Suicide d’un salarié chez Dunlop Amiens, les 4x8 en cause

lundi 5 mars 2012.
 

Un salarié de 36 ans qui avait 11 ans d’ancienneté à l’usine de pneumatiques Dunlop d’Amiens-Sud a mis fin à ses jours mardi au domicile de sa compagne, a-t-on appris vendredi 2 mars du syndicat Sud, qui met en cause l’organisation du travail sans pour autant affirmer qu’elle est la seule cause de ce suicide.

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Selon Wilfrid Lebeau, délégué Sud-Chimie, ce salarié, père de trois petites filles, s’était plaint auprès de ses collègues de "coups de pression" de la part de sa hiérarchie. "Il n’y a pas que ça non plus", a nuancé M. Lebeau, évoquant de possibles difficultés personnelles. La mère de ce salarié lui a expliqué qu’il rencontrait des difficultés familiales et se plaignait de la "pression" au travail.

Le syndicaliste souligne que depuis le passage aux 4X8 en 2009, c’est le troisième suicide d’un salarié de l’usine, sans pour autant pouvoir déterminer les causes précises de leur geste. Quatre salariés ont tenté de mettre fin à leurs jours, dont un, qui avait laissé un mot mettant en cause les conditions de travail, à l’intérieur de l’usine l’année dernière. Il en reste que pour le syndicat, « c’était un ouvrier modèle qui arrivait toujours une heure avant sa prise de poste. Mais il a craqué, il n’en pouvait plus : il avait plusieurs fois évoqué à des collègues son ras-le-bol de la pression qu’on lui faisait subir en permanence. Dès qu’il se sentait très mal, il se mettait en arrêt maladie ».

"Tout le monde est sous pression dans cette usine", qui compte 900 salariés et 170 intérimaires, a-t-il affirmé. Selon M. Lebeau, l’organisation du travail génère des difficultés personnelles chez les ouvriers. "Nos enfants, notre femme, on ne les voit jamais", a-t-il expliqué, indiquant que le nombre de divorces chez les salariés a augmenté.

Le responsable syndical dénonce un "harcèlement de la direction", expliquant que sept salariés, dont deux délégués du personnel, ont été mis à pied à titre conservatoire après une grève récente sur le site lors des négociations salariales annuelles. Dix salariés, dont sept syndiqués Sud, ont déposé plainte la semaine dernière pour "harcèlement moral". Les délégués du personnel Sud ont déposé il y a un mois un "droit d’alerte" sur les risques psycho-sociaux. Une réunion doit avoir lieu à ce sujet dans l’après-midi.

la direction de l’usine indique ne pas vouloir commenter « cette tragédie par pudeur envers la famille », elle précise toutefois que « le salarié connaissait des difficultés personnelles et que rien ne permet actuellement de faire le lien entre sa décision de mettre fin à ses jours et l’organisation du travail ».

Source :

http://www.humanite.fr/social-eco/s...


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