Suicides au travail ce 29 février 2012

jeudi 8 mars 2012.
 

Suicide d’un salarié chez Dunlop Amiens, les 4x8 en cause

1) Suicide à la CPAM de l’Hérault (CGT Hérault)

La fédération nationale des personnels des organismes sociaux CGT a été destinataire d’un courrier émanant d’un cadre niveau 9 de la CPAM de l’Hérault annonçant son intention de mettre fin à ses jours. Celui-ci est passé à l’acte, sur son lieu de travail le mercredi 29 février à 20h30.

Le contenu du courrier ne laisse aucun doute sur le lien entre la vie professionnelle et le geste fatal de notre collègue.

Le contexte général dans toute l’Institution Sécurité sociale, dégradation des conditions de travail, restructuration permanente, suppression massive de postes, réduction budgétaire ne peut être ignoré.

Les bilans sociaux annuels et le diagnostic sur les risques psychosociaux diligentés par l’employeur dressent tous un constat alarmant de la situation du personnel.

Pour autant la fédération CGT considère qu’il est prématuré de s’exprimer et respecte la douleur profonde qui envahit tout un chacun au regard d’une situation dramatique.

Ce drame est avant tout un drame humain, nous pensons en premier lieu à sa famille, à ses collègues.

La fédération CGT tient à leur exprimer toute sa solidarité dans ces moments difficiles.

Communiqué de la CGT Hérault

Montreuil, le 2 mars 2012

2) Souffrance au travail : deux suicides mercredi, à la Poste et à la CPAM

Un cadre de La Poste âgé de 28 ans et un quinquagénaire de la CPAM se sont donnés la mort sur leur lieu de travail mercredi. Deux suicides au moins partiellement imputables aux conditions de travail.

Un quinquagénaire a été retrouvé pendu mercredi soir dans son bureau de la Caisse primaire d’assurance maladie, à Béziers, après avoir laissé une lettre où il accuse très clairement le directeur de la CPAM de l’Hérault d’être à l’origine de son acte désespéré. "Ce geste est la conséquence de ce que je vis au quotidien depuis deux ans. C’est pourquoi j’accuse (le directeur de la CPAM) de m’avoir pourri mes deux dernières années de vie sans me laisser la moindre chance de survie", a écrit cet homme de 51 ans, dans un long courrier reçu jeudi par le quotidien Midi Libre.

Dans ce message, il reproche à son supérieur "de l’avoir mis dans un placard à son arrivée il y a deux ans et de n’avoir rien fait pour trouver une solution" : il dit avoir été "tué professionnellement et détruit psychologiquement". "J’ai essayé de tenir mais c’était trop dur", assure le désespéré, avant de lancer : "Si je ne devais pas être le premier, que surtout je sois le dernier !"

A rennes, un jeune cadre de la Poste s’est lui jeté du dernier étage du bâtiment de la Poste centrale pendant sa pause déjeuner et devant des dizaines de ses collègues. Ce salarié de 28 ans, père de famille, avait été nommé chargé de mission en début d’année à la direction industrielle du courrier à Rennes. Pour Sud PTT, les raisons de ce geste sont "les conditions globales de travail faites aujourd’hui de restructurations incessantes et de mobilités permanentes déstabilisantes pour l’ensemble du personne de La Poste". "Venant après le suicide d’une collègue du centre financier de Paris [ndlr : le 15 septembre dernier], ce suicide est pour nous le suicide de trop" insiste le syndicat.

De son côté la CGC a prévenu qu’elle "ne restera pas sans réagir face à ce nouveau suicide survenu dans l’entreprise", et "se demande notamment si ce postier, jeune cadre plein d’avenir, a bénéficié de toute l’aide, de toute l’écoute et de toute l’attention indispensable à la suite de son changement de fonction". Un Comité d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail extraordinaire se tient ce jeudi 1er mars à Rennes pour faire plus de lumière sur ce nouveau suicide.


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