Contribution du Parti Communiste des Ouvriers de France aux Assises nationales des collectifs du 29 mai

mardi 16 mai 2006.
 

Le processus d’élaboration de la charte anti-libérale a abouti à un texte qui contient de nombreux points d’unité politique permettant de dégager une alternative de rupture avec le libéralisme.

Il faut saluer tout l’investissement des collectifs pour aboutir à ce texte, en plein mouvement pour le retrait de CPE, mesure emblématique du libéralisme.

La vie elle même nous oblige à mener de front les luttes concrètes, pour résister à la politique libérale qui n’a pas cessé depuis la victoire du 29 mai, et pour avancer des propositions politiques qui permettent de rompre avec le libéralisme et le sociallibéralisme.

Ce lien entre luttes et élaboration des propositions d’alternatives est vital, pour justement ne pas perdre de vue le but de tout ce travail ; aller à l’essentiel, nous fixer des objectifs concrets pour améliorer réellement et durablement la situation des travailleurs, des jeunes, des immigrés, des sansdroits, des sans-logis, de notre pays, donner des moyens de lutter, de s’organiser, de contrer efficacement le poids économique, politiques, médiatique, culturel, des grandes entreprises, des banques et des institutions financières, des possédants de capitaux, bref de ceux qui ont intérêt et qui imposent cette politique libérale.

Pour des engagements de rupture

C’est pourquoi, nous pensons que si cette charte est le socle du combat contre le libéralisme, il faut que nous l’accompagnons d’engagements de rupture concrets :

Il faut dire clairement, et dès le début, que nous voulons faire payer les profiteurs et les responsables de la politique libérale, Que ce sont eux qui paieront pour la santé, l’éducation, la protection sociale, le logement social, les transports publics, etc.

Mais il faut aller plus loin, il faut les empêcher de continuer à imposer leurs choix, à modeler la société selon leurs seuls intérêts. C’est pourquoi, en plus de la taxation des profits, il faut nationaliser tous les secteurs-clés, pour redonner à la puissance publique les instruments d’une autre politique. Cela s’accompagne bien évidemment de l’exigence d’une profonde démocratisation de ces entreprises, pour que les travailleurs, leurs organisations et les usagers aient les moyens de les contrôler réellement.

Enfin, il faut aussi donner un signal fort aux peuples d’Europe et du monde entier en prenant des mesures unilatérales, qui affaiblissent réellement le système libéral international, dont la France est un rouage important. Les grandes entreprises françaises exportent et imposent le libéralisme, notamment en Afrique, où il prend la forme ignoble de ce qu’on appelle "la françafrique", qui propulse le néocolonialisme à l’heure des flux de capitaux et de la mondialisation impérialiste.

C’est pourquoi il faut affirmer clairement notre volonté d’annulation de la dette

Il faut déclarer dès aujourd’hui que nous refuserons de participer à une quelconque guerre pour le pétrole.

Il faut affirmer clairement, en direction des peuples d’Europe et du monde, que nous ne voulons pas que la France mette ses armes de destruction massive, notamment nucléaire, au service de ces guerres de repartage et que nous nous opposons à tout emploi de l’arme nucléaire.

Que la charte devienne celle de tous celles et ceux qui veulent une rupture radicale avec le libéralisme

L’explosion sociale des banlieues nous presse d’aller vite et loin, de donner des messages forts de notre volonté à casser la logique libérale, pour changer en profondeur.

Le mouvement social vient de démontrer que le potentiel de mobilisation et d’unité est immense et qu’il peut venir à bout des résistances.

La charte va encore s’enrichir et se préciser, en lien avec les combats quotidiens. Il faut qu’elle devienne la charte des travailleurs, des jeunes, des femmes, des paysans, des immigrés, … bref, de tous ceux et celles qui sont victimes de la politique libérale et qui veulent que cela change vraiment, radicalement.

De cette façon, la charte peut créer une nouvelle dynamique unitaire avec l’ensemble des acteurs politiques, sociaux, associatifs, syndicaux, dans le combat contre le libéralisme.

Elle peut devenir, pour toutes les échéances électorales, la base d’un programme pour une véritable alternative.

PARTI COMMUNISTE DES OUVRIERS DE FRANCE

Paris, 13 mai 2006


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