Midi Pyrénées : Bilan des discussions unitaires et préparation des élections régionales

mercredi 16 décembre 2009.
 

1) Nationalement, les discussions se sont terminées le 10 novembre avec le NPA

2) En Midi-Pyrénées, nous avons cherché à dépasser ce blocage national.

3) Cette situation est un crève cœur pour nous.

Chers amis et camarades,

Nous nous sommes réunis mercredi 9 décembre, pour la septième fois avec le NPA à Toulouse pour travailler les conditions d’une liste de rassemblement de l’ensemble de l’autre gauche en Midi-Pyrénées. Cette réunion a tourné court puisque rapidement, on nous a indiqué qu’il y aurait une liste du NPA en solitaire aux régionales contre la liste du Front de Gauche élargie.

Aux élections européennes, cette union n’avait pu se construire nationalement car le NPA ne « voulait pas réaliser un bon coup électoral, pour qu’ensuite le PCF retourne avec le PS aux régionales pour sauver ses élus ». Nous avons essayé de convaincre le NPA d’un Front durable, nous n’y sommes pas parvenus. Nous savons tous que si l’union avait été réalisée à cette occasion les listes de la gauche anti-libérale auraient réalisé un résultat proche de 15%.

Le 21 novembre 2009, les adhérents du PCF ont voté à une écrasante majorité pour des listes Front de Gauche élargi, indépendantes du PS et d’Europe écologie aux élections régionales, à plus de 72% en Midi-Pyrénées. Aussi, c’est fort de cette donne claire que les discussions pouvaient se dérouler.

1) Nationalement, les discussions se sont terminées le 10 novembre avec le NPA

Voici le texte du 28 octobre proposé par le Front de Gauche comme base d’accord. Il se prononce pour :

• La constitution de listes au premier tour différentes de celles présentées par le PS et Europe écologie.

• Ces listes répondront à trois objectifs indissociables : changer les rapports de force à gauche en faveur de la ligne de transformation sociale, battre la droite et rassembler une majorité autour d’un projet vraiment alternatif à la logique du système qui est en crise aujourd’hui. En particulier autour des mesures que nous pourrions porter ensemble. Elles s’engageront à défendre ce programme dans les futurs conseils régionaux. Elles affirmeront leur volonté de le mettre en œuvre à la tête des régions, partout où nous nous jugerons en situation de le faire. Il doit s’agir d’une politique de rupture cohérente, applicable dans le champ de compétences des régions, changeant réellement la vie des citoyens en donnant la priorité aux besoins sociaux, écologiques et démocratiques contre les logiques capitalistes, libérales et productivistes.

• Nos listes s’engageront, sans ambiguïté, à faire barrage à la droite en se rassemblant avec les autres listes de gauche au 2ème tour à l’exclusion de tout accord avec le Modem. La liste arrivée en tête au 1er tour fusionnant avec les autres listes de gauche et écologique proportionnellement au 1er tour. Nous demanderons le même engagement au PS et à Europe Ecologie.

• Notre volonté est de porter des projets de transformation sociale réelle dans les régions. Si les conditions en sont créées nous pourrons travailler à leur mise en œuvre jusque dans les exécutifs régionaux car la gestion des régions s’envisage comme un moyen d’atteindre nos objectifs. Notre participation est donc liée aux conditions qui la rendent possible. Il s’agit de la possibilité de mettre en œuvre les points essentiels de notre programme et du rapport de force permettant effectivement de les appliquer. Cette hypothèse exclut toute participation du Modem ou d’une quelconque organisation de droite.

Le NPA national a proposé d’ajouter cette phrase sur les exécutifs : « Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme ».

Cet amendement a été considéré comme inacceptable par une majorité des forces présentes, celles du Front de Gauche (Parti Communiste Français, Parti de Gauche et Gauche Unitaire), mais aussi les Alternatifs, la Fédération pour une alternative sociale et écologique….

En effet, rajouter cet élément dans le document définissant notre stratégie pour les élections régionales rabaisse l’ambition essentielle exprimée dans le texte du Front de Gauche. Notre campagne doit affirmer une volonté de changer les rapports de force à gauche dans la perspective de construire des majorités de gauche, sans le MODEM, et mettre en œuvre des points essentiels de notre programme.

Une différence d’ambition est donc apparue clairement entre le NPA qui se donne comme objectif de constituer des « oppositions de gauche » et ceux qui veulent contester l’hégémonie du social libéralisme, changer les rapports de force à gauche, faire gagner une ligne de rupture avec le libéralisme.

2) En Midi-Pyrénées, nous avons cherché à dépasser ce blocage national.

Les forces composant le Front de Gauche ont clairement annoncé qu’elles ne sortiraient pas de l’équilibre du Texte du FDG du 28 octobre mais ont proposé de travailler une déclinaison locale permettant l’élargissement au NPA.

Nous avons accepté de continuer à travailler à l’unité locale pour une seule raison : nos interlocuteurs du NPA en région ont alors accepté de ne pas faire du refus de tout accord de gestion avec le PS un préalable. Nous étions donc optimistes sur l’issue possible.

Nous avons accepté une méthode de travail, à savoir la rédaction d’un texte stratégique régional.

Voici le texte d’accord que nous avons proposé au NPA lors de la réunion du 9 décembre :

Les échanges des 6 réunions tenues depuis le 6 octobre ont potentiellement produit les éléments d’accord suivants :

Le texte du FDG du 28 octobre, d’un commun accord entre les différents partenaires en Midi-Pyrénées ( Alternatifs, FASE, PCF, PG, NPA) sert de point de départ dynamique pour étudier ensemble les conditions, les précisions, les contenus du rassemblement unitaire de l’Autre Gauche pour les élections régionales de 2010.

Les axes généraux de la campagne :

Les régionales auront un double enjeu, local et national. Il s’agira de battre la droite. N.Sarkozy et la droite font de la reconquête d’un maximum de régions un objectif politique pour la poursuite et l’accélération de leur remodelage capitaliste de la société. Le débat sur la réduction des dépenses publiques, la réforme des collectivités et de la suppression de la TP seront au cœur de la campagne. Pour nous, l’élection régionale est la prochaine occasion pour permettre à nos concitoyens de résister à cette politique, de marquer des points dans la contre-offensive face à la droite et au patronat. C’est un rendez vous politique à la fois local et national. Dans le cadre de la campagne, nous défendrons des mesures d’urgence répondant aux aspirations de celles et ceux qui ne veulent pas payer la crise capitaliste et qui veulent éviter la catastrophe écologique, conséquence du réchauffement climatique :

 Notre ambition est de construire des majorités régionales pour des mesures d’urgence et avancées sociales, démocratiques, écologiques. L’expérience a montré que face au rouleau compresseur libéral, nous ne pouvons nous contenter de politiques du moindre mal. Les régions ne peuvent être des "supplétifs sociaux" mais doivent devenir des leviers efficaces pour répondre aux attentes populaires. Il s’agit alors de ne plus de poursuivre les politiques de gestion telles qu’elles ont été menées entre 1998 et 2009 mais de faire des choix structurels profonds pour sortir des logiques de compromis.

- Dans la bataille qui s’engage, face à la tentative rose/orange/verte de recomposition au centre, c’est-à-dire vers la droite, nous voulons faire vivre, se développer une gauche de réelle alternative qui modifie durablement le rapport de force à gauche.

- Cette campagne se veut ouverte et rassembleuse, en prise avec les réalités de terrain le mouvement social et les luttes.

Notre ambition est celle d’une gauche antilibérale et anticapitaliste unie, en phase avec les mobilisations populaires sociales et écologiques. Nous voulons changer les rapports de force en portant une ambition à vocation majoritaire.

Fusion de second tour :

« …après le 1er tour, il y aura au minimum une fusion démocratique, à partir du rapport de forces proportionnel du 1er tour pour battre la droite et avec l’ambition de construire une majorité régionale de réelle alternative politique à gauche.

Participation à la majorité et aux exécutifs :

La participation à des majorités et des exécutifs est donc envisagée, y compris si nous ne sommes pas en tête de la gauche pour mener une politique de transformation sociale.

Nous voulons rendre incontournable dans la majorité régionale des revendications structurantes, au cœur des luttes sociales et auxquelles il est urgent de trouver une traduction politique.

C’est au regard de ces objectifs, à partir du rapport de forces du 1er tour et en tenant compte des rapports de forces politiques et sociaux que nous déterminerons notre attitude par rapport à l’exécutif régional.

Voici les bases sur lesquelles un accord de majorité de transformation sociale se discutera :

1/ Education et formation : Concentration des fonds pour les lycées et la formation publics par l’arrêt progressif de toute subvention d’investissement pour les lycées privés et centres organismes de formation d’apprenti liés privés liés au patronat. La région refusera de se substituer à l’État pour l’entretien et la construction des Universités toulousaines.

2/ Transports : priorité absolue à l’investissement en faveur des transports collectifs publics ; extension de la gratuité sur le réseau TER aux trajets domicile/travail et aux jeunes, avec mise à contribution supplémentaire du patronat.

3/ Économie : Ré-orientation de toute la politique économique pour passer d’une politique opaque de l’offre basée principalement sur l’aide à la recherche et l’innovation (pôles de compétitivité…) à des aides destinées à relocaliser les activités présentant une réelle utilité sociale et écologique, à la mobilisation des fonds pour l’emploi public utile sur le plan social et écologique, pour les activités types coopératives, ou liés à l’économie solidaire. Recours en justice pour le remboursement des aides. Refus de toute subvention aux entreprises touchant des dividendes ;

4/ Agriculture : non au barrage de Charlas ; refus de toute subvention en faveur du développement de l’irrigation ; refus de toute subvention en faveur du développement de l’élevage industriel ; aide au développement de l’agriculture bio., aider les petits et moyens exploitants à développer une agriculture sans OGM respectueuse de l’environnement afin de relocaliser au maximum les productions et ainsi favoriser les circuits courts...

5/Ecologie Plan régional de développement d’énergie renouvelable, plan antipollution et d’économie d’énergie.

6/ Démocratie : consultation préalable des associations et syndicats sur tout projet les concernant ; mise en place d’une procédure de démocratie participative associant la population aux principales décisions. Exigence d’élu-e-s contrôlé-es et rendant compte régulièrement de leur mandat.

Une telle politique en rupture avec les logiques libérales à l’œuvre constituerait un changement par rapport aux politiques passées. Elle permettrait une réelle alternative à gauche, à même de répondre aux attentes de nos citoyens. C’est dans cette ambition que nous concevons notre participation aux majorités régionales et pas dans la constitution d’une alliance qui impose des orientations conformes aux exigences du patronat, des directives européennes, du gouvernement.

Les représentants du NPA nous ont alors expliqué que notre position revenait à trahir les engagements pris devant les électeurs. C’est alors qu’ils ont annoncé qu’il y aurait une liste du NPA aux élections régionales en opposition à celle du Front de Gauche élargi. S’en est suivie une charge contre le PCF destinée probablement à troubler les militants présents des Alternatifs et de la FASE.

3) Cette situation est un crève cœur pour nous.

Les choses étaient-elles été jouées avant même de discuter durant 7 réunions. Nous ne le pensons pas. De toute évidence, la position de nos interlocuteurs du NPA s’est considérablement raidie suite au vote de leurs adhérents. Tourner ainsi le dos à l’unité après tant de volonté affichée par le FDG, les Alternatifs, la FASE, le collectif anti-libéral de Toulouse, est une lourde responsabilité. Nous le regrettons mais ne considérons pas que cette situation condamne la réussite de l’unité des forces anti-libérales en Midi-Pyrénées.

Nous vous avons aussi fait part de notre position globale sur la viabilité du FDG et les conditions de son élargissement : une dynamique autour de nos listes n’est pas concevable si celles-ci n’apparaissent pas comme des listes de large rassemblement. Le dispositif de campagne doit nécessairement permettre une large unité et une dynamique électorale avec l’ensemble des partenaires qui pourraient faire campagne avec nous. Par exemple, la tête de liste régionale doit être explicitement sur des positions Front de Gauche, incarnant la dynamique de rassemblement de l’autre gauche en Midi-Pyrénées.

Bien sûr, nous lançons maintenant toutes nos forces pour constituer une liste unitaire la plus large possible, qui aille bien au delà du Front de Gauche, pour porter aux régionales un programme de rupture avec les logiques du capitalisme et du productivisme. La porte n’est pas fermée au NPA et à ses militants s’ils souhaitent y participer.

Une réunion pour mettre en œuvre concrètement cette dynamique sera proposée avant le 23 décembre, nous vous tiendrons informés.

Amitiés unitaires,

Guilhem Serieys et Jean-Christophe Sellin


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