La lutte contre l’échec scolaire ne passe pas par la destruction du service public d’Education nationale

samedi 5 février 2011.
 

Le Parti de Gauche exprime son inquiétude la plus forte suite à la décision de généraliser le dispositif CLAIR (collèges et lycées pour l’innovation, l’ambition et la réussite), déjà mis en œuvre depuis moins de cinq mois dans 105 établissements, en l’étendant à 249 collèges et 1725 écoles à la prochaine rentrée. Au programme : recrutement des enseignants « sur profil », contrat d’objectifs pour l’établissement, pluri-disciplinarité pour les professeurs, mutualisation des enseignants entre le primaire et le privé, latitude laissée dans la DHG (dotation horaire globale) pour aménager le temps scolaire et les enseignements eux-mêmes !

Il s’agit d’une étape supplémentaire dans la mise en place de l’autonomie dans le Primaire et le Secondaire ainsi que d’une nouvelle attaque contre les statuts des enseignants par la casse du cadre national du système éducatif, déjà mis à mal par les contre-réformes de la Droite comme notamment celle portant sur les modalités de recrutement et de formation des enseignants dite de « mastérisation » ou celle de la réforme du lycée.

La stratégie gouvernementale est une fois de plus mise en exergue dans tout son cynisme. Une première sortie choc de Christian Jacob stigmatisant de manière approximative le supposé « emploi garanti à vie des fonctionnaires », une seconde intervention se voulant rassurante de François Baroin qualifiant le statut des fonctionnaires « de totem garantissant l’impartialité de l’Etat », pour finalement aboutir à ce plan de destruction massive.

L’Ecole ne peut être considérée comme une entreprise transformant les chefs d’établissement en managers : la majorité d’entre eux ne veulent pas disposer de ces pouvoirs. L’autonomie correspond à une gestion libérale niant le principe d’égalité et favorisant l’instauration d’une école à deux vitesses.

Le Parti de Gauche s’oppose frontalement à cette disposition, considérant qu’elle n’est pas à la hauteur des enjeux : la lutte contre l’échec scolaire, les inégalités sociales ou la violence ne doit pas servir de prétexte à démanteler le système éducatif en cherchant à singer un modèle anglo-saxon qui a pourtant notoirement échoué.

Il réaffirme que le concours anonyme constitue le seul moyen de recrutement pour les enseignants titulaires. La réussite à concours leur octroie un statut leur permettant d’exercer leur mission dans un esprit d’indépendance indispensable à la recherche de l’intérêt général, à l’abri des clientélismes oppressants, des pressions consuméristes et des intérêts particuliers. C’est en cela que réside l’honneur de l’Ecole de la République.

François COCQ, Francis DASPE

Janvier 2011


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