Violences d’extrême droite de plus en plus nombreuses et inquiétantes

mercredi 3 juillet 2013.
 

- 3) Agen : sept militants d’extrême droite interpellés après une bagarre à caractère raciste

- 2 ) Lyon : Condamnation... et nouvelle agression

- 1) C’est dans nos rues que l’extrême droite fait le plus mal, pas dans les urnes

6 juin 2013 Clément Méric tué ! Le fascisme apporte toujours la mort ! 25 articles

L’extrême-droite française fantasme sur un coup d’Etat militaire

3) Agen : sept militants d’extrême droite interpellés après une bagarre à caractère raciste

Source : http://www.sudouest.fr/2013/06/24/a...

Un groupe de jeunes d’extrême droite, proches du mouvement "Troisième voie", s’en sont pris à deux festivaliers.

Cinq des jeunes agresseurs ont été interpellés juste après les faits et placés en garde à vue. Deux autres les ont rejoints dans les cellules du commissariat de police d’Agen.

Cinq membres du groupe d’extrême droite Troisième voie doivent être présentés au parquet d’Agen ce lundi après-midi après avoir agressé deux hommes qui quittaient un festival rock libertaire dont un maghrébin, visé pour ses origines

Vers les 3 heures du matin dans cette nuit de samedi à dimanche, une rixe avait éclaté dans les rues d’Agen.

La principale victime, âgée d’une vingtaine d’années, tout comme son ami et ses agresseurs, a été prise à partie avenue du Général-de-Gaulle. Les deux festivaliers ont d’abord tenté de se défendre, mais les premiers agresseurs ont été rejoints par des renforts.

Elle a donc encaissé les coups, roulée en boule à terre, accompagnés d’insultes à caractère racistes. Le médecin qui l’a examinée a établi quinze jours d’interruption totale de travail. Son ami fait état de trois jours.

Cinq des jeunes agresseurs ont été interpellés juste après les faits et placés en garde à vue. Deux autres les ont rejoints dans les cellules du commissariat de police.

D’après les victimes, elles auraient été frappées avec des objets servant d’armes. Un poing américain a été retrouvé sur l’un des agresseurs.

Dimanche, la garde à vue des sept interpellés, cinq hommes et deux femmes, a été prolongée.

Ils sont présentés comme proches du groupe d’extrême droite Troisième voie. Ce mouvement avait été montré du doigt début juin, comme étant proche des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) dont des membres ont été mis en cause après la mort du jeune militant anti-fasciste Clément Méric, à Paris.

2) Lyon : Condamnation... et nouvelle agression

Ce jeudi 20 juin, deux membres du GUD ont été condamnés pour des violences en réunion à caractère raciste. Le 17 juin, ils avaient agressé deux couples qui rentraient chez eux tranquillement à vélo. L’un a pris un an et l’autre six mois de prison ferme.

En pointe sur cette action, Christophe, un jeune homme de 24 ans, sans profession. Il bloque le Velo’v d’un des hommes portant les cheveux longs en lui demandant « t’es blanc ? T’es français ? » Il lui reproche d’être ami avec une « asiatique ». « En quoi ça te regarde ? », a-t-il eu pour réponse. Le militant du GUD insiste :

« Tu fréquentes une asiatique. Tu déshonores la France ».

S’en suit une série de coups portés contre lui et contre l’autre homme du groupe. Les coups sont principalement portés aux visages. Les coups de pied continuent même quand les deux amis tombent au sol et perdent connaissance. La personne considérée par le GUD comme « asiatique » a également été frappée mais moins lourdement :

« Ils m’ont menacée de me faire la même chose si je bougeais », a-t-elle témoigné, encore choquée.

Lors de la première audience, les deux hommes victimes portaient une minerve. L’un a perdu deux dents et l’autre a eu notamment une partie du visage fracturée.

La veille du procès, trois antifascistes étaient agressés à la Croix Rousse

Vers 22h30, mercredi, trois « antifa » collaient des affiches appelant à une manifestation ce samedi en hommage à Clément Méric, mort sous les coups d’un militant d’extrême droite.

Ils étaient sur le plateau de la Croix-Rousse, autrement dit, « chez eux ». Tout s’est passé extrêmement rapidement. « En une ou deux minutes », nous disent les trois militants qui se décrivent comme « autonomes », c’est à dire n’appartenant à aucune organisation. Ils ont accepté de témoigner anonymement.

Un premier individu serait venu les provoquer, en leur arrachant les affiches. Un des trois militants expliquent qu’après avoir reçu des coups, ils se sont retrouvés au sol où ils ont encore reçu des coups. Un des agresseurs aurait dit : « Clément Méric a mérité de crever ».

Le surlendemain de leur agression, les trois militants antifascistes sont formels :

« Ils avaient le look casual (Adidas Samba et vêtements de marque Fred Perry et Lonsdale) et leur mode opératoire fait beaucoup penser aux hooligans d’extrême droite du virage sud du stade de Gerland ».

Bilan de l’agression : aucune blessure grave mais un nez et une côte cassés pour le plus âgé des « antifa », qui doit retourner faire des radios pour déterminer le nombre d’ITT. Pour le plus jeune (17 ans), de multiples hématomes et cinq jours d’ITT.

Source : http://rebellyon.info/Fachos-condam...

1) C’est dans nos rues que l’extrême droite fait le plus mal, pas dans les urnes

Source : http://matthieulepine.wordpress.com...

Depuis dimanche dernier, le résultat du Front national lors du premier tour de l’élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot fait la une de l’actualité politique. Articles et reportages sur le sujet se multiplient. Comme à leur habitude, les médias nous annoncent l’inéluctable montée en puissance du FN, ce parti devenu fréquentable, dont les idées ne seraient finalement pas si extrêmes que cela. Pendant que ce parti normal, dirigée par une famille normal, défendant un programme politique normal, attire l’attention grâce à ses résultats électoraux, des militants d’extrême droite multiplient les actions violentes dans nos rues¹. Des femmes voilées, des étudiants chinois, des couples homosexuels ou encore des militants politiques ont été violemment agressés ces dernières semaines et pourtant personne ne s’inquiète. Les médias sont trop occupés à dédiaboliser le Front national, quant au gouvernement, il est une fois de plus aux abonnés absents.

L’extrême droite, c’est aussi des expéditions punitives contre des femmes voilées, des étudiants chinois, des homosexuels…

La mort de Clément Méric n’est malheureusement pas un acte isolé, un simple fait divers. Tous les jours, des agressions islamophobes, xénophobes, homophobes, politiques, ont lieu sur notre territoire. Tous les jours des personnes pourraient mourir sous les coups portés par leurs agresseurs. Mais il faut malheureusement attendre que l’une d’entre elle meurt réellement, pour que les médias daignent en parler ou pour que les politiques se décident à « agir ». Le reste du temps, c’est silence radio.

Qui sait par exemple qu’en un mois, deux femmes voilées se sont faites agressées violemment à Argenteuil (Val-d’Oise) ? Après s’être faite insultée de « sale arabe » et de « sale musulmane », la première d’entre-elle², une jeune étudiante de 17 ans, a été plaquée au sol, rouée de coup, avant qu’on lui arrache son voile. Quelques semaines plus tard³, une jeune femme de 21 ans subissait le même sort. Enceinte, elle a depuis fait une fausse couche.

Qui sait que six étudiants chinois ont subit une agression xénophobe à Hostens le week-end dernier ? C’est en effet dans un petit village de Gironde que dans la soirée de vendredi dernier, trois jeunes se sont rendus armés de planches en bois, dans la résidence de leurs jeunes voisins chinois. Visiblement éméchés, ils les ont agressés verbalement (insultes racistes selon le voisinage), puis physiquement. Une étudiante chinoise a d’ailleurs du transporté jusqu’au CHU de Bordeaux après avoir reçue une bouteille de champagne en plein visage.

Qui sait que fin avril, un mois avant la mort de Clément Méric, une jeune femme était agressée à deux reprises en 48 heures, parce qu’elle était lesbienne4 mais aussi militante du NPA ? C’est le 21 avril dernier, que Louise, une étudiante âgée de 17 ans, était agressée pour la première fois par deux hommes avec « une carrure importante ». En plein centre de Poitiers, ceux-ci l’ont traité de « sale gouine », lui ont reproché son appartenance politique, puis l’ont roué de coups. Deux jours plus tard, elle subissait de nouveau une agression similaire.

Qui sait qu’au début du mois, un sénégalais était poignardé dans le dos à Metz ? En effet le 9 juin dernier, quatre membres des Hammerskins (groupe violent d’extrême droite), ont agressé à coup de couteau un homme d’une trentaine d’année en raison de sa couleur de peau. "Ses jours ne sont pas en danger, mais « il l’a échappé belle », selon des sources médicales".

On pourrait accumuler les histoires de ce genre, qui par leur gravité, leur répétition et leur déclencheur commun, la haine de l’autre, ne peuvent être qualifiées de faits divers. Une chose est sûre, quelles aient été commises, par des groupuscules organisés ou des militants isolés, ces agressions portent la marque de l’extrême droite.

Les groupuscules d’extrême droite plus que jamais au centre de l’actualité

Quelques jours après la mort de Clément Méric, on apprenait la constitution d’un comité de soutien à Esteban Morillo, son agresseur. C’est le « Comité d’Entraide aux Prisonniers Européens » (CEPE), aujourd’hui renommé « Entraide et solidarité » 5, qui en est à l’initiative.

Cette organisation est connue pour soutenir moralement et financièrement des militants d’extrême droite condamnés par la justice pour des actes violents, le plus souvent à caractère raciste, xénophobe ou islamophobe. Le CEPE a par exemple soutenu Maxime Brunerie, l’homme qui avait tenté d’assassiner Jacques Chirac en 2002 ou encore le terroriste Michel Lajoye.

A la tête de cette structure, véritable caisse de solidarité de l’extrême droite, Martial Roudier, fils du leader de la Ligue du midi6, Richard Roudier. Hasard du calendrier, on apprenait il y a quelques jours que le premier d’entre eux venait d’être condamné à quatre ans de prison dont deux ferme pour avoir poignardé dans le dos en 2008 à Nîmes, Thomas, un jeune antifasciste de 16 ans.

Cette affaire est révélatrice à plusieurs égards. Tout d’abord, elle vient confirmer, si tant est que cela soit nécessaire, la violence extrême des groupuscules fascistes qui agissent aujourd’hui en France. La condamnation de Martial Roudier, pour des faits très proches de ceux qui se sont déroulés début Juin à Paris, est la preuve que l’agression mortelle de Clément Méric n’est pas un acte isolé.

Le soutien a Esteban Morillo et la mise en place d’une caisse de solidarité7 pour ce jeune militant fasciste, révèlent aussi la solidité des liens qu’entretiennent ces organisations. Elles partagent une idéologie et un projet commun et se soutiennent sur les plans logistiques et financiers. L’utilité de leur dissolution est ainsi plus que jamais renforcée si l’on souhaite briser leur élan.

Contre le fascisme et l’extrême droite, de nombreuses associations, organisations syndicales ou encore partis politiques appellent à une grande manifestation unitaire le dimanche 23 Juin, à Paris.

Matthieu Lépine


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