La Cgt confirme la nécessité d’une grande mobilisation des salariés le 14 octobre 2006
Il est temps que ce soit l’intérêt général et les enjeux énergétiques et de services publics eux-mêmes qui prévalent plutôt que les calculs à courte vue de quelques grands groupes appuyés sur les conseils avisés en investissements boursiers des analystes financiers londoniens ou New-Yorkais.
Selon plusieurs organes de presse, la Commission européenne serait susceptible de recaler le dossier Suez-Gdf. De même, François Pinault serait prêt à mettre 18 milliards d’euros sur la table pour prendre le contrôle des branches eau/environnement et services à l’énergie de Suez. Ces rebondissements dans le dossier de la fusion Suez - Gaz de France confirment les analyses de la Cgt sur trois points majeurs : D’une part, la négociation avec Bruxelles est autrement plus difficile qu’annoncée par Messieurs Mestrallet et Cirelli. Elle laisse présager des contreparties inacceptables car remettant en cause le potentiel industriel de Gaz de France côté Français et celui de Suez en Belgique.
D’autre part, l’annonce d’un projet de rachat du pôle eau/environnement et services à l’énergie de Suez par le groupe Pinault en accord soit avec Enel soit avec un autre partenaire confirme que la dissociation des pôles eau/environnement, services à l’énergie et production d’énergie dans le groupe Suez est l’objet de multiples spéculations.
Enfin, cela prouve que le projet de fusion Gdf-Suez ne garantit ni l’avenir de Gaz de France, ni celui de Suez.
A la lumière de ces éléments qui ne font qu’attiser des dissensions de plus en plus grandes entre Suez et Gaz de France, toutes les cartes sont en train d’être rebattues dans ce dossier.
Il est temps que ce soit l’intérêt général et les enjeux énergétiques et de services publics eux-mêmes qui prévalent plutôt que les calculs à courte vue de quelques grands groupes appuyés sur les conseils avisés en investissements boursiers des analystes financiers londoniens ou New-Yorkais.
La Cgt estime qu’il est urgent de suspendre le débat parlementaire destiné à permettre la privatisation de Gaz de France pour aboutir à la fusion avec Suez, qu’il est nécessaire de réexaminer le projet de constitution d’un pôle énergétique public autour du rapprochement entre Edf et Gdf et qu’il faut garantir l’avenir des activités de Suez et la stabilité du groupe en évitant toute cession des pôles concernés, par l’accroissement de la part des investisseurs publics et parapublics actuellement présents dans le capital de Suez.
La Cgt confirme la nécessité d’une grande mobilisation des salariés et usagers le 14 octobre pour exprimer ces exigences.
Appel CGT pour le 14 octobre
Au pas de charge, le gouvernement a décidé de privatiser Gaz de France afin de permettre sa fusion avec le groupe Suez. Il entend à cet effet faire voter une loi par sa majorité parlementaire sans que, vous, consommateurs, salariés et citoyens, n’ayez le moindre mot à dire. Pour justifier ce véritable bouleversement du paysage énergétique de notre pays, des explications aussi diverses qu’extravagantes sont avancées. Pour le Premier ministre il faut privatiser GDF pour sauver Suez d’une OPA certaine. Pour les présidents des deux groupes, la fusion répondrait à un impératif industriel. Pour le ministre des finances, elle permettrait de mobiliser des finances qui manquent à GDF.
Tout cela, à vrai dire, ne vise qu’à masquer l’essentiel : au nom de l’intérêt des seuls actionnaires privés du groupe Suez, ce sont 60 années d’efforts pour développer un secteur énergétique efficace répondant aux besoins du pays et à l’intérêt général qui risquent de passer à la trappe.
Et c’est vous, consommateurs et salariés, qui dans cette affaire serez les grands perdants.
Le gouvernement, non content en effet d’obscurcir le débat et d’entretenir le flou sur les raisons d’une opération contestable, vous trompe délibérément quant à ses conséquences.
Ainsi, contrairement à ce qu’il affirme, la privatisation de GDF et sa fusion avec Suez ne permettront pas d’endiguer la hausse des prix du gaz que vous subissez et qui s’élève déjà à 23 % en moins d’un an.
Le gouvernement prétend aussi que la fusion permettra de doter la France d’un géant gazier capable d’assurer, aux meilleurs coûts, la sécurité d’approvisionnement de la France. C’est faux.
Les cessions d’actifs exigées par Bruxelles font que le nouveau groupe pèsera à peine plus que Gaz de France seul. Le gouvernement jure encore que rien ne changerait pour EDF. Tout indique pourtant le contraire.
Voilà déjà bien des raisons de s’opposer à la privatisation de Gaz de France. Mais il en est une autre sur laquelle je voudrais insister. Elle touche à la conception même que nous nous faisons de la société. La privatisation de GDF affaiblira encore un peu plus le secteur et les services publics.
France télécoms, des pans entiers de la Poste et de la SNCF, ont déjà été livrés aux intérêts privés.
Sans parler de l’hôpital dont les dernières réformes et l’étranglement budgétaire conduisent à l’asphyxie. Toutes ces évolutions, si elles satisfont l’appétit des actionnaires se font au détriment de la cohésion sociale, du développement harmonieux des territoires, de la réponse aux besoins des populations, de l’égalité de traitement de chaque citoyen à commencer par les plus faibles qui pâtissent plus que d’autres de l’affaiblissement des services publics. Pan par pan, les privatisations et l’amputation des moyens des services publics nous éloigne d’une société plus juste et plus solidaire qui ferait du progrès social le moteur du développement économique. C’est pour la CGT une raison supplémentaire pour qu’ensemble, le 14 octobre, nous nous fassions entendre avec force. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT
4 raisons de refuser le projet de loi sur l’énergie et la privatisation de Gaz de France 1. // Les prix vont flamber Le gouvernement affirme que l’ouverture à la concurrence va faire baisser les prix. C’est pourtant l’inverse qu’on constate.
2. // La sécurité énergétique sacrifiée Le gouvernement affirme que la fusion de Gaz de France avec Suez permettrait de constituer un géant gazier capable de tenir tête aux producteurs de gaz. C’est faux.
3. // Le service public démantelé La libéralisation du secteur remet en cause en profondeur le service public de l’énergie, restreint le contenu de ses missions et renvoie au marché la satisfaction des besoins essentiels des citoyens.
4 // Les enjeux environnementaux ignorés Le secteur de l’énergie est particulièrement concerné par les enjeux environnementaux et par le développement durable.
Propositions Cgt pour bâtir une alternative La France dispose d’atouts importants en matière énergétique. C’est en s’appuyant sur eux et non en organisant leur démolition que nous pouvons maîtriser l’avenir. Pour ce faire la CGT formule quatre séries de propositions.
1- Développer EDF, Gaz de France et Suez 2- Protéger les consommateurs 3- Organiser un pôle public de l’énergie en France 4- Mettre en œuvre une politique énergétique européenne
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