Intervention de Bernard Thibault au congrès fondateur de la Confédération Syndicale Internationale

dimanche 5 novembre 2006.
 

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

En déclarant solennellement notre adhésion aux principes et valeurs de la Confédération Syndicale Internationale, nous nous engageons tous à tourner la page de la division du syndicalisme international, nous nous engageons à dépasser les clivages antérieurs pour construire, ensemble, une organisation unitaire et pluraliste.

C’est une condition du succès pour faire en sorte qu’enfin les travailleurs aient conscience de leur force face à une mondialisation qui privilégie le profit financier sur le bien être des femmes et des hommes, victimes de leur mise en concurrence.

La priorité ce sont les nouvelles pages de l’intervention syndicale que nous allons, les uns et les autres, écrire ensemble.

Pour ce faire, il est essentiel que nos règles de vie en commun s’inspirent du climat qui a prévalu dans la période préparant ce congrès.

A ce propos je veux exprimer notre reconnaissance à Guy Ryder, Willy Thys et Emilio Gabaglio, les artisans du processus qui nous réunit.

Travaillons avec esprit d’ouverture, de respect mutuel, une capacité de compréhension des diversités de pratique syndicale et d’histoire particulière. Non pas dans le but de les entretenir, mais pour les dépasser afin de faire du neuf.

Ce qui fait événement dans le monde du travail, c’est que les syndicalistes hier dispersés affirment aujourd’hui leur volonté de travailler et de lutter ensemble pour des objectifs que nous avons en commun.

Nous serons attendus d’abord sur nos actes. Nous avons franchi la première étape, celle de la refondation. Maintenant commence l’étape de la construction d’un nouvel internationalisme syndical pour changer le rapport de force à l’échelle mondiale.

Les premières initiatives que prendra la confédération internationale devront assurer sa crédibilité auprès des organisations qui n’ont pas encore décidé ou qui hésitent à franchir le pas.

La nouvelle façon de vivre ensemble, de lutter ensemble doit contribuer à lever les réticences qui existent encore et à faire mentir ceux qui souhaitent notre échec parce qu’ils craignent notre réussite.

Pour "changer fondamentalement la mondialisation" comme l’indiquent nos textes, nous avons besoin de la contribution et de la bonne volonté de tous.

L’acceptation de nos diversités dans l’organisation, au lieu de nous diviser, doit être vécue comme un stimulant. En nous donnant les moyens d’appréhender le monde tel qu’il est, et en particulier les besoins spécifiques des pays les plus pauvres, nous créerons les conditions de rassemblement autour de revendications communes aux travailleurs du Sud et du Nord.

Tous doivent se sentir à l’aise dans l’organisation, chacun doit être écouté et respecté dès lors qu’il s’agit de promouvoir les valeurs et les objectifs syndicaux partagés.

La solidarité des travailleuses et travailleurs du monde, la solidarité de leurs organisations syndicales, sont au cœur de notre nouvelle confédération syndicale. Nous nous en félicitons.

C’est en mettant en œuvre cette solidarité dans nos actions et propositions revendicatives que la voix des travailleurs sera entendue au sein des instances internationales et au sein des entreprises, en particulier des firmes multinationales.

C’est par l’action solidaire entre tous les salariés, quelle que soit la couleur de leur peau, leur croyance, leur origine que le syndicalisme peut combattre les forces racistes ou xénophobes qui diffusent la haine pour mieux entretenir l’ordre établi.

C’est donc avec lucidité et confiance dans l’avenir que la CGT française s’engage dans la fondation de la Confédération Syndicale Internationale, dans son développement et la réussite de ses initiatives.


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