La politique régionale en faveur de la jeunesse est la priorité de notre majorité, la moitié du budget de notre institution y est consacrée. D’année en année, des dispositifs nouveaux sont mis en place, d’autres sont renforcés ou étendus.
La paupérisation des jeunes, le mal-être ressenti par une partie importante d’entre eux ( en témoigne le taux de suicide en augmentation), le sentiment pour tous d’être discriminés, pour certains de l’être doublement, sont autant de maux qui doivent nous interpeller.
Beaucoup de jeunes craignent d’assister à une rupture du progrès générationnel. C’est-à-dire que les jeunes d’aujourd’hui, ne sont pas sûrs de vivre dans des conditions sociales au moins identiques à celles de leurs parents.
Nous ne devons pas stigmatiser les jeunes mais leur assurer une reconnaissance, un statut de citoyen, une autonomie sociale, une formation de qualité permettant de préparer au mieux les travailleurs de demain.
A l’heure où le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance fait débat, nous devons légitimement nous interroger. Rien n’est prévu concernant la prévention sauf des effets d’annonce et de communication !
Ce projet traite ces problèmes sous le seul angle répressif.
Victor Hugo disait « Ouvrez une école, vous fermerez une prison ». Il faut rappeler dans cette enceinte que la seule véritable réponse à la dérive de certains jeunes, c’est la lutte contre l’exclusion sous toutes ses formes, et notamment une politique éducative et sociale adaptée.
Notre pays, s’il souffre d’un manque de sécurité, souffre surtout d’un manque d’égalité, d’un manque de solidarité.
La majorité régionale a la volonté, avec ses compétences et ses moyens, d’offrir à la jeunesse les moyens de sa formation, d’une intégration dans la vie active réussie et les moyens de son autonomie sociale. Ces orientations budgétaires traduisent cette volonté.
D’abord en terme de formation et d’éducation.
Avec le programme pluriannuel des travaux 2006-2012 d’un montant prévisionnel de 766 millions d’euros, la politique de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage prévoyant en 2007 la mise en place du PRDF permettant d’adapter notre dispositif de formation aux évolutions économiques.
La voie de la réussite pour beaucoup de jeunes passe par l’apprentissage : nous affecterons de nouveaux moyens de fonctionnement et prendrons en charge de nouveaux investissements. Un effort est prêt à être consenti pour l’hébergement des apprentis.
Nous proposons de continuer notre politique d’éducation à la citoyenneté. Le Conseil Régional des jeunes, 91 élus, désignés par plus de 9000 délégués conduira une quatrième mandature. Elus par vote électronique en décembre, ils seront les représentants des lycéens et des apprentis. Ils peuvent compter sur notre soutien pour mener à bien leurs projets.
Les Projets d’Avenir rentrent aussi dans cette politique d’accès à la citoyenneté active. Le premier festival des lycéens et des apprentis organisé par la Région, « Le Festiv’ », en partenariat avec la communauté éducative, fut une des grandes réussites de 2006. Nous souhaitons que cette action soit renforcée en 2007.
Nous devons faciliter la vie quotidienne de milliers de jeunes. Différents leviers doivent être préservés et renforcés. Les tarifs jeunes dans les TER, les chéquiers lectures, la bourse régionale de premier équipement verront leurs budgets confortés et des champs d’application seront étendus.
Concernant l’enseignement supérieur.
Il convient de prévoir les crédits nécessaires pour achever les opérations engagées lors du CPER 2000-2006 et une enveloppe prévisionnelle pour faire face au démarrage du prochain contrat.
Je voudrai mettre en valeur deux axes de notre intervention :
développer l’EPA Champolion et le pôle Tarbais, des sites universitaires de proximité, répond à une exigence : celle du droit aux études pour tous, à des formations de qualités pour tous et à la démocratisation de l’enseignement supérieur.
deuxième grand chantier, celui de la vie étudiante, de l’autonomie sociale qu’il convient de promouvoir.
La nécessité de construire des logements sociaux pour les étudiants a été rappelée fortement, à de multiples reprises par le Président Martin Malvy. C’est une priorité. Nous souhaitons depuis plusieurs années inscrire des crédits hors contrats de Plan pour avancer dans la construction 5000 logements nouveaux.
Nous ne pouvons que constater le peu de projet de l’Etat. Espérons que les propositions du gouvernement dans le Contrat de Projet répondront à cette urgence sociale et prendront en compte les efforts que nous sommes prêt à consentir. Souhaitons aussi que la Communauté d’Agglomération du Grand Toulouse mette à disposition des terrains pour résoudre le problème de l’accès au foncier.
Enfin, je veux dire un mot des formations sanitaires et sociales qui nous ont été transférées et surtout des jeunes qui s’y forment.
Afin d’aider les moins favorisés à accéder aux premiers niveaux de qualification qui correspondent à une offre d’emplois grandissante, deux mesures sont prévues dans le cadre du budget 2007 :
L’exonération de droits d’inscription en formations sociales pour les étudiants boursiers.
La gratuité des formations d’aide-soignant et auxiliaires de puéricultrice.
Dans ces domaines récemment transférés, nous avons dû assurer un niveau de financement qui dépasse fortement le montant des ressources transférées par l’Etat dans le cadre de la compensation des charges liées aux nouvelles compétences.
La Région Midi-Pyrénées va consentir un effort budgétaire très important.
D’abord pour aligner les bourses pour les étudiants en formation sanitaire et sociale sur les bourses de l’Education Nationale. D’autre part pour prendre en considération les revenus réels des étudiants. Il est quand même incroyable qu’il faille attendre que la compétence soit transférée aux Régions pour que les aides sociales des étudiants en formation sanitaire et sociale soient réévaluées alors que ces étudiants demandaient à bénéficier des mêmes aides que les étudiants de l’Education Nationale depuis fort longtemps !
La Région prend donc ses responsabilités car en plus de consentir cet effort budgétaire, nous allons plus loin, pour répondre aux attentes de ces étudiants, pour répondre à la précarisation de leurs conditions de vie en instaurant l’exonération de droits d’inscription en formations sanitaires et sociales pour les étudiants boursiers.
Nous permettons aussi la gratuité des formations d’aides-soignants et des auxiliaires de puéricultrices, pour aligner leur statut sur celui des études d’infirmières. Ce sont des mesures dont nous assumerons seul le coût, sans transfert.
Il restera encore à faire, mais nous sommes au rendez-vous, malgré les défaillances de l’Etat sur ce dossier pour harmoniser les droits des jeunes en formation de Midi-Pyrénées.
Le Conseil Régional Midi-Pyrénées prend ses responsabilités. Par nos actes politiques, nous délivrons un message d’encouragement, de soutien, de respect en direction des jeunes. Un message qui ne demande qu’à être relayé par une nouvelle politique gouvernementale. Car c’est d’abord à l’Etat, par la loi, d’assurer la solidarité entre les générations, de sécuriser cette période de transition qui se rallonge entre un statut d’enfant à charge et un statut de salarié.
Il faudra garantir un statut social à la jeunesse.
Il en va de l’avenir de notre patrie républicaine.
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