Patrick Buisson, Maurras et Sarkozy

mardi 10 novembre 2009.
 

Télérama de cette semaine (n° 3121) nous offre un article remarquable sur celui qui est peut-être le conseiller le plus influent de Sarkozy : Patrick Buisson.

Buisson a commencé sa carrière de militant d’extrême droite à l’âge de treize ans quand il refusa, au Lycée Pasteur de Neuilly (c’est fou le nombre de Neuilléens qui dirigent la France), de marquer une minute de silence en hommage aux victimes de l’OAS.

Le Pen regrette de ne pouvoir se payer les services d’un tel stratège (il touche 10000 euros par mois à l’Élysée). Buisson ne conseille pas pour des prunes : l’idée d’un ministère de l’Identité nationale, c’est lui, l’idée que la pédophilie est « innée », c’est lui. Éradiquer le souvenir de Mai 68, c’est lui.

Grâce à lui, Sarkozy a eu la maîtrise du combat des idées durant la présidentielle face à cette pauvre Royale qui tentait de se raccrocher aux branches avec son histoire de drapeau tricolore aux fenêtres.

Buisson est un ancien de Minute, du Crapouillot, de Valeurs Actuelles (tout comme Gérard Gachet, ancien du Parti des Forces Nouvelles, qu’Alliot-Marie a nommé porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Buisson est l’auteur de deux énormes livres crapoteux (1000 pages chacun) sur la France pétainiste horizontale... Isabelle Clarke et Daniel Costelle, auteurs du très suspect Apocalypse (voir Le Monde Diplomatique de novembre) vont adapter pour TF1 ces deux ouvrages ultra-mysogines sur l’érotisme hitléro SM. Buisson n’a jamais été un paria dans les système politico-médiatique. Il œuvre à l’Élysée, mais aussi chez Bouygues où il a travaillé avec Pujadas (le « journaliste » muet comme une carpe devant Sarkozy) et Michel Field, ancien militant trotskiste, spécialiste de tous les reniements (j’ai connu son père, ancien déporté, c’était autre chose). Buisson dirige la chaîne Histoire (une de plus à boycotter dare-dare) après avoir conseiller de Villiers, Madelin et même Bayrou.

La morale de cette histoire est que les Résistants, les démocrates ont vaincu le pétainisme (en 45), le fascisme de l’OAS (en 62). Ces sinistres valeurs ont leur rond de serviette à l’Élysée et dans les ministères, ainsi que dans les grands médias.

Bernard Gensane


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