6 mai 2012 Sarkozy battu ! Un cauchemar s’estompe... peut-être !

samedi 24 juillet 2021.
 

D’après les premières estimations données ce 6 mai 2012 à 20h, Nicolas Sarkozy a perdu par un large écart..

François Hollande obtient 51,9%

Nicolas Sarkozy : 48,1%

- A) Structure des électorats (en fonction syndicat, âge, diplôme, vote 2007...)
- B) Droite mal en point, gauche à un bon niveau, Front de Gauche incontournable
- C) Nicolas Sarkozy est battu ! Ouf !
- D) L’enjeu des législatives

A) Structure des électorats

Etude d’après les cinq sondages "jour du vote" auprès d’un échantillon total supérieur à 10000 votants. (CSA, TNS Sofres, Harris...)

A1) Vote en fonction de la proximité syndicale (sondage Harris)

FSU : Poutou (et Arthaud) 0% ; Mélenchon 31% ; Hollande 61% ; Joly 1% ; Bayrou 3% ; Sarkozy 1% ; Le Pen 3% Total gauche : 93%

Sud Solidaires : Poutou (et Arthaud) 9% ; Mélenchon 39% ; Hollande 35% ; Joly 8% ; Bayrou 5% ; Sarkozy 0% ; Le Pen 4% Total gauche : 91%

CGT : Poutou (et Arthaud) 2% ; Mélenchon 39% ; Hollande 44% ; Joly 2% ; Bayrou 2% ; Sarkozy 1% ; Le Pen 9% Total gauche : 87%

UNSA : Poutou (et Arthaud) 0% ; Mélenchon 14% ; Hollande 49% ; Joly 6% ; Bayrou 5% ; Sarkozy 10% ; Le Pen 16% ; Total gauche : 69%

CFDT : Poutou (et Arthaud) 2% ; Mélenchon 6% ; Hollande 56% ; Joly 3% ; Bayrou 4% ; Sarkozy 15% ; Le Pen 9% ; Total gauche : 67%

FO : Poutou (et Arthaud) 8% ; Mélenchon 13% ; Hollande 28% ; Joly 3% ; Bayrou 5% ; Sarkozy 15% ; Le Pen 25% Total gauche : 52%

CFTC : Poutou (et Arthaud) 1% ; Mélenchon 4% ; Hollande 20% ; Joly 3% ; Bayrou 15% ; Sarkozy 42% ; Le Pen 15% ; Total gauche : 28%

CFE CGC : Poutou (et Arthaud) 0% ; Mélenchon 2% ; Hollande 24% ; Joly 1% ; Bayrou 15% ; Sarkozy 53% ; Le Pen 11% Total gauche : 27%

CG PME : Poutou (et Arthaud) 0% ; Mélenchon 0% ; Hollande 1% ; Joly 1% ; Bayrou 13% ; Sarkozy 74% ; Le Pen 8% Total gauche : 2%

Proche d’aucun syndicat : Poutou (et Arthaud) 1% ; Mélenchon 7% ; Hollande 23% ; Joly 2% ; Bayrou 11% ; Sarkozy 32% ; Le Pen 22% Total gauche : 33%

Le pourcentage total de suffrages en faveur d’un candidat de gauche est très proche de celui noté lors des dernières élections ; aux européennes 92% pour SUD, 89% pour la CGT, 67% pour la CFDT, 55% pour FO...

A2) Vote en fonction de l’âge (sondage CSA)

18 à 24 ans Poutou (et Arthaud) 1% ; Mélenchon 16% ; Hollande 28% ; Joly 5% ; Bayrou 9% ; Sarkozy 22% ; Le Pen 18%

25 à 34 ans : Poutou (et Arthaud) 3% ; Mélenchon 10% ; Hollande 30% ; Joly 3% ; Bayrou 11% ; Sarkozy 19% ; Le Pen 22%

35 à 49 ans : Poutou (et Arthaud) 2% ; Mélenchon 12% ; Hollande 27% ; Joly 2% ; Bayrou 8% ; Sarkozy 22% ; Le Pen 24%

50 à 64 ans : Poutou (et Arthaud) 2% ; Mélenchon 12% ; Hollande 28% ; Joly 3% ; Bayrou 9% ; Sarkozy 26% ; Le Pen 18%

65 ans et plus : Poutou (et Arthaud) 0% ; Mélenchon 8% ; Hollande 30% ; Joly 1% ; Bayrou 10% ; Sarkozy 41% ; Le Pen 9%

A3) Vote selon le niveau de diplôme

Lors de chaque présidentielle, les instituts de sondage nous gratifient d’une estimation fonction de ce critère. Depuis 20 ans, les personnes de niveau scolaire "sans diplôme, CAP, BEP" votent majoritairement à droite et à l’extrême droite. Le vote pour ces présidentielles marquerait-il un glissement vers la gauche ? Malheureusement, pour le moment : Non.

Les personnes "sans diplôme" auraient voté en 2012 à 24% pour Le Pen, 28% Sarkozy, 1% Dupont Aignan, 1% Cheminade, 4% Bayrou soit 58% à droite

Les personnes de niveau scolaire "BEPC, CAP, BEP" auraient voté à 23% pour Le Pen, 26% Sarkozy, 2% Dupont Aignan, 8% Bayrou soit 59% à droite

Le vote Front National décroît en fonction du niveau scolaire : 16% pour les personnes de niveau "baccalauréat", 13% "Bac + 2", 6% "supérieur à Bac+2"

Le pourcentage total de sondés ayant déclaré avoir voté à gauche s’établit à 42% pour les "sans diplôme", 41% pour les "BEPC, CAP, BEP", 47% pour les personnes de niveau "baccalauréat", 44% pour les "Bac + 2", 47% pour les "supérieur à Bac+2".

A4 Choix 2012 en fonction du vote 2007

Electorat 2007 Besancenot, Buffet, Laguiller : Poutou (et Arthaud) 10% ; Mélenchon 40% ; Hollande 28% ; Joly 3% ; Bayrou 6% ; Sarkozy 2% ; Le Pen 8%

Electorat 2007 Royal : Poutou (et Arthaud) 0% ; Mélenchon 12% ; Hollande 74% ; Joly 2% ; Bayrou 3% ; Sarkozy 2% ; Le Pen 6%

Electorat 2007 Bayrou : Poutou (et Arthaud) 1% ; Mélenchon 10% ; Hollande 25% ; Joly 2% ; Bayrou 36% ; Sarkozy 15% ; Le Pen 8%

Electorat 2007 Sarkozy : Poutou (et Arthaud) 0% ; Mélenchon 2% ; Hollande 4% ; Joly 1% ; Bayrou 6% ; Sarkozy 74% ; Le Pen 11%

Electorat 2007 Le Pen : Poutou (et Arthaud) 1% ; Mélenchon 3% ; Hollande 5% ; Joly 0% ; Bayrou 3% ; Sarkozy 15% ; Le Pen 72%

A5) Motivations du vote au premier tour

" Diriez-vous que votre vote d’aujourd’hui est plutôt … ?

- Un vote en faveur d’un projet : Joly 52% de son électorat, Mélenchon 44%, Bayrou 44%, Hollande 29%, Le Pen 27%, Sarkozy 21%, Poutou 18%

- Un vote pour marquer votre opposition aux autres candidats : Poutou 45% de son électorat, Le Pen 44%, Mélenchon 32%, Hollande 25%, Bayrou 25%

- Un vote d’attachement à un parti : Hollande 30% de son électorat, Joly 18%, Poutou 11%, Le Pen 10%, Mélenchon 8%

- Un vote d’attachement à un candidat : Sarkozy 25%, Bayrou 18%

- Un vote en faveur d’un bilan : Sarkozy 18%

A6) Vous avez choisi votre candidat préféré pour :

Réponses pour Jean-Luc Mélenchon :

- Pour qu’il soit élu Président de la République : 28%
- Pour que votre camp soit au second tour, même si ce n’était pas votre candidat préféré : 9%
- Pour que son influence dans la vie politique soit plus importante : 62%

B) Premiers constats le 22 avril 2012 à 20h05

En ce dimanche 22 avril 2012, voici les résultats du 1er tour des élections présidentielles :

François Hollande (PS) : 28,63 % ; 10 159 385 voix

Nicolas Sarkozy (UMP) : 27,06 % ; 9 600 543 voix

Jean-Luc Mélenchon : 11,14 % (11,29 % en métropole) : 3 951 795 voix

Marine Le Pen (FN) :18,03 % ; 6 397 778 voix

François Bayrou (MODEM) : 9,10 % ; 3 229 482 voix

Eva Joly (EELV) : environ : 2,27 % ; 806 504 voix

Philippe Poutou (NPA) : 1,15 % ; 408 335 voix

Nicolas Dupont-Aignan (DLR) : 1,80 % ; 638 938 voix

Nathalie Arthaud (LO) : 0,57%% ; 201 425 voix

Jacques Cheminade : 0,25% ; 88 115 voix

Quels premiers constats pouvons-nous faire ?

B1) La droite mal en point

Elle vient d’enregistrer un recul d’environ 15%, sa plus forte baisse lors d’une élection présidentielle depuis 40 ans.

Les deux plus fortes baisses précédentes dataient de 1974 à 1981 (- 3,85%) et surtout de 1995 à 2002 (-6,26%).

Les deux sont à présent pulvérisées avec cet effondrement qui peut s’avérer supérieur à 15%.

Quiconque a un peu d’expérience politique sait que les grosses défaites provoquent souvent des crises au sein des forces concernées, crises qui aggravent la défaite. De telles difficultés internes ne sont pas à exclure au sein de l’UMP.

Un faible pourcentage total pour la droite

Voici le total droite + extrême droite depuis 40 ans :

* 1974 : 51,50 % ( Giscard, Chaban, Royer, Le Pen)

* 1981 : 47,65 % ( Giscard, Chirac, Garaud)

* 1988 : 50,88 % ( Chirac, Barre, Le Pen)

* 1995 : 59,16 % ( Chirac, Balladur, De Villiers, Le Pen)

* 2002 : 52,90 % ( Chirac, Bayrou, Madelin, Lepage, Boutin, Mégret, Le Pen)

* 2007 : 62,41 % ( Sarkozy, Bayrou, De Villiers, Le Pen)

* 2012 : environ 54 à 55% (Sarkozy, Le Pen, Bayrou, Dupont Aignan)

B2) La gauche à un bon niveau mais le second tour n’est pas gagné d’avance

Avec environ 29,3% des suffrages, François Hollande réalise un bon premier tour. Ségolène Royal n’avait obtenu que 25,87% en 2007 et Lionel Jospin 16,18% en 2002.

Les quelques résultats locaux à ma disposition permettent de constater le fort apport de Jean-Luc Mélenchon dans les villes ouvrières.

Avec un total de 45% des voix environ lors de ces présidentielles, la gauche réussit mieux au premier tour qu’en :

- 1965 : 31,72%
- 1969 : 27,34%
- 1995 : 40,57%
- 2002 : 42,81%
- 2007 : 36,44%

Elle est près de son résultat de 1974 : 45,95%

Elle se situe à quatre points de ses grands succès électoraux des années 1980 lorsqu’elle avait emporté l’élection présidentielle et les législatives (1981 49,59% et 1988 49,12%).

B3) L’effondrement de Nicolas Sarkozy

En 2007, Nicolas Sarkozy avait obtenu 31,18% au premier tour. En 2012, il n’obtient plus que 26%. Pour la première fois sous la 5ème république un président sortant n’arrive pas en tête du premier tour.

On ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec les seuls présidents en exercice ayant obtenu un deuxième mandat : Charles de Gaulle en 1965 (44,80% au premier tour) et François Mitterrand en 1988 (34,11% au premier tour).

Qu’est-ce qui explique cet échec de Nicolas Sarkozy au premier tour ? A mon avis,

- son mépris du grand mouvement social de l’automne 2010 sur les retraites constitue la première cause de son impopularité en milieu salarié et populaire. De Gaulle en 1969, Chaban en 1974, Giscard en 1981, Chirac en 1986 1988, Juppé en 1995 1997, Chirac Fillon en 2003 2006, Villepin en 2006 2007 avaient déjà fait les frais de la puissance du mouvement social dans notre pays ; la droite au pouvoir peut résister aux revendications légitimes mais au prix de sa crédibilité électorale.

- sa monopolisation sans cesse des médias lors de chaque G20 ou sommet européen pour jouer le président indispensable face à la crise n’a pas convaincu la majorité des Français qui, eux, paient chaque jour la baisse du pouvoir d’achat, la précarité des emplois, une vie de plus en plus difficile

- en privilégiant lors de sa campagne les thèmes habituels de l’extrême droite, il a fait monter Mme Le Pen plus qu’il n’a renforcé son électorat potentiel.

B4) Le Front de Gauche est devenu une force incontournable

Jean-Luc Mélenchon a apporté au Front de Gauche la meilleure campagne imaginable. Les organisations partie prenante et leurs militants ont également beaucoup travaillé pour porter une parole et un projet réellement de gauche. Il est cependant évident que nous sommes partis trop tard pour quadriller vraiment les départements, pour donner un élan plus soutenu à notre électorat potentiel. La tâche qui attend le Front de Gauche paraît plus ardue dans les mois qui viennent que leur campagne de la présidentielle. Dès à présent, l’élection législative doit représenter une revanche sur l’extrême droite.

Le bilan de la campagne du Front de Gauche est extrêmement positif :

- sans lui, le score de Marine le Pen pouvait se situer ce 22 avril au dessus de 20%. j’en tremble de peur !!! Honte à tous ceux qui ont préféré attaquer Jean-Luc Mélenchon plutôt que nous aider face à l’extrême droite.

- sans lui les possibilités de victoire de la gauche au second tour serait nettement plus faibles

- il a avancé des propositions qui vont inéluctablement être à l’ordre du jour dans les années à venir pour permettre aux salariés et au peuple de France de sortir par le haut de la crise dans lequel le capitalisme nous a englués.

- sans lui la gauche anti-capitaliste n’aurait pas retrouvé un vrai niveau de crédibilité poilitique

Avec environ 14%, elle atteint un pourcentage de même type qu’en 1995 et 2002 mais en plus uni, plus apte à fournir un cadre d’alternative politique.

- 1974 : 2,70% (Krivine, laguiller)

- 1981 : 18,75% (Marchais, Laguiller, Bouchardeau)

- 1988 : 11,23% (Lajoinie, Juquin, Laguiller, Boussel)

- 1995 : 13,94% (Hue, Laguiller)

- 2002 : 13,81% (Laguiller, Besancenot, Hue, Gluckstein)

- 2007 : 9% (Besancenot, Buffet, Laguiller, Bové, Schivardi) Pour cette élection, je compte José Bové à la fois parmi les anticapitalistes et parmi les Verts tant son profil est complexe.

- 2012 : environ 14% (Mélenchon, Poutou, Arthaud)

B5) Le résultat de Mme Le Pen confirme que l’extrême droite est un danger grave et immédiat

Mme Le Pen a encore progressé par rapport aux résultats moyens de ce courant depuis vingt cinq ans.

- Lors des élections présidentielles de 1988, Le Pen obtenait 14,38%

- En 1995, il progressait à 15%

- En 2002, au premier tour, Le FN et Mégret atteignaient 19,20% ; Le Pen était qualifié pour le second tour ;

- En 2007, Le Pen et De Villiers ne totalisaient que 12,67%. Tous les politologues avaient analysé un "pompage" important des voix frontistes par Nicolas Sarkozy

- En 2012, Marine Le Pen paraît en position d’atteindre ou même dépasser 18% au premier tour. Ce n’est pas une grande victoire pour le FN ; cependant, le maintien d’une organisation d’extrême-droite entre 15% et 20% en pleine crise économique et sociale représente un danger permanent et immédiat qui devrait pousser tous les militants anti-capitalistes à l’unité.

Vu la campagne menée par Mme Le Pen pour cette élection présidentielle, nous pouvons nous attendre à l’essai par le FN, pour la première fois, de s’insérer dans la recomposition de la droite comme l’avait réussi le MSI italien. C’est alors que paiera notre autonomie en tant que Front de Gauche vis à vis du PS et notre investissement auprès des milieux salariés et populaires.

B6) Les Verts Europe Ecologie dans un moment difficile

L’élection présidentielle a toujours représenté une échéance couperet pour les Verts qui n’ont dépassé qu’une fois la barre des 5%

- 1988 Antoine Waechter 3,78%

- 1995 Dominique Voynet 3,32%

- 2002 Noël Mamère 5,25%

- 2007 2,89% (Dominique Voynet 1,57% et José Bové 1,32%)

- 2012 Eva Joly environ 2,2%

Les Verts Europe Ecologie ayant négocié avec le Parti Socialiste un accord politicien les instituant seconde force à gauche avec plus de 60 circonscriptions "réservées", les deux mois à venir risquent fort d’être houleux pour eux.

B7) François Bayrou a fait pschitt

Après son succès de 2007 (18,57%), François Bayrou a cru possible :

- de devenir le porte parole d’un parti démocrate, clintonien à l’américaine ou prodiste à l’italienne

- de devancer la gauche au premier tour de 2012, obligeant ainsi le PS à le soutenir comme cela avait été le cas derrière Romano Prodi en Italie

- les instituts de sondage et grands médias l’ont bien aidé dans sa tâche

- aujourd’hui, le résultat est là . Avec moins de 10%, nous n’entendrons plus parler d’un projet clintonien à l’américaine ou prodiste à l’italienne derrière François Bayrou et c’est parfait ainsi.

C) Nicolas Sarkozy est battu ! Ouf !

C1) L’extrême droitisation de la campagne de Nicolas Sarkozy faisait de lui un danger public

En 2007, la campagne de Nicolas Sarkozy pouvait être caractérisée comme celle d’un libéral sécuritaire de droite tentant d’apparaître en petit bonaparte au dessus des partis pour mieux "sauver" la France.

En 2012, il est apparu comme une résurrection des droites des années 1930 préférant le fascisme au Front populaire, qui avaient créé un vaste mouvement d’opinion dont les ligues d’extrême droite représentaient la proue.

Lorsque Nicolas Sarkozy a affirmé ce 24 avril que le Front national est "compatible avec la république", nous avons tous compris que ce président de la république était compatible pour le quinquennat 2012 2017 avec le Front National !!!!! Brrrrrrr...

L’épisode du 1er mai 2012 est parfaitement instructif. Pour mieux casser les droits des salariés et chômeurs, le grand patronat a besoin d’affaiblir les syndicats et leurs responsables syndicalistes, désignés comme boucs-émissaires au même titre que la "racaille" des banlieues et les "étrangers".

Sur toutes ces questions, nous n’avons aucune garantie de la part de François Hollande.

Cependant, nous n’avons pas hésité à voter contre Nicolas Sarkozy. Pour 2012 2017, il nous promettait seulement la poursuite de sa politique 2007 2012 en pire !!!

Encore une fois, Sarkozy battu, OUF !!!

C2) Le plan de bataille dévastateur de Nicolas Sarkozy est à terre ce 6 mai 20h05

Le MEDEF fournit à Nicolas Sarkozy son plan de route politico-social depuis 2007. Or, les objectifs fixés par cette même organisation du grand patronat pour le quinquennat Sarkozy 2012 2017 fait froid dans le dos, pire, glace d’effroi :

- "une simplification du droit du travail" permettant d’en finir avec le Contrat à durée Déterminée

- la destruction du droit du travail par les accords dits "compétitivité emploi"

- la poursuite des destructions d’emplois dans la fonction publique et autres services publics

- une réduction considérable (13 milliards d’euros) des cotisations patronales à l’assurance maladie, celles-ci étant remplacées par la TVA prétendue "sociale" (de 19,6% à 21,2% dès le 1er septembre 2012) et par le développement des complémentaires

- la fin des allocations chômage (30 milliards pour le patronat) remplacées par une indemnisation accordée en contrepartie d’une "formation" et "recherche d’emploi"

- probablement la fin du SMIC national

- une réforme des institutions (département région) permettant à la droite d’accaparer tous les pouvoirs.

Sur toutes ces questions, nous n’avons aucune garantie de la part de François Hollande. Que le lecteur me permette même déjà d’annoncer que sa capacité à rester indépendant du MEDEF et de ce programme n’est absolument pas garantie.

Cependant, nous n’avons pas hésité à voter contre Nicolas Sarkozy. Pour 2012 2017, il nous promettait seulement la poursuite de sa politique 2007 2012 en pire !!!

C3) Après un quinquennat antisocial, pas de quinquennat indigne...

Dominique de Villepin a résumé ainsi la campagne électorale 2012 de Nicolas Sarkozy : elle "devient indigne. L’instrumentalisation de faits divers, l’improvisation de bien des propositions, le débauchage sans vergogne de voix extrémistes..."

En fait, tout était en place pour un quinquennat indigne succédant à une campagne indigne, en commençant par le fameux nouveau traité européen Merkozy avec sa fameuse règle d’or.

La chute de Nicolas Sarkozy va inévitablement mettre à mal le projet austéritaire que l’Union européenne voulait imposer avec le risque de récession généralisée que cela impliquait. Rien n’est évidemment encore gagné mais nous disposons d’une petite marge pour lutter et s’en sortir.

Politique économique austéritaire et droitisation extrême du discours politique vont de pair. En créant l’insécurité économique, les droites sécuritaires comptent accroître les peurs et se présenter d’autant plus en sauveurs autoritaires. Nicolas Sarkozy a été qualifié d’exceptionnel par le MEDEF pour cette raison. En fait, seuls les grands patrons du CAC 40 et les rentiers ont à gagner dans cette dérive car le tissu économique ne peut que souffrir des salaires trop bas, des retraites trop basses, de la perte de droits pour les chômeurs qui pèserait encore plus à la baisse des salaires.

Sur toutes ces questions également, nous n’avons aucune garantie de la part de François Hollande.

Cependant, nous n’avons pas hésité à voter contre Nicolas Sarkozy. Pour 2012 2017, il nous promettait seulement la poursuite de sa politique 2007 2012 en pire !!!

C4) Pas de quinquennat Sarkozy en pire

En 2007, il avait promis une "république irréprochable". Or, durant cinq ans il a sans cesse déployé sa toile d’araignée sur l’institution judiciaire, nommant des proches aux postes décisifs. Durant cinq ans, il a réussi à éviter que les affaires, par exemple de financement illégal des campagnes 1994 et 2007, n’explosent.

En 2007, il faisait larmoyer des téléspectateurs patriotes sur la France universaliste des droits de l’homme. Pendant cinq ans, sa politique a sans cesse nié l’universalisme et la démarche des droits de l’homme, par les lois votées, par la stigmatisation de populations, par l’ouverture de la boîte de Pandore xénophobe (identité nationale...), par la restriction des droits sociaux et démocratiques.

Oui, sur toutes ces questions, nous n’avons aucune garantie de la part de François Hollande.

Oui, pourtant, nous n’avons pas hésité à voter contre Nicolas Sarkozy. Pour 2012 2017, il nous promettait seulement la poursuite de sa politique 2007 2012 en pire !!!

Ami lecteur, tu peux te réveiller, ce cauchemar-là est fini !!!

Il est vrai que nous avons évité le pire, mais pour le moment rien de positif, de concret, n’a été apporté à nos concitoyens.

François Hollande a construit sa campagne sur un référendum antisarkozy, considérant que les outrances de son concurrent le disqualifieraient aux yeux des Français. Cela s’est avéré exact...

Ceci dit, presque la moitié des Français ont soutenu l’orientation très à droite de Nicolas Sarkozy. De plus, l’importance du vote blanc veut dire que le FN dispose à présent d’un électorat organisé en partie en réseau. Cela nous prépare des tensions importantes dans un contexte de crise économique et sociale.

Quelle politique compte mener François Hollande ? Sur le fond, il a refusé de "promettre pour se compromettre". Pourtant, les questions à régler ne peuvent guère attendre. En disposant déjà d’une majorité au Sénat, dans les régions, les départements, les villes... il bénéficie de conditions optimales pour engager une action soutenue au profit des aspirations de notre peuple.

Je ne peux conclure ces quelques paragraphes sur les élections présidentielles 2012 sans insister sur l’extraordinaire leçon de politique réussie par le Parti de Gauche et ses partenaires.

Il est maintenant indispensable que le Front de gauche sorte largement renforcé des prochaines élections législatives pour garantir que le succès électoral de ce 6 mai ne soit pas sans lendemain.

Jacques Serieys

D) L’enjeu des législatives

Nicolas Sarkozy est battu. Tant mieux ! Cependant, le contexte du capitalisme financier transnational qui a produit le sarkozysme reste ! Au-delà de la satisfaction de voir battus Parisot et Lagarde, Woerth et Bettencourt, nous devons préparer politiquement cette nouvelle phase politique.

Sans le Front de Gauche, François Hollande n’aurait pas été élu :

- ce sont les forces soutenant la campagne Mélenchon qui ont tiré à gauche la dynamique de la campagne présidentielle,

- ce sont les 3 984 822 citoyens ayant voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour qui ont permis au candidat du PS de l’emporter au second tour avec 1 140 000 voix d’avance sur Sarkozy

Peut-on s’attendre à ce que le nouveau président de la république prenne en compte cette réalité dans sa pratique politique durant ce quinquennat 2012 2017 qui s’ouvre ? A coup sûr ... NON !

- L’orientation politique fondamentale de François Hollande depuis bientôt 30 ans n’en fait absolument pas un opposant au capitalisme financier. Ses envolées durant la campagne ne devaient pas être prises pour argent comptant ; elles avaient seulement pour but de gagner des voix sur le Front de Gauche.

- Face à la finance internationale, il serait aujourd’hui nécessaire de prendre des mesures fortes, par exemple sur les licenciements boursiers et en matière de fiscalité. De même, dans le cadre de l’Union européenne, valider la traité Merkel Sarkozy serait une catastrophe. La nature électoraliste du Parti Socialiste poussera ses élus et son appareil à ne pas prendre de risque, à louvoyer en pédalo jusqu’aux prochaines élections municipales.

- En politique internationale, la nature social-libérale du Parti Socialiste le poussera à se situer dans l’ombre du Parti Démocrate US.

Nous orientons-nous vers un quinquennat aussi catastrophique pour les salariés et les milieux populaires que celui de Nicolas Sarkozy ? Tout dépendra de la force du Front de Gauche et de la combativité sociale.

Sur le fond, la seule orientation logique pour le Front de Gauche aujourd’hui, c’est de renforcer, motiver, mobiliser, conscientiser une Gauche de combat, une gauche sociale aux côtés des salariés, une gauche anticapitaliste, une gauche internationaliste. Cela peut se faire sans se minoriser sur le champ politique, c’est à dire en prenant sans cesse en compte la réalité de l’électorat de gauche et des rapports de force aujourd’hui. La tactique n’est pas l’antichambre de la trahison mais la condition de la fidélité concrète à ses convictions.

Dans l’immédiat, nous appelons donc avec force et espoir à chasser définitivement la droite et à un vote Front de Gauche le plus massif possible. Après le vote, il sera trop tard pour se désespérer. Ceux qui prétendent compter sur le seul mouvement social pour imposer une orientation socialiste et écologiste à François Hollande se trompent totalement.

Sarkozy battu ! Le cauchemar peut s’estomper si et seulement si suffisamment d’électeurs complètent leur vote des présidentielles. Aucune voix ne doit manquer aux candidats du Front de Gauche aux élections législatives !

Jacques Serieys


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