RIRI la praline et FLOFLO chapeau pointu, VUS PAR LA TÉLÉ SUISSE
Affaire Woerth-Sarkozy-Bettencourt : plus de 30 faits (par Gérard Filoche)
Jésuite de la Sarkozie, le député-maire UMP d’Aulnay-sous-Bois touchait les Assedic
Bolloré et Sarkozy, une amitié au service de l’État
Le 20 janvier 2012 vers 8 h 45, avenue du Général-Leclerc à Paris (XIV), un jeune de 28 ans, ingénieur d’études à l’INRA, traverse la rue sur un passage protégé pour piétons.
Arrive à allure vive et à contre sens, le convoi ministériel de Nadine Morano qui doit rejoindre l’aéroport de Villacoublay où l’attend spécialement un avion pour se rendre en Lorraine.
Un motard de l’escorte percute le piéton rapidement pris en charge par le SAMU, hospitalisé, soigné, au moins deux mois d’arrêt de travail.
Morale de cette histoire pour la Ligue contre la violence routière : « il est inconcevable de mettre en danger la vie des piétons ou des motards pour des signes extérieurs de puissance ».
Réaction de Nadine Morano : « On n’a pas la vie des gens normaux, il faut arrêter de croire ça. On est contraints par des dispositifs horaires, des éléments de sécurité, et les motards savent très bien qu’ils peuvent courir des risques, ça fait partie des aléas... J’en ai marre qu’on salisse les responsables politiques sur tout et n’importe quoi. Quand je vois ce que Sarkozy a pris en cinq ans , c’est bon, quoi. C’est nul, ça suffit... »
Chaque semaine, ce cher François part retrouver son beau manoir de Beaucé. Il se trouve en bonne compagnie dans cette commune de Sablé (Sarthe) qui compte 10% de religieux et a voté à 70% pour Nicolas Sarkozy. Parmi les symboles réactionnaires du lieu : l’abbaye de Solesmes dont les moines bénédictins s’étaient exilés en Angleterre en 1901 par refus de la loi sur les congrégations.
Quand on est Premier ministre de l’empereur Nicolas 1er, on ne lésine pas sur la dépense. Aussi, il fait ce déplacement régulier en FALCON 7X (l’avion d’affaires haut de gamme de la société Dassault Aviation, triréacteur certifié pour franchir une distance de 11 000 km et voler à une vitesse de l’ordre de Mach 0,85, premier avion au monde à avoir été développé entièrement dans une filière numérique grâce aux nouveaux outils informatiques.
Frais occasionnés par chaque déplacement : 27000 euros.
Cette dépense est-elle justifiée par un gain de temps ? NON. Entre procédures aériennes et trajet jusqu’à l’aéroport, le trajet par avion met 1h40 à 1h45 selon les calculs de France Soir. Le TGV serait plus rapide (1h20) et même la voiture.
Il faut dire que François Fillon aime les petits avions. Du 26 décembre 2010 au 2 janvier 2011, il est parti pour l’Egypte en FALCON 7 X. Là-bas, ce cher Moubarak l’a hébergé gratuitement et lui a prêté un autre avion pour se rendre d’Assouan à Abou Simbel.
Le 28 janvier 2011, les gendarmes flashent en excès de vitesse Olivier Marleix, conseiller technique de Nicolas Sarkozy et fils d’Alain Marlaix (dirigeant RPR et secrétaire d’Etat à l’intérieur). La scène se déroule en Eure et Loir dans la ville d’Anet : 119Km/h au lieu de 70 maximum.
Les gendarmes ne le verbalisent pas.
Une fois l’affaire divulguée par un journaliste, le conseiller important de Sarkozy utilise :
* le mensonge par un démenti catégorique "Je n’ai jamais été arrêté ni flashé ce jour-là pour excès de vitesse".
* la menace de porter plainte en diffamation mise en exergue par un journaliste ami de l’Est Républicain
Devant l’impossibilité de nier l’évidence, Olivier Marleix reconnaît enfin les faits.
C’est alors le procureur de la République de Chartres, Philippe Peyroux, qui se fâche "L’excès de vitesse aurait dû être verbalisé, c’est la règle. Et dans la foulée, le procureur que je suis aurait dû être informé... De plus, "les gendarmes n’ont pas le pouvoir légal de classer un PV".
Problème supplémentaire : Le rapport de gendarmerie, à présent nécessaire, fait apparaître que la 407 conduite à toute allure par Olivier Marleix en Eure et Loir, hors de ses fonctions à l’Elysée, fait partie du Parc automobile de l’Elysée. Cette pratique est inacceptable comme le reconnaît François Baroin, ministre du budget.
Le plus surprenant, c’est que quelques jours plus tard une caméra cachée de Canal plus filme une pervenche des trottoirs parisiens acceptant de faire sauter le PV d’un Monsieur se présentant comme "Olivier Marleix, en personne, fils de l’ancien secrétaire d’Etat à l’intérieur et conseiller technique de Nicolas Sarkozy".
Michèle Alliot-Marie a donné un nouvel exemple parfait de communication mensongère. Dans l’affaire de son voyage en Tunisie pendant la révolution tunisienne, elle a sans cesse adapté ses déclarations aux révélations de la presse.
Ainsi, contrairement à ses versions précédentes :
elle n’était pas en vacances avec sa famille mais en voyage d’affaires. Sa famille possédait déjà pour 325000 euros d’actions dans la société immobilière tunisienne IKRAM. Fin 2010, elle allait en Tunisie acheter à Aziz Miled, milliardaire et grand ami de Ben Ali, ses propres parts dans cette même société immobilière pour un montant qui serait bien plus important.
A son arrivée à Tunis, l’avion personnel d’Aziz Miled ne se trouvait pas par hasard à l’aéroport mais l’attendait ainsi que sa famille pour se rendre à Tabarka où devait se signer les contrats.
Sur place, elle téléphone à Ben Ali confronté au mouvement social, à la fois sur ses affaires financières et sur une possible aide policière de la France ?
Dans cette affaire, les conflits d’intérêts sont phénoménaux.
Ce jour-là, Madame annonce à L’Aquila : ""Je suis très heureuse de pouvoir annoncer que la France va prendre en charge la moitié des travaux de la reconstruction de la coupole de l’église Santa Maria del Suffragio" soit 3,2millions d’euros d’argent public pour restaurer une église italienne
Moi qui continue à compter en anciens francs pour bien comprendre, j’ai traduit 2 milliards. Madame est bien généreuse avec notre argent collectif.
Nicolas Sarkozy a régalé 4000 invités de New York lors d’une petite sauterie mercredi 23 septembre 2009.
Au menu, haute gastronomie et bulles bien françaises, le tout permis grâce à la mobilisation de pas moins de vingt-deux cuisiniers et cent quarante serveurs. 1 cuisinier pour 182 personnes et 1 serveur pour 29.
Mais si le bien-être culinaire d’un Français n’a pas de prix, il a un coût. Autant dire que 400 000 euros de plus ou de moins dans les caisses vides de l’État, tout le monde s’en tamponne. Les caisses de l’État ne vont pas tarder à déborder.
Samedi 11 juillet 2009, la maman de Nicolas fêtait ses 50 ans de présence balnéaire à Royan par un dîner. Rien à lui reprocher ! Carla et Nicolas font le voyage de Paris pour participer à cette collation. Rien à leur reprocher.
Quel est donc le problème ? Faire payer par le contribuable le trajet aller retour de l’avion présidentiel de Paris à Rochefort et toute la mobilisation de voitures noires et de policiers pour un "déplacement du président de la république".
Comme en 2007, Nicolas Sarkozy confie sans appel d’offres l’organisation d’un grande soirée à l’Elysée au producteur Jean-Claude Camus. Il y invite son ami Johnny Hallyday pour un cachet de 500 000 euros ; ça, s’est une amitié solide. Qui paye ? Le ministère de la Culture, d’après la presse..
En fait, ce concert de Johnny Halliday au bas de la Tour Eiffel à Paris en ce 14 juillet aura coûté un million d’euros.
Quant à la garden party dans les jardins de l’Elysée, elle avait coûté 475 523 euro en 2008. Cette année plusieurs de milliers de personnes ont été invitées à bénéficier du noble avantage de déguster les "spécialités culinaires françaises" aux frais de la collectivité. Je n’en faisais pas partie mais je suis concerné par une question. Pour la même prestation concernant cette garden-party du 14 juillet, pourquoi notre présidence a-t-elle choisi une entreprise tarifant ses prestations à 296 000 € plutôt qu’une autre à 186 900 €. De toute évidence, la présidence se moque des appels d’offres.
Cette journée élyséenne du 14 Juillet revient à plus de 1,5 million d’euros.
La presse est évidemment conviée à diffuser ses agapes princières qui plaisent tant à ceux qui n’ont que le rêve pour espoir. Deux animateurs sont même choisis (Christian Malard et Bernard Vaillot) pour réaliser en particulier une interview du président. Leurs questions relèvent plus de la célébration du Roi-soleil que d’un travail de journaliste ; par exemple "D’où vous vient cette énergie permanente ?" Quant à leurs commentaires, ils méritent de passer à la postérité "j’ai découvert un homme qui, je crois, a la sincérité de ses convictions. Je suis convaincu qu’il veut quelque chose pour la France, donner à ce pays la possibilité d’exister à l’échelle de la planète."
On lâche Michèle Alliot-Marie en pâture aux critiques, mais si son père a fait affaire avec des proches de Ben Ali, son cas n’a rien d’exceptionnel. Les conflits d’intérêts sont le lot quotidien de ces hommes et ces femmes politiques qui concentrent pouvoirs et richesses et entretiennent des relations avec des membres de l’oligarchie internationale.
Les dominants sont très cosmopolites et l’ont toujours été. Dans leur vie privée comme publique, les dons et les contre-dons sont monnaie courante, et tout particulièrement dans les sphères diplomatiques. Mais depuis peu, ces relations incestueuses entre monde politique et monde des affaires sont affirmées dans le cynisme le plus total, sous couvert d’une « transparence » perverse. En témoigne le yacht prêté par Vincent Bolloré à Nicolas Sarkozy pour célébrer son accession au pouvoir, ou encore ses vacances offertes par un milliardaire mexicain…
Face à l’impunité assumée de MAM, Fillon, Blanc ou Joyandet, on a l’impression que nos dirigeants ont perdu tout sens du devoir, tout repère de l’économie réelle. À force de vivre entre soi dans les beaux quartiers et les palaces, ils ont perdu contact avec la France qui « se lève tôt ». Et c’est sans état d’âme que députés et sénateurs suppriment aujourd’hui les indemnités des accidentés du travail, qui jusqu’à présent n’étaient pas fiscalisées.
De telles décisions sont gravissimes, elles montrent bien que la classe qui gouverne est plus que jamais mobilisée et conquérante. Elle nie la parole de la rue comme l’expression du mécontentement par les urnes. Les scandales se multiplient au mépris des classes populaires, à qui on continue de dire de compter ses petits euros à la fin du mois. Mais je pense que l’affaire Bettencourt a été décisive : d’une situation de méfiance, on est passé à une véritable défiance populaire. (Propos recueillis par Flora Beillouin).
Entretien avec Évelyne Sire-Marin, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature
Que révèlent les différentes affaires de la nature du pouvoir ?
Évelyne Sire-Marin. C’est une faillite morale. Ce mélange des genres entre les milieux d’affaires et le pouvoir politique est inquiétant pour la démocratie.
Comment, aujourd’hui, s’attaquer efficacement aux conflits d’intérêts ?
Évelyne Sire-Marin. Avons-nous un arsenal juridique pour régler les conflits d’intérêts entre les politiques, quels qu’ils soient, et les milieux d’affaires ? Oui. Nous avons, dans le Code pénal, l’article 432, qui permet de poursuivre toutes personnes qui, en charge de l’autorité publique, tirent directement ou indirectement bénéfice financier de cette autorité. Cet article recouvre une notion suffisamment large de ce type d’infraction pour combattre les conflits d’intérêts.
Alors où est le problème ?
Évelyne Sire-Marin. Le problème, c’est que nous n’avons pas en France un parquet indépendant. Quand les procureurs, qui se doivent d’engager les poursuites contre toutes personnes ayant commis des infractions, ne sont pas indépendants, car nommés par le pouvoir politique, on a beau avoir un arsenal juridique suffisant, les poursuites ne sont pas engagées ou ne vont pas à leur terme. Tout acte illégal devrait être poursuivi avec, au bout, le jugement qui peut être, naturellement, une condamnation ou une relaxe.
La non-indépendance de la justice est pour vous l’obstacle essentiel ?
Évelyne Sire-Marin. Effectivement. Prise illégale d’intérêts, corruption, concussion… la justice a les outils nécessaires. Mais trop souvent le parquet, sous l’injonction du pouvoir politique, via le ministre de la Justice, freine des quatre fers. On l’a vu avec les emplois fictifs du RPR sous l’ère Chirac, le procureur de Paris a signé un non-lieu. On l’a vu avec le procureur Courroye de Nanterre qui, dans l’affaire Bettencourt, s’est refusé à ouvrir une instruction, empêchant, de fait, l’enquête de se faire. Et l’affaire Woerth…
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