Profession de foi (Comité national contre la privatisation de La Poste)

samedi 22 août 2009.
 

Madame, Monsieur,

Actuellement, la Poste est un établissement public. Ses comptes sont intégrés à ceux de l’Etat. Celui-ci perçoit sa part des bénéfices de l’exploitation postale et les intérêts des prêts qu’il lui consent sans les coûts d’un recours au marché.

Le gouvernement et le parlement de la République que vous avez élus fixent le plan d’action et jugent les résultats de la Poste. Il n’est pas besoin d’immobiliser des milliards dans un capital inactif, ni de verser des dividendes à des intérêts privés. La Poste appartient aux Français et le dernier mot, approbateur ou critique, reste aux Français par leurs votes.

Pourtant, le Président, le gouvernement et la direction de la Poste ont choisi d’en préparer la privatisation, l’abandon de son statut d’établissement public, la création d’une société anonyme à capital pour lequel l’état consacrera des milliards et dont les actions et la rémunération seront soumises à la spéculation des marchés boursiers et non à la satisfaction des besoins des usagers et de la Nation.

Pour intéresser la spéculation et dégager des bénéfices attractifs, la direction de la Poste limite les investissement et dépenses de croissance et de qualité de service. Elle se livre à une recherche effrénée de réduction des coûts de personnel et de limitation des services et des secteurs les moins rentables. Vous, les citoyens, actuels possédant de la Poste en êtes les premières victimes par la fermeture de milliers de bureaux de poste, l’espacement des tournées, l’allongement des files d’attentes et des délais de livraison du courrier, des mandats et des recommandés.

Les postiers ressentent comme vous profondément l’influence négative de cette politique.

Ils sont contrains, par des attaques constantes sur leurs conditions de travail et de services aux usagers, d’utiliser en dernier recours l’arme de la grève. Ils la font aussi pour votre service.

C’est ainsi que la proposition d’un débat public et d’un référendum pour service public postal fut avancée le 4 septembre 2008 par les syndicats de postiers CGT, SUD, FO, CFTC des Hauts-de-Seine en grève contre les suppressions de postes, de bureaux et de services au nom d’une « productivité » préparant une future privatisation rentable de la Poste.

Cette proposition fut reprise le 18 septembre 2008 par la création d’un comité national où 55 organisations ont lancé des pétitions nationales et locales qui ont recueilli les signatures de presque un demi-million de citoyens, militants, , d’élus et d’usagers dans tous les villages, villes et départements.

Nous considérons, au delà de toute affiliation politique et syndicale, que le service postal public est un acquis inaliénable du peuple français dans le cadre de la République et qu’il résulte des droits inscrits dans le préambule de la Constitution.

Face aux menaces de remise en cause de cet acquis et de toutes les conséquences néfastes pour vous, usager et citoyen, nous vous demandons de confirmer, dans la constitution française, la propriété publique de ce service et le refus de la privatisation de la Poste."


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