B) Une marche géante va "prendre Madrid" le 22 mars (Jean Ortiz, L’Humanité)

- C) Soutien du Parti de Gauche aux marches pour la dignité, contre l’austérité

D) La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne

E) Une marée humaine contre l’austérité

Parti de Gauche

Des centaines de milliers de personnes, au moins 500 000, 2 millions selon les organisateurs, ont convergé vers le Paseo de la Castellana aujourd’hui à Madrid contre la politique austéritaire du gouvernement Rajoy.

Beaucoup de monde donc pour cette initiative des Marches pour la dignité, initiée par des collectifs et les mouvements sociaux, rejoints par Izquierda Unida, Podemos et d’autres forces politiques de gauche. Les principales centrales syndicales, de nombreux collectifs, la plupart des marées, bleue (eau), blanche (santé), grenat (exilés économiques), verte (éducation) et des mouvements sociaux (15M, Democracia Real Ya, Frente Civico somos mayoria…) appelaient à à marcher vers Madrid.

Plusieurs dizaines de milliers de marcheurs sont arrivés à pied, accueillis par une marée humaine de madrilènes et de manifestants venus de tout le territoire espagnol. Les revendications portaient principalement sur le refus du paiement de la dette illégitime, le rejet des coupes budgétaires, la création d’un revenu minimum, la défense des services publics, du droit au travail et à un logement digne, conformément au grands axes du manifeste du 22M. 

À 19h ont commencé les prises de parole : des moments forts, notamment l’intervention de Diego Cañamero (porte parole du SAT andalou), aphone et épuisé, après avoir marché des centaines de kilomètres depuis Séville. La journaliste Olga Rodríguez et l’acteur Willy Toledo ont appelé à une « articulation unitaire, massive et puissante, pour les droits sociaux, contre les coupes austéritaires et la corruption. Une mobilisation contre un système et un gouvernement qui nous agressent et ne nous représentent pas. » « Nous ne demandons pas, nous exigeons. Nous ne bougerons pas d’ici » clame l’acteur devant la place de Colón pleine à craquer.

Plusieurs centaines de personnes souhaitaient rester dans des tentes après l’événement au moins jusqu’à mardi, mais la police a reçu des ordres clairs : la possibilité que se mette en place un point de fixation durable de contestation est la hantise principale du PP. Ainsi, des charges policières ont été lancées dès 21 h 30 contre les manifestants. Le PP a besoin d’images de violence pour les journaux télévisés. Il y aurait déjà plus de 50 blessés. Plus tôt dans la journée, des contrôles abusifs se sont produits dans les transports en commun et sur les autoroutes d’accès à Madrid, bloquant les autobus de manifestants pendant des heures.

Le PG Espagne et ses candidats aux élections consulaires, accompagnés de Sophie Rauszer venue pour l’occasion de Bruxelles étaient présents et ont apporté leur soutien aux partis proches impliqués dans la marche : Izquierda Unida et les partis du Réseau Écosocialiste Européen comme CLI-AS et Los Verdes.

Le bilan est très positif alors que, depuis l’automne 2013, la mobilisation sociale en Espagne semblait marquer le pas. Reste à savoir une fois de plus comment maintenir cette dynamique issue de mouvements hétérogènes. Les élections européennes, avec nos camarades d’IU en Espagne, seront un moment décisif pour les suites politiques et l’approfondissement des convergences avec les mouvements sociaux.

François Ralle Andreoli / Claire Martin Hernandez (PG Espagne, co-secrétaire du comité Méditerranée)

D) La plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne

L(Humanité

Ils sont de l’avis général près de deux millions, plus disent certains médias, comme la Sexta (une chaîne de télévision nationale). Du jamais vu. Une journée historique "qui ne va pas s’achever ce 22 mars" clame le cortège. Beaucoup ont prévu de rester à Madrid et de camper. Par exemple, mille d’entre eux dans le secteur de Recoletos. Des Assemblées Générales, des opérations symboliques ("faire le siège de la Bourse", etc.) sont prévues pour lundi et les jours suivants.

L’entrée des six colonnes de marcheurs dans Madrid a eu quelque chose de très fort, de magique, nous raconte au téléphone Mari Garcia. De l’émotion partout, après souvent quatre semaines de marche, les pieds meurtris. Sur leur passage, tout au long de leur périple, la population a accueilli les marcheurs avec une solidarité forte. Les médias ont, quant à eux, organisé pendant des semaines, un blocus informatif contre les "marches de la dignité". L’immense tsunami populaire réclame le non paiement de la "dette illégale", la fin de l’austérité, du pain, un travail, un toit pour tous et veut jeter "dehors les gouvernements de la Troïka". C’est une mobilisation gagnée "à la force de nos muscles", pour Jorge Garcia Castaño, de Izquierda Unida.

Société condamnée

Ce qui frappe, c’est la diversité des revendications., et leur convergence contre "un paradigme de société condamnée : le néolibéralisme" pour un syndicaliste de l’UGT, venu à titre individuel. Au même moment, l’un des "pères de la transition", Adolfo Suarez, agonise. Le symbole n’échappe à personne. Le consensus de 1978 est bel et bien chancelant. Les syndicalistes du SAT, de la CGT, des bataillons des Commissions ouvrières présents malgré le non soutien officiel de leur organisation, scandent : "le futur ne sera pas capitaliste, il sera ouvrier et socialiste". La "place Colon" déborde. Cibeles est engorgée. Tout le centre de Madrid est congestionné, comme en attestent les images des télés alternatives.

La tribune est dressée au fond de la place. Les représentants des marches régionales s’y succèdent au micro, soulignant la "dimension historique de la journée" ; pour tous : "un point de départ". Ils dénoncent "les gouvernements de la troïka", aussi bien ceux du PSOE que ceux du parti populaire qui ont instauré un "état d’exception sociale".

Avenir

Au premier rang, les travailleuses catalanes de "Panrico" en grève depuis cinq mois. La déléguée catalane dénonce la politique austéritaire du gouvernement catalan (800 000 chômeurs) et exige le droit pour tous les peuples de pouvoir décider de leur avenir. Daniel Avilés, jeune chômeur de 26 ans, marche depuis Murcia. La colonne des Asturies, chante Santa Barbara. Des milliers de drapeaux républicains, de drapeaux andalous, des bannières rouges du PCE, rouges et noires de la CNT, de chaque "autonomie", flottent. Tous scandent "Vivent les luttes de la classe ouvrière !". "Nous ne voulons pas l’aumône. Les droits ne se négocient pas". A la tête des colonnes, beaucoup d’immigrés accueillis aux cris de "aucune personne n’est illégale". L’Aragonaise Amparo Bella chante une jota politique et un hymne de Labordeta. Vingt heures.

Le leader du SAT, Diego Cañamero prend la parole, la gorge brisée. Il appelle passionnément à l’unité du peuple et invite "la gauche qui a du plomb dans ses poches, à rejoindre le raz de marée". Il appelle à "la rébellion pacifique". Il lance : "Il faut un Front Populaire". La foule lui répond par d’interminables "Sí, se puede" (Oui, on peut). C’est le slogan qui revient le plus souvent.

Le gouvernement cherche la provocation : il a déployé 1 700 agents anti-émeute et a décrété le rassemblement illégal après 21h30. Une sorte de couvre-feu. Il tente manifestement d’engager une épreuve de force. Les manifestants n’ont pas l’intention de se laisser intimider. Ils vont évacuer la Place Colon, et ceux qui restent vont rejoindre des micro-campements un peu partout dans Madrid.

Le consensus PSOE/PP

Au moment où la marche géante se disloquait à Madrid peu à peu, des groupes de jeunes se heurtaient à des charges policières d’une rare brutalité (plus de 70 blessés). Au même moment, le journal El País évaluait sur son site la participation populaire à 50 000 personnes, reprenant le "comptage" gouvernemental volontairement archi-minoré et provocateur. Les manifestants annonçaient déjà avec humour les chiffres officiels : "de 5 à 7".

Le quotidien El País est depuis longtemps l’organe officieux du PSOE. Son compte rendu (sur le site du journal) de la marche est au plus haut point crapuleux. On peut lire "2000 personnes à pied ont conflué vers Madrid". ("Les 8 marches se voudraient la métaphore d’un mal être diffus en Espagne"). Il se réjouit à demi-mots que les marcheurs aient des difficultés à planter leur tente du côté de Recoletos. Le País, en ce qui le concerne, n’a aucune difficulté à planter le mensonge et la haine des mouvements sociaux, des processus de libération des peuples. Il est vrai qu’il appartient à la multinationale "socialiste" PRISA, de la famille Cebrian, aujourd’hui contrôlée par des fonds nord-américains ; le groupe possédait, par exemple, en Bolivie des journaux, des radios, et avait le monopole sur l’édition des manuels scolaires. Evo Morales la pria de faire sa valise. Ce qui explique son agressivité contre ce dernier. La ligne éditoriale du País défend les intérêts de la multinationale PRISA et de toutes les autres.

Jean Ortiz

C) Soutien du Parti de Gauche aux marches pour la dignité, contre l’austérité

Parties depuis plusieurs semaines de 11 localités d’Espagne, les marches pour la dignité convergeront à Madrid samedi 22 mars. Chômeurs, précaires, citoyen-nes indigné-es par la dérive sociale d’un pays qui compte près de 26 % de sans-emploi dénoncent les coupes budgétaires du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. Ils réclament le droit à un logement et un travail dignes, à une école et un système de santé publics et s’opposent au démantèlement en cours au nom du paiement d’une dette illégitime.

Cette marée citoyenne est soutenue par de nombreux collectifs, mouvements sociaux et partis politiques, parmi lesquels Izquierda Unida, la PAH (plateforme contre les expulsions domiciliaires), le SAT (syndicat andalou des travailleurs), le Frente Civico Somos Mayoria et la marée couleur grenat des jeunes exilés économiques.

Le Parti de Gauche, dont une délégation sera présente à Madrid, s’associe aux milliers d’Espagnol-es qui manifesteront contre « les politiques mises en œuvre par le gouvernement du Parti populaire au service de la Troika (FMI, BCE et Commission européenne), qui constituent un vol de la dignité humaine » comme le rappelle le manifeste des marcheurs.

B) Une marche géante va "prendre Madrid" le 22 mars (Jean Ortiz, L’Humanité)

En ruisseaux humains qui vont devenir des flots, des vagues, à l’approche du 22 mars... Et c’est dur. Cela nécessite du courage, de bons souliers ! et une logistique solidaire lourde. Des milliers d’autres "marcheurs" arriveront à Madrid en bus. Les drapeaux républicains flottent.

Une multitude de chômeurs (six millions en Espagne), de "sans terre" (alors que de grands "cortijos" de 30.000 hectares ou plus monopolisent la terre en Andalousie), de précaires, de victimes des expulsions locatives, comptent camper à Madrid et y rester. Sur leur parcours, ils ont été reçus dans villes et villages, déclinant les revendications dans les rencontres, les assemblées, avec leurs hôtes travailleurs, étudiants, paysans, fonctionnaires... Il peut y avoir un avant et un après le 22 mars. Plus d’un million de "marcheurs" sont attendus. Au départ, l’idée a été lancée par le Syndicat andalou des travailleurs, de Diego Cañamero, le "Front civique-Nous sommes la majorité" de l’ex secrétaire général du PCE Julio Anguita et les "Campements dignité d’Extrémadure".

Le manifeste et les revendications "aglutinantes" ont permis que nationalement les marches soient soutenues par Izquierda Unida, la CGT, la CNT-AIT, de nombreux collectifs de lutte, et localement par une constellation d’ "assemblées populaires", une multitude de mouvements sociaux, les "marées" vertes des enseignants, blanches des personnels de la santé, contre les privatisations, rouges des travailleurs licenciés de la multinationale Coca Cola, des comités larges regroupant les différentes colères, le PCE, les "plateformes" contre les dizaines de milliers d’expulsions consécutives à l’explosion de la "bulle spéculative immobilière" (86.000 familles andalouses ont ainsi été expulsées de leurs maisons et appartements par les banques), Attac, les collectifs 15M ou issus du 15 M, la Gauche anticapitaliste, les associations de quartier, de voisins, les organisations citoyennes... Les deux grands syndicats UGT et CCOO se sont jusqu’à présent tenus à l’écart du mouvement, nationalement, mais l’unité syndicale s’est matérialisée au Pays basque, en Galice, à Valencia, à Murcie, en Andalousie... et l’ensemble des syndicats de salariés de ces régions convergent déjà ensemble vers Madrid.

Entraîner "la gauche qui traîne les pieds"

Pour les colonnes de "marcheurs", il s’agit d’engager un bras de fer frontal, dans la durée, avec le gouvernement et les différents pouvoirs qui se sont succédés, "au service du capitalisme et de la Troïka". Cette journée de rébellion démocratique, de "désobéissance", pacifiques, devrait constituer la plus grande levée populaire de l’après franquisme, et pourrait marquer la naissance, selon ses organisateurs, "d’un mouvement nouveau", d’une "unité sociale de toutes les victimes du système" , d’un "15M ouvrier"... "Nous ne voulons pas que, comme d’habitude, nos actions restent sans lendemain", a déclaré Julio Anguita.

"Qu’ils s’en aillent ces gouvernements-parasites, ces dirigeants corrompus, qu’ils soient jugés et emprisonnés, tout comme les banquiers sangsues et ripoux" ajoute Diego Cañamero Valle. "Ils ne nous représentent pas, cette caste d’intouchables. Ils considèrent normal de "robar" (voler). Les Espagnols n’ont pas voté pour cela"(...) "L’économie n’ appartient pas à ces prédateurs. La démocratie, lorsque les gens ont faim, n’est qu’un simulacre (...) "Le silence du peuple me fait peur... Il est temps de se réveiller, de se mettre à marcher, de "prendre" les rues, les places... La dignité avant tout ; elle est inaliénable. Répandons la dignité (...) Ils peuvent tout nous prendre, mais pas la dignité". Le manifeste de la Marche appelle à construire "le pouvoir du peuple".

Les revendications se veulent fédératrices :

- non au paiement de la dette (l’Espagne rembourse quotidiennement 105 millions d’euros au titre de paiement des intérêts de la dette)

- non aux "recortes" (amputations) sociaux et publics

- un emploi digne et un toit pour tous

- un revenu " de base", qui permette de vivre...

Depuis des mois, l’Espagne populaire résiste, manifeste, crie, souffre... Si les milliers de petits ruisseaux commencent enfin à converger et à s’unir, un avenir nouveau peut poindre le 22 mars.

Jean Ortiz

A) Espagne : Manifeste des marches de la dignité du 22 mars

Nous lançons un appel pour la dignité et contre le mépris de l’Etat Espagnol, dans la capitale, Madrid, le 22 mars : Non au paiement de la Dette ! Plus de coupe budgétaire ! Contre les gouvernements au service de la Troika ! Un travail et un Toit, pour Toutes et Tous.

En 2014, nous sommes confrontés à une situation extrêmement difficile, une situation extrême, une urgence sociale qui nous appelle à donner une réponse collective pour la classe ouvrière, pour la citoyenneté et pour le peuple.

Des millions de travailleurs sont au chômage. Avoir les capacités manuelles et intellectuelles et ne pas trouver un emploi décent est humiliant. Il gaspille les talents collectifs de la société, hypothèque leur avenir indéfiniment. Les travailleurs ne méritent pas cet abus de notre dignité collective.

Des centaines de milliers de famille ont perdu leurs maisons. C’est inhumain d’expulser une famille de sa maison,, seulement pour nourrir la cupidité de certains banquiers sans scrupules. Banquiers au service de la Troïka qui appauvrit davantage la classe ouvrière et le peuple sans défense.

Pendant ce temps, les employeurs prennent l’excuse du chômage de masse, pour baisser les salaires , augmenter les conditions de travail déplorables pour ceux qui ont encore un emploi.

Les travailleurs qui, compte tenu de la situation difficile, ne peuvent même pas remettre en question leur rôle en tant qu’exploités/ contre le capital. Le système essaie de nous forcer à montrer son appréciation pour les employeurs, convertis en bienfaiteurs de la société. Il est temps de répartir le travail et la richesse pour que les gens croient en un avenir positif.

Notre jeunesse ne peut absolument pas construire un projet de vie avec les politiques actuelles et n’a pas d’autres choix que de faire un séjour à l’étranger avant que ce ne soit le tour de nos parents et grands parents.

Nous disons NON à un système patriarcal qui nous attire vers le passé, qui décide à notre place, en niant la possibilité de décider mères ou pas, provocant une remise en question de la parentalité.

Nous souffrons des politiques mises en œuvre par le gouvernement du PP au service de la Troïka ( FMI, BCE et Commission Européenne ), qui constitue un vol de la dignité humaine et à l’appauvrissement de la majorité sociale. Ces politiques sont fondées sur le paiement d’ une dette illégitime, qui est le produit de la spéculation bancaire et des excès des différents gouvernements.

Il est inacceptable de privatiser la rentabilité, alors que nous réduisons le budget à la santé, l’éducation, la dépendance, les transports publics, l’eau, l’énergie, les communications, les services sociaux, etc. tout cela affecte négativement nos droits en tant que citoyens. Ils se moquent de nos ainés qui subissent une énorme perte de pouvoir d’achat et qui voient leurs économies de toute une vie volées par cette escroquerie financière.

Le gouvernement du PSOE, avec le soutien du PP, a modifié l’article 135 de la Constitution pour le paiement de la dette. Il justifie cela en disant que nous avons vécu au dessus de nos moyens et donc qu’il fallait réduire notre déficit, pourtant, les banques et les spéculateurs n’ont pas subi de coupes budgétaire quand il a fallu injecter des dizaines de milliards d’euros pour les « sauver ».

Ils profitent de la crise pour se trouver des excuses. Pourtant, ce sont bien ses politiques qui sont à l’origine de l’augmentation de la souffrance, de la pauvreté, de la faim et même de la mort, néanmoins, ils continuent de faire des énormes au détriment de nos vies.

Le capitalisme est un système qui bénéficie aux bénéfices de quelques uns et qui conduit inexorablement à une catastrophe environnementale et sociale d’une importance incalculable.

Pour une grande majorité, les crises sociales sont un drame humain. Mais pour une minorité, c est une grande entreprise. Quand nous protestons, leur seules réponses sont la répression et la criminalisation du syndicalisme et des mouvements sociaux. Pour combattre cette répression, nous devons continuer à nous défendre dans la rue.

Le régime issu de la Constitution de 78 n’a pas été fait pour le peuple, il n’est que corruption et n’a aucune légitimité. Les droits et les libertés nous ont été volés dans l’intérêt d’une minorité pour qu’ils en fassent des bénéfices, ce qui nous a amené à cet état d’urgence sociale, basé sur le démantèlement de l’éducation et de la santé publique, la réduction considérable des pensions de nos aînés, l’expropriation et la fermeture de nos entreprises qui ont entrainé des milliers de licenciements.

Les différents gouvernements sont hors-la-loi, les droits appartiennent aux entreprises, pour réduire les coûts et maintenir la corruption. Ce système injuste a été mis en place pour assurer une production et distribution de la richesse inégale.

Nous appelons le peuple à exercer sa souveraineté ,en élevant la voix d’en bas, démocratiquement, de construire un processus constitutionnel qui garantit les libertés démocratiques, le droit de décision et les droits fondamentaux des personnes.

Pour la marche pour la dignité du 22M, nous considérons qu’il est important de montrer une mobilisation de masse, unifiée et concluante contre les politiques qui violent les droits humains et la justice sociale ;

C’est une manifestation pour l’emploi décent, pour le revenu de base, pour les droits sociaux, pour les libertés démocratiques et contre le paiement de la dette, contre les coupures budgétaires, contre la répression et la corruption. Nous voulons une société d’hommes et de femmes libres, une mobilisation contre un système qui ne nous plait pas et qui ne nous représente pas.

Que le PP et les gouvernements qui portent atteinte aux droits sociaux fondamentaux et qui collaborent avec la politique de la Troïka, qu’ils partent, nous ne voulons plus d’eux !!!!

Nous lançons donc cet appel, le 22 mars, que nous nous rassemblions toutes et tous, des 4 coins de la Péninsule, que nous descendions dans les rues de Madrid, pour notre Dignité, pour la mobilisation sociale et contre l’état espagnol.

Source : http://marchasdeladignidad.org


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