Les syndicats ont organisé 70 manifestations, jeudi soir 19 juillet 2012, contre l’austérité, où étaient présents les mineurs en grève et les Indignés, très remontés contre le gouvernement qui n’entend pas bouger de ligne.
Trop, c’est trop. Le deuxième plan d’austérité du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a soulevé une vague de protestations en Espagne. Les deux principales confédérations, les Commissions ouvrières et l’Union générale des travailleurs, organisent, ce soir, plus de 70 manifestations dans toutes les régions du pays. Une démonstration de force, en pleine période estivale, qui en dit long sur le climat social. Le Mouvement du 15 mai (les Indignés), les plates-formes et autres collectifs citoyens pour la défense de la santé et de l’éducation publiques qui, depuis un an, bataillent contre la réduction des dépenses seront dans les cortèges, ainsi que les mineurs en grève générale illimitée, depuis le 30 mai, contre la réduction de 65% des subventions de l’État allouées au secteur.
Des pompiers en colère contre les coupes budgétaires
De fait, depuis une semaine, pas un jour ne se passe sans que le centre de Madrid ne voie des rassemblements qui dénoncent la « grosse arnaque de la crise économique à l’espagnole consistant à sauver les banques, en contraignant la population à se serrer la ceinture. Les fonctionnaires sont les principales têtes de Turc du plan adopté mercredi dernier qui prévoit 65 milliards d’euros d’économies d’ici à 2014. Le président du gouvernement a en effet décidé de supprimer les primes de Noël des fonctionnaires, ainsi que de geler leurs salaires, et ce pour la troisième année consécutive. Au nom de la réduction du déficit public (6,4%), mais surtout dans la perspective d’une future « enveloppe » européenne qui pourrait atteindre les 100 milliards pour recapitaliser ses banques, Madrid a relevé la TVA de 18% à 21%, fragilisant davantage les petites entreprises, mais également une population où un actif sur quatre est au chômage (50% chez les jeunes).
Pourtant, les allocations chômage baisseront de 10% (50% contre 60%), à partir du sixième mois. « La situation du gouvernement est difficile mais elle ne l’est pas autant que celles de millions d’Espagnols qui n’ont pas d’emploi. Nous gouvernons pour eux », a déclaré, hier, sans s’étrangler, la vice-présidente, Soraya Saenz de Santamaria, agacée par les questions de l’opposition. Mariano Rajoy a, quant à lui, justifié l’impasse dans laquelle se trouve son exécutif. « Ce gouvernement ne peut pas choisir entre un bien et un mal, a-t-il cru argumenter. Mais entre un mal et un pire. » L’austérité comme seule perspective économique possible, en somme. Reste que cette politique, à l’œuvre depuis maintenant trois ans, s’est avérée incapable de redresser les finances nationales. Pis, l’Espagne s’enfonce chaque jour davantage dans la spirale de la récession, et les prévisions du FMI en la matière ne sont guère optimistes pour les mois à venir.
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