Le système de santé américain : cher et inefficace.

dimanche 13 septembre 2009.
 

Confié aux mains du privé, très lourd pour les particuliers et pour l’économie, il laisse quelque 47 millions de personnes sans couverture maladie.

« Ma prime d’assurance équivaut à quatre ou cinq mois de salaire chaque année. La part de mon employeur est de deux jours de salaire par mois. Comment penser aller voir un docteur ? » La question est posée par une employée, parmi les milliers de travailleurs qui ont répondu à une enquête de la centrale syndicale l’AFL-CIO, engagée dans la campagne pour la réforme du système de santé américain. Tous les témoignages confirment l’angoisse de ceux pour qui les primes d’assurance deviennent un luxe. Ne permettant pas de payer le coût des soins, « je laisse aller le cours de la vie », écrit John Michigan, soixante ans, qui ne peut payer les 100 000 dollars demandés pour une opération du coeur.

Et il y a ceux qui n’ont plus d’assurance du tout. Ils sont 47 millions, dont 10 millions d’enfants, qui laissent ainsi « aller le cours de la vie ». Le nombre des victimes ne cesse d’augmenter avec les licenciements rompant automatiquement les contrats de travail sur lesquels sont fondées les assurances maladie. Des contrats dont le prix augmente plus vite que les salaires et que l’inflation. Un argument brandi par les patrons pour réduire ou supprimer leur participation. Et les risques couverts.

Les médecins et les hôpitaux doivent s’informer de la solvabilité de leurs patients avant de rédiger une feuille de soins. Les contrats, en effet, ne couvrent pas toutes les affections. Les assurances mettent des conditions à leurs primes, particulièrement au sujet des antécédents. Une série de procédures bureaucratiques qui génèrent une paperasserie considérable et un gâchis auquel s’ajoute le prix exorbitant des médicaments, parfois deux fois plus chers qu’au Canada voisin. Les États-Unis sont le pays où les dépenses pour la santé (16 % du produit intérieur brut) sont les plus élevées des pays capitalistes, mais où la mortalité infantile arrive au 24e rang mondial. Un système notoirement inefficace.

Barack Obama avait fait de sa réforme, la deuxième priorité de ses promesses de changement (après le retrait d’Irak). Il doit intervenir aujour’hui devant le Congrès dans une allocution présentée comme celle de la dernière chance de sauver ce qu’il reste de son projet intial, laminé par les compromis. Tant il est confronté aux assauts d’une opposition qui vient des ultralibéraux républicains et de la droite du Parti démocrate. Ceux-là ne veulent pas entendre parler d’une couverture médicale universelle qui porterait atteinte à une « concurrence libre et non faussée » avec les compagnies d’assurance. L’introduction d’un service public engendrerait une diminution, partielle, de leurs énormes profits.


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